mardi 11 août 2009

Critique 93 : NEW AVENGERS 38 et 39 - THE BREAKUP et ECHO, de Brian Michael Bendis, Michael Gaydos et David Mack




The Breakup et Echo sont les 38 et 39èmes épisodes des Nouveaux Vengeurs et se situent après l'arc Trust et l'Annual 2 et juste avant les évènements de Secret Invasion. Publiés en Avril et Mai 2008 par Marvel Comics, ils sont respectivement illustrés par Michael Gaydos et David Mack mais toujours écrits par Brian Michael Bendis.
Il s'agit d'épisodes de "transition" avant la grande saga dévoilant la tentative des skrulls de contrôler la Terre.
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- Dans The breakup, on assiste aux conséquences immédiates de la décision de Jessica Jones de quitter son mari, Luke Cage, et les Nouveaux Vengeurs pour signer le "registration act", en échange duquel elle profitera de la protection de Tony Stark pour elle et son bébé.
Cage se présente devant la Stark Tower pour parler à sa femme : aussitôt les Puissants Vengeurs s'apprêtent à l'arrêter mais Ms. Marvel laisse le couple s'expliquer. Durant cette conversation, Cage révèle qu'il pense que Stark est un skrull - la Veuve Noire se tourn alors vers Spider-Woman qui botte en touche en répondant qu'il s'agit d'affaires concernant prioritairement le S.H.I.E.L.D. (dont Iron Man est, souvenez-vous, devenu le directeur).
Iron Fist loge les Nouveaux Vengeurs dans un grand appartement appartenant à sa société, mais loué officiellement à un certain Samuel Sterns : ce sera leur nouveau repaire après avoir habité chez le Dr Strange.

- Dans Echo, Maya Lopez s'entretient avec Wolverine au sujet de leur précédente rencontre, alors que chacun croyait que l'autre était un skrull. Alors qu'elle fait une ronde de surveillance, Echo est attaqué par un des aliens métamorphes ayant pris l'apparence de Daredevil et qui veut la remplacer. Wolverine (qui a suivi la jeune femme) le fait fuir.
De retour à leur planque, Echo a une discussion avec Clint Barton (qui lui a succédé sous le masque de Ronin), qui lui assure qu'être Vengeur, c'est surtout savoir attendre la bonne opportunité pour faire la différence. Comme elle l'invite à la suivre sous la douche, il ne résiste pas à l'envie de l'embrasser. Et ils finissent ensuite la nuit ensemble.
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Comme on le voit, ces deux nouveaux volets s'attachent surtout à deux personnages : d'un côté Luke Cage, désorienté par le choix de sa femme, ancré à ses convictions (Stark est l'ennemi, c'est un skrull), et de l'autre Maya Lopez, qui manque d'être piégée par un skrull et noue une relation intime avec celui qui a endossé sa précédente identité, Clint Barton/Ronin II.
Depuis la déflagration Civil War, Luke Cage est devenu le porte-voix de Bendis au sein des Nouveaux Vengeurs : le personnage a acquis une dimension inédite en poursuivant le combat de feu Captain America, en dirigeant l'équipe, mais aussi devenant un homme préoccupé, que seule sa conviction empêche d'être écrasé par la découverte de l'infiltration des skrulls et la responsabilité de manager un groupe de justiciers clandestins et sa vie de famille.
Avec le départ de sa femme et de leur enfant, ce surhomme indestructible est à nouveau fragilisé, vulnérable, même s'il refusera de se rendre pour rester aux côtés de son bébé et de celle qu'il aime.
Bendis propose un épisode sans action, uniquement bâti sur le dialogue (et ses limites), assez atypique, surtout après la furia à l'oeuvre lors du dénouement de The Trust. L'auteur confirme qu'il est très doué dans cet exercice mais aussi que le succès du titre lui permet ce type de pause.
Le cas d'Echo est moins passionnant : de tous les Nouveaux Vengeurs, c'est le personnage qui s'impose le moins - à tel point qu'on l'a découverte comme Ronin, rôle désormais tenu par Clint Barton. Comme pour installer, établir cette jeune héroïne dans sa nouvelle position, Bendis lui offre une romance avec, justement, l'ancien Hawkeye.
La manoeuvre est pour le moins maladroite et le résultat peu convaincant : Barton a retrouvé une de ses maîtresses (Wanda Maximoff/La sorcière rouge) au terme de Civil War mais a renoncé à le révèler et donc à la livrer à ceux (nombreux) qui la recherchent. Et le voilà qui tombe dans les bras d'une nouvelle amante ? On n'y croit tout simplement pas et, pire, l'image d'homme revenu d'entre les morts, hanté, du héros est gâché par ce choix scénaristique. Certes, Hawkeye a toujours été un séducteur, mais malheureux (il a perdu Mockingbird, la femme de sa vie, et a donc vécu une relation pour le moins tourmentée avec la fille de Magneto). Là, alors que rien (ou pas grand'chose) ne laisser présager un tel rapprochement, son flirt avec Echo est trop artificiel pour être crédible. Ce n'est pas ainsi que Maya Lopez gagnera ses galons...
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Visuellement, ces deux épisodes ne sont pas non plus des références. Je ne suis pas un amateur de Michael Gaydos, dont le style, sans être déplaisant ou laid, n'a rien de fabuleux. Quant à David Mack, c'est un cover-artist singulier et intéressant, mais ses planches m'ont laissé assez froid.
J'ignore si des dessinateurs plus "percutants" auraient mieux convenu, mais graphiquement, ces deux chapitres n'ont rien de mémorable.
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Tout est en place pour Secret Invasion : les skrulls ne vont plus tarder à coloniser et la Terre et une bonne partie de la production Marvel. Bendis avait, parait-il, tout prévu depuis le début : hé bien, nous y voilà !

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