vendredi 10 mars 2023

FANTASTIC FOUR #5, de Ryan North et Ivan Fiorelli



Elle est vraiment bonne, cette relance de Fantastic Four ! Et elle est encore meilleure maintenant que nos quatre héros sont réunis, comme si elle avait vraiment décollé. Ryan North a écrit un nouvel épisode auto-contenu (même si la fin est plus ouverte...), et Ivan Fiorelli remplace Iban Coello très efficacement. Que demander de plus ?



Les FF sont attaqués par un vieil ennemi et ses rejetons alors qu'ils sont coincés dans un embouteillage. Mais leur adversaire s'éclipse rapidement. Un peu plus tard, malades, les quatre fantastiques comprennent que l'agression subie est la cause de leurs troubles et qu'ils vont devoir aller en territoire hostile pour se sauver...


Bien sûr, on pourra reprocher à Ryan North de s'en tenir à une formule et donc de ne pas donner le sentiment de se forcer. On verra si cette manière de conduire la série lasse à l'avenir, mais, pour l'instant, je trouve cela très bon, très abouti.


Cette formule, c'est de développer chaque épisode en trois actes, comme c'était d'ailleurs souvent l'usage dans les comics du silver age : une attaque surprend le héros, il réfléchit à la solution, et il la teste. Ce cinquième épisode illustre ce procédé parfaitement.



North commence par sortir du placard un vilain oublié (Nicholas Scratch, le fils de Agatha Harkness, et les Sept de Salem, ses rejetons, apparus dans Fantastic Four #187 de Août 1977). Il mène un assaut éclair contre nos héros et file sans tarder.

Le lecteur croit qu'il a raté son coup et ressent même un peu de frustration après ce trop bref combat. Mais la méthode de North repose sur ce faux-semblant : tout ça n'est que le début des ennuis pour les FF.

Vient alors le temps de la réflexion : North aime visiblement bien montrer Reed Richards cogiter à voix haute et expliquer avec des mots plus simples à ses camarades ce qui s'est produit et comment y remédier. C'est aussi une façon d'impliquer le lecteur et de faire comme s'il était assis à côté de Mr. Fantastic, écoutant attentivement de quoi il ressort. Malin.

Enfin arrive la séquence spectaculaire où les héros vérifient si l'hypothèse de Reed est exacte et s'ils vont s'en tirer tout en devant affronter un cadre hostile et étrange. La dimension noire permet au dessinateur Ivan Fiorelli de briller.

Mais ne croyez pas que le remplaçant de Iban Coello s'est tourné les pouces avant. Son style est moins énergique, son trait moins dynamique, mais le résultat est aussi soigné et convaincant. Bonne pioche.

Fiorelli s'approprie facilement des personnages et compose des plans très maîtrisés, avec des lignes fermées, un encrage fin. La lecture est fluide, claire, agréable.

Et quand vient le moment de mettre en scène l'incursion des FF dans la dimension noire, Fiorelli rend justice au morceau de bravoure préparé par North, qui, une fois de plus, excelle à valoriser les pouvoirs de ses héros, en particulier ceux de Mr. Fantastic, poussé dans ses retranchements. Mais pas gratuitement.

Je le répète : c'est épatant. La construction des épisodes, leur rythme, sont jubilatoires. Je n'avais pas pris autant de plaisir à lire ce titre depuis longtemps et pour un fan des FF période Byrne ou Waid/Wieringo, cette reprise est un vrai cadeau. Ne vous en privée pas !

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