vendredi 27 septembre 2019

JUSTICE LEAGUE DARK #15, de James Tynion IV et Alvaro Martinez


L'arc de la guerre des sorcières se poursuit et confirme que James Tynion IV a franchi un palier important depuis la fin de la première "saison" de la Justice League Dark. On assiste à une vraie montée en puissance, avec un casting fourni, de multiples rebondissements et une ambiance de plus en plus horrifique - ce que j'espérai depuis le début du titre. Ajoutez Alvaro Martinez toujours aussi déchaîné au dessin et vous obtenez un must-read.


Wonder Woman a convoqué dans les archives du Hall de Justice Zatanna, Bobo, Swamp Thing, Man-Bat, Kent Nelson et Khalid Nassour. Elle demande à Swamp Thing de se connecter au Vert pour localiser Circé, avec l'aide de Bobo, Khalid et Man-Bat.


Puis l'amazone entraîne Zatanna et Kent Nelson dans les entrailles du bâtiment, à l'intérieur d'une pièce où elle a enfermé les plus dangereux artefacts magiques. Elle révèle avoir été contactée par Giovanni Zatara qui l'a mise en garde sur le danger qu'elle représentait car elle était toujours investie d'une part du pouvoir de Hécate.


Parmi les reliques magiques, se trouve le diamant noir d'Eclipso, à l'intérieur duquel il a été enfermé. Grâce à lui, Wonder Woman veut retourner sur la lune pour y inspecter la source des pouvoirs de Hécate et Zatanna et Kent Nelson doivent l'y aider.


Cependant, la mission de Swamp Thing dégénère de manière terrible pour lui. Repéré par Woodrue, qui négocie une alliance avec le Parlement des Fleurs, Alec Holland est vaincu par son ancien mentor et se décompose littéralement devant Bobo et Khalid Nassour.


Juste après, sous l'emprise maléfique de Klarion, Man-Bat s'injecte une nouvelle formule de son sérum et se transforme en un monstre difforme. Klarion et Salomon Grundy arrivent à Necropolis pour que la Mort y reconnaisse Circé comme nouvelle maîtresse... Alors qu'elle attend Wonder Woman sur la lune.

Cet épisode prouve la maîtrise narrative de James Tynion IV, très en verve pour ce qui s'annonce comme son histoire la plus ambitieuse depuis le début de son run sur Justice League Dark. Il sait conjuguer un rythme sans faille à un récit dense et épique, où ses héros sont en grande difficulté. La qualité de l'équipe adverse est redoutable et confère à l'ensemble un suspense imparable.

Si la première "saison" de la série (ses douze premiers épisodes) avait laborieusement démarré pour se conclure en beauté, on a clairement le sentiment que Tynion a mis le turbo d'entrée pour ce deuxième acte. En deux épisodes, il a établi les ennemis de la JLD et développé une multitude d'entrées correspondant aux menaces qui assaillent de toutes parts les héros.

Ainsi Wonder Woman s'affirme comme une vraie chef et a conçu un plan d'attaque audacieux. Trop sans doute quand on devine ce qui l'attend à la dernière page et ce qui a déjà eu raison de deux de ses partenaires. A ce sujet, Tynion lâche les chevaux et verse dans l'horrifique en n'épargnant pas Swamp Thing ni Man-Bat. La série devient flippante, comme ce qu'elle aurait toujours dû être. C'est comme si elle s'assumait enfin, qu'elle franchissait un palier. Et, si certains apprécieront sans doute moins, il me semble que c'est une direction plus naturelle.

L'épisode offre au lecteur une galerie de personnages, de situations et de décors que les dessins, magnifiques, d'Alvaro Martinez représente avec une efficacité exemplaire. L'artiste espagnol en a lui aussi sous le capot et visiblement, ce registre lui plaît car son imagination graphique aboutit à des images marquantes. La transformation de Man-Bat est particulièrement mémorable.

Le combat entre Woodrue et Swamp Thing est aussi magnifiquement découpé, avec des cases verticales et tangentes, qui sont spectaculaires, et aboutissent à une défaite d'Alec Holland tout à fait saisissante. 

La visite des profondeurs du Hall de Justice (dont les entrailles semblent décidément quasi-infinies, puisque, dans Batman / Superman #2, on découvre que Batman y a aussi installé une cellule pour le Batman-qui-rit) donne aussi l'occasion à Martinez, son encreur et son coloriste de nous faire apprécier leur génie du clair-obscur. Lorsque Wonder Woman, Kent Nelson et Zatanna sont éclairés par le diamant noir d'Eclipso, le résultat est franchement splendide.

Cette guerre des sorcières promet énormément et remplit parfaitement son contrat. Le seul risque est que, partie sur des bases aussi élevées, elle s'essouffle si elle s'étire trop. Mais Tynion paraît avoir retenu les leçons de sa précédente "saison", donc tous les espoirs sont permis.

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