ULTIMATE SPIDER-MAN 68 :
- Ultimate Spider-Man Annual 3 : Comme annoncé par Bendis lui-même (et reproduit dans une postface récente de la revue), ce 3ème "Annual" d' USM s'intéresse à la sexualité de Peter Parker et MJ Watson... Tout en assurant une bonne part d'action.
Alors qu'Ultimate Mysterio fait son apparition et se débarrasse sans forcer du tisseur, l'alter ego de ce dernier s'interroge avec sa petite amie sur l'opportunité de coucher ensemble pour la première fois, ce qui donne lieu à quelques tensions entre les deux amoureux et leur entourage amical...
Bien que plus long qu'un épisode normal, cet "annual" est aussi rythmé qu'à l'accoutumée : Bendis donne une énergie bienvenue à son récit, tournant autour de son sujet en le ponctuant de séquences explosives d'une belle efficacité.
Cependant, les grincheux ou les réfractaires à BMB n'échapperont pas aux gimmicks du scénariste : voix-off nourrie, dialogues découpées et abondants... Pourtant, je n'arrive pas à les lui reprocher, l'épisode se déroulant sur un tempo tout de même assez virtuose et l'auteur se régalant à l'évidence avec son personnage et l'univers dans lequel il évolue.
Graphiquement, ce chapitre marque les premiers pas de David Lafuente : un évènement en soi puisqu'il sera le successeur du titanesque Immonen, après que celui-ci ait remplacé l'immense Bagley. J'étais méfiant avec le dessinateur espagnol et sa réputation, mais aussi craintif à l'idée que cet inconnu (au moins pour moi) passe après Immonen auquel je voue un culte.
Mais je dois reconnaître qu'il abat un travail tout à fait probant et réjouissant : il est très à l'aise dans l'action (même si la tête qu'il donne à Spidey est vraiment trop ovale) comme dans les scènes intimistes, avec à la clé quelques belles idées de découpage (comme cette double-page aux vignettes verticales). Il faudra cependant voir s'il tiendra le rythme et surtout s'il sera aussi inspiré que les deux géants qui l'ont précédé...
Une très bonne copie à laquelle je donne un A.
- Ultimate Spider-Man 129 : Ultimatum (1). Et maintenant reprenons le cours normal de nos émissions : USM embarque dans le cyclone Ultimatum. J'ai choisi de ne pas suivre ce crossover dont j'ai feuilleté quelques pages, qui ne m'ont pas emballé (je ne me prononcerai pas sur le scénario de Loeb, dont je n'attends rien de faramineux, c'est sûr ; par contre il est difficile de ne pas être repoussé par les dessins de Finch).
Cet épisode est une mise-en-bouche mais qui laisse entrevoir des éléments intéressants pour la suite : c'est moins ce qui se passe avec Peter, MJ et compagnie, ou entre la Torche Humaine, Spider-woman et le Vautour, que ce qui arrive à May Parker, tutrice de la revenante Gwen Stacy, et dont la proximité avec Spidey va provoquer le trouble, qui conduit à une chute prometteuse...
Bendis ne force pas son talent pour placer ses pions, mais il parvient quand même à conclure cet épisode sur une image forte. Pourtant, le métier de l'auteur est visible et bluffant puisqu'il arrive à nous saisir sans presque rien nous raconter... En outre, il se montre d'une exemplaire sobriété dans le texte d'où la voix off et les dialogues à rallonge ont été gommés : bel effort, Brian !
Visuellement, Immonen emballe tout ça avec une facilité qui est assez déconcertante : ce type pourrait illustrer n'importe quoi sans jamais ennuyer - et il faut lire l'interview-bonus en fin de revue dans laquelle il explique n'avoir que très peu étudié le dessin et s'efforcer de rendre justice au script ! Ce pourrait être insolent, mais ça prouve surtout la virtuosité de ce graphiste exceptionnel.
Alors oui, je suis faible, mais comment ne pas mettre un autre A ?
Seul bémol : la revue est redevenue bimestrielle... Argh ! Il va falloir attendre deux mois avant un nouveau fix !
MARVEL ICONS 52 :
MARVEL ICONS 52 :
- New Avengers 46 : L'Empire (7). Ce (très) long story-arc qui dévoile les à-côtés de Secret Invasion continue vaille que vaille, avec ses hauts et ses bas. Ce mois-ci, nous sommes invités à découvrir comment la communauté super-criminelle réagit à la présence des skrulls sur Terre - et peut-être parmi elle...
En délivrant Madame Masque du SHIELD, The Hood comprend que les aliens sont infiltrés dans l'agence gouvernementale. Il rassemble alors les super-vilains et interroge un agent qu'il a capturé...
Après les révèlations qu'il tire de son prisonnier, The Hood s'isole et invoque celui qui lui a donné ses pouvoirs : le redoutable Dormammu, maître de la dimension de l'ombre (et vieil ennemi du Dr Strange) !
On se demande bien pourquoi Bendis a pris tant de temps avant de s'intéresser aux malfrats dans la tourmente de Secret Invasion car, contre toute attente, il a écrit là un des meilleurs épisodes de la série, si ce n'est le meilleur tie-in du crossover. Ce volet est emmené avec beaucoup de rythme, l'ambiance tendue est très bien rendue, et le personnage de The Hood s'y révèle à la fois posé et charismatique. En outre, pour peu qu'on apprécie les récits où les méchants sont à l'honneur, c'est un régal car la galerie de vilains Marvel est haute en couleur.
Graphiquement, Billy Tan, cette fois encré par Matt Banning, est aussi à son avantage : il a découpé ses planches en utilsant toute la largeur de ses doubles-pages, ce qui donne une grande fluidité à la lecture. L'artiste excelle aussi à représenter cette faune malfaisante soudain désorientée par la présence des skrulls. Saluons aussi la superbe colorisation de Justin Ponsor.
Une vraie réussite qui devrait se conclure le mois prochain : A+.
- Iron Man 6 : Les cinq cauchemars (6). Vous voyez cette couverture ci-dessus ? Elle est l'oeuvre du fabuleux David Aja (Immortal Iron Fist), c'est une "variant cover" de cet épisode... Et c'est la meilleure chose qui soit arrivée à ce ratage total, au scénario toujours aussi désolant et aux dessins absolument affreux.
Vous pouvez donc zapper... Après avoir pris le temps d'admirer cette magnifique image d'un authentique grand dessinateur.
- Captain America (vol. 5) 42 : L'homme qui a acheté l'Amérique (6). Ce nouveau chapitre est à marquer d'une croix blanche car il constitue à la fois la fin de cet arc mais aussi, d'une autre manière, le climax de la série depuis qu'Ed Brubaker l'a repris en main.
Une page se tourne alors que le héros étoilé met en échec le grand plan de ses ennemis, Crâne Rouge, sa fille Sin, et Arnim Zola. Le Faucon et la Veuve Noire sont également de la partie, délivrant enfin la malheureuse Sharon Carter. L'ex-Grand Directeur se fond dans la foule, après avoir été comme cette dernière le jouet des méchants. Et Bucky gagne enfin le coeur du public...
Voilà un titre où on cherche, en vain, qui ne va pas, mais tout est brillant, profond, inspiré, efficace : assurèment, et au risque de me répéter, une des meilleures productions Marvel actuelles. Brubaker fait converger tous les éléments de son intrigue en un final si évident et puissant que c'est bluffant : exemplaire leçon d'écriture !
Visuellement, Steve Epting collabore pour la première fois avec Luke Ross et leurs styles se marient si bien qu'on ne voit jamais lorsque l'un remplace l'autre : le dynamisme et l'esthétisme du dessin sont un modèle du genre.
Comme d'habitude donc : A +.
- Fantastic Four cosmic-size special 1 : Asile de fous (1). La curiosité du mois : un épisode coupé en deux (sans qu'on sache quand sera publiée la suite...), après les huit premiers épisodes de Millar et Hitch...
L'argument est d'une bêtise rare : contaminés par un virus d'une dimension parallèle, les 4F sont obligés de se mettre en quarantaine pendant48 heures. Mais la promiscuité et l'agent pathogène met à jour les rancoeurs cachées entre les membres du groupe...
(Mal) écrit par Cary Bates et (mal) dessiné par Bing Cansino, cette bizarrerie est typiquement le genre de bouche-trou imbécile que Panini nous sert régulièrement. Le seul mérite sera de rappeler à quel point le run de Millar et Hitch est bien meilleur que ce que certains pensent...
Je ne sais même pas quelle note donner à ce machin !
Bilan : un numéro mitigé, avec du très bon, et du n'importe quoi. Mais le très bon justifie l'achat quand même.
WOLVERINE 187 :
- Wolverine 70 : Old man Logan (5). Le précédent épisode s'achevait sur une promesse qui faisait saliver tous les amateurs de cet arc signé Millar et McNiven : Logan allait enfin expliquer à Clint Barton pourquoi il n'a plus sorti ses griffes depuis 50 ans et est devenu un pacifiste, brisé par un drame secret.
La révèlation est à la hauteur de l'attente et le récit qu'en fait Millar fait de cet épisode un chapitre à part dans sa saga futuriste : abusé par les illusions de Mysterio, envoyé à l'institut Xavier par l'alliance des super-vilains alors qu'elle allait décimer les super-héros, Wolverine a donc littéralement massacré tous les X-Men alors qu'il croyait combattre un assaut de criminels ! Brisé lorsqu'il comprend son erreur alors que Mysterio disparait devant lui, il tentera de mettre fin à ses jours puis se fera oublier...
Quel choc ! Cette histoire, qui jusqu'à présent progressait comme un sinueux et rocambolesque road-trip, fait une pause saissante : on est à la fois horrifié par ce qu'on apprend, ce qu'on voit, et même ému par la manière dont l'expérience a totalement dévasté un héros pourtant aussi solide que Wolverine.
Millar est un grand scénariste car il nous choque tout en sachant, comme cette fois, livrer un grand moment qui modifie profondèment la perception qu'on a d'un personnage pourtant surexploité et dont on croyait tout savoir. Old man Logan séduisait jusqu'ici par sa dextérité pure à conjuguer plusieurs sous-genres (le voyage, l'uchronie, l'aventure...), et soudain cette bd frappe vraiment un grand coup en réussissant peut-être son défi le plus périlleux : dévoiler le trauma du héros.
J'ai été soufflé.
Et comment ne pas l'être encore lorsqu'on voit les planches de McNiven ?! Certes, l'artiste met de plus en plus de temps à terminer chaque épisode (au point que dans sa postface, Jérémy Manesse craint que ces retards puissent pertuber la diffusion en vf du récit... Mais en même temps, il ne faut pas six mois pour traduire et adapter un épisode !), certes Mark Moralès doit désormais assister Dexter Vines à l'encrage... Mais quel résultat !
C'est tout simplement époustouflant : chaque vignette pourrait être isolée, détachée et être étudiée. La finesse, la densité, le détail de chaque image, la composition de chaque page sont à à couper le souffle et donnent à cette série la dimension d'un (déjà) classique.
Tant de comics sont produits à la va-vite, par des artistes techniquement improbables, qu'on pardonne tout à un McNiven quand il accomplit un tel travail.
Encore un A + pour ce "vieux Logan", ce mois-ci.
- Wolverine : Origins 29 - Péché originel (3). Il est vraiment dommage que, pour des raisons purement mercantiles, Panini ait choisi de ne pas publier le mini-crossover Original sin dans une seule et même revue, car hélas ! on voit, ce mois-ci, avec ce volet que l'histoire perd beaucoup de sa lisibilité en étant ainsi parsemé dans X-men et Wolverine...
Ayant conduit chez Charles Xavier Daken, son fils amnésique mais "programmé" pour le tuer, Wolverine attaque le Club des Damnés. Le griffu et son mentor ont compris que cette organisation était impliqué dans le conditionnement de Daken...
L'action prime dans les volets écrits par Daniel Way puisqu'après Hulk et le Wendigo, c'est au tour du Hellfire Club de subir le courroux de Wolverine. En revanche, on sent bien, si on ne suit pas (comme c'est mon cas) l'autre partie de l'histoire, relaté dans la revue X-Men, qu'il manque des éléments, sinon capitaux en tout cas importants, pour bien en apprécier tout l'enjeu.
Néanmoins, sans être exceptionnellement original, le parallèle entre le passé de Wolverine et la manière dont il veut "guérir" son fils de sa nature meurtrière est assez efficace, et la baston est nerveuse.
Gloire soit donc rendu au prodigieux talent de Mike Deodato, qui nous gratifie encore une fois de planches mémorables, à la luminosité contrastée et au découpage explosif - tout cela donne envie de lire prochainement (dès Octobre en vf dans le nouveau bimestriel Dark Reign) Dark Avengers, dessiné par le brésilien et écrit par Bendis !
Un peu frustrant donc, mais pêchu : B +.
SECRET INVASION 7/8 :
- Secret Invasion 7 : 25 pages de baston ! Ayé, les amis, cette fois, les héros - et même les malfrats - se prennent par la main pour aller dérouiller les affreux envahisseurs verts aux oreilles pointues. Mais d'abord, permettez-moi d'ouvrir une parenthèse...
Depuis les dernières élections européennes et le score de la liste "Europe écologie" puis le succés d'audience du documentaire Home, le vert est devenu très tendance. Pourtant...
... Pourtant, nos amis de chez Marvel avaient anticipé cette mode depuis longtemps : d'abord en créant Hulk, le haricot géant et aussi irrité qu'irritable, puis en lui consacrant rien moins que leur précédent et fameux crossover (l'inoubliable World war Hulk).
Alors, Dany aurait-il copié ? Bayrou aurait dû l'attaquer là-dessus !Sauf qu'aujourd'hui, la "green attitude" n'a plus la côte : Brian Bendis a décidé de boûter hors de notre planète les vilains schtroumpfs verts !Alors, comme dirait...
"Je te le dis, Brian : tu ne seras jamais Président de la République !"
Bon, revenons à nos aliens !
Cette fois-ci, donc, c'est l'heure de la bataille : les super-gentils et les super-vilains sont trop vénéres et ça va saigner ! Et vas-y que je t'éborgne le faux Hank Pym ! Et z-y vas que Nor-Vell, il fait un gros boum avant d'annoncer aux skrulls que la fête est finie ! Et que Thor, y balance un "la fureur de Mjolnir vous infligera une douleur défiant toute description, bêtes immondes !" (THE réplique !)Bon, revenons à nos aliens !
Ouais... Sauf que la pauvre Guêpe devient toute bizarre et colle une fucking migraine à tout le monde (et y'en a !) : damned ! Tout ça n'annonce rien de bon pour le dénouement du mois prochain...
Spectacle totalement régressif, trip halluciné : j'adore quand Bendis fait pêter les coutures ! Palsembleu (ou vert), c'est du grand n'importe quoi et pourtant, qu'est-ce qu'on s'amuse : ça tire des flêches, ça explose, ça envoie du bois et des rayons de tous les côtés - je plains le personnel d'entretien après ce bordel !"C'est fou !" - "Quel bonheur !"
Yu est également en mode overdrive : il faut plusieurs minutes pour détailler ses planches - dont une ahurissante double-page ouvrant cet épisode. C'est très confus mais au moins ça déménage bien : on sent une sorte de défoulement chez l'artiste à y aller franco. Je ne dirai pas que c'est beau, ni même vraiment bon, mais c'est efficace dans le genre et spectaculaire à souhait.
A -, parce que, certes, c'est rigolo, mais c'est quand même le cirque !
- Secret Invasion : Ligne de front - Manhattan brûle. Bon, ben, là aussi, c'est portnawak, mais en plus c'est irrévocablement laid, donc, vous pouvez zapper : inutile de vous infliger ça alors que la grippe porcine rôde sournoisement, le grouin frétillant...
Bilan : totalement grotesque mais jouissif aussi - la fin, le mois prochain promet d'être croquignolette !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire