mercredi 15 novembre 2023

GREEN LANTERN #5, de Jeremy Adams et Xermanico, Peter J. Tomasi et David Lafuente


Hallelujah ! Ce cinquième épisode de Green Lantern est le meilleur de la série depuis son relaunch. Enfin, Jeremy Adams met du nerf, de l'actio, du fond dans son récit. On a failli attendre... Xermancio, comme d'habitude, est impeccable. Et la back-up story de Peter J. Tomasi et David Lafuente reste un régal.


Sinestro a décidé de passer à la vitesse supérieure pour quitter la Terre en instillant la peur dans l'esprit des humains et ainsi générer lui aussi son propre anneau. Mais évidemment Hal Jordan va s'en mêler et tester les propriétés de son propre anneau pour neutraliser une attaque de drones piratés...


Jusqu'à présent, je ne lisais Green Lantern principalement pour ses dessins, désespérant chaque mois que Jeremy Adams développe une histoire consistante, à la hauteur de son héros. Mais la narration décompressée à l'excès, l'absence de nerf dans l'intrigue, une caractérisation décevante, ont (presque) eu raison de ma patience.


Comme je l'écrivais le mois dernier, j'étais sur le point de lâcher ce titre à la fin de l'arc en cours (qui devrait avoir lieu en Décembre). J'étais pessimiste sur les chances que Jeremy Adams accomplisse un miracle. J'avais tort.


Je ne vais cependant pas prétendre que tout a changé et qu'on tient un épisode renversant qui ouvre des perspectives mirifiques pour la série. Mais c'est tellement mieux que tout ce qu'il a proposé jusqu'à présent que l'espoir renaît.

C''est flagrant dès la scène d'ouverture où Sinestro pirate les communications pour s'adresser à la population de plusieurs villes et les avertir que les humains sont devenus faibles, négligents, affligeants. Et que pour y remédier, les faire réagir ou les éradiquer définitivement, il comptait leur inspirer une peur totale.

On savait que Sinestro et ses complices s'étaient introduits dans les locaux de la compagnie de Carroll Ferris mais, contre toute attente, ils n'y avaient rien volé. Flash comme Green Lantern étaient perplexes : c'est sûr, cela cachait quelque chose. Mais quoi exactement ?

La réponse est un piratage des drones militaires produits par Ferris désormais commandés par Sinestro et sa bande et fonçant sur d'innocents civils. Pas le choix pour Carroll, le seul à même de l'aider est Hal. Green Lantern va donc s'engager dans une folle course-poursuite pour détruire les drones. Mais Sinestro lui réserve quelques tours.

Alors, oui, ça reste encore léger sur le fond : Green Lantern qui pulvérise des drones, ce n'est pas le scénario le plus épique auquel il a été confronté. Mais Adams s'arrange habilement pour que cette menace soit efficacement exploité et surtout il imprime au récit un tempo soutenu qui a le mérite de ne pas laisser au héros et au lecteur le loisir de souffler. C'est un progrès considérable après quatre épisodes où il y avait beaucoup de temps morts.

Ensuite, le script va et vient entre trois positions : on est à la fois dans le centre de commandement de Sinestro, celui de Ferris, et avec Green Lantern. Adams se montre beaucoup plus adroit pour passer de l'un à l'autre que lorsqu'il nous imposait des flashbacks qui ralentissaient l'intrigue et ne nous renseignait qu'au compte-gouttes sur la situation des uns et des autres. 

Il n'est pas exclu qu'on ait encore droit à quelques explications a posteriori puisque la dernière page de l'épisode promet de révéler le mois prochain pourquoi exactement les Planètes Unies ont placé la Terre en zone de quarantaine et forcé les Green Lanterns à rester où ils se trouvaient quand cette décision a été prise. Mais bon, là aussi, attendons de voir comment cela se justifiera et sera mis en scène. 

Visuellement, une fois encore, Xermanico accomplit un boulot remarquable et il réussit magistralement à visualiser les actions de Hal Jordan, à montrer les capacités de son anneau, et à valoriser ses actions parfois périlleuses (comme lorsqu'il génère des constructions lumineuses solides).

Il me semble aussi que le talent de l'artiste est spécialement appréciable dans sa manière de découper l'action et notamment de faire ressentir au lecteur la sensation de vol et de vitesse. On a vu tellement de super héros se déplacer dans le ciel qu'il est extrêmement compliqué pour un dessinateur d'imaginer de nouvelles façons de le représenter.

Comme souvent, le plus simple est le meilleur. Un des artistes qui m'a le plus ébloui dans cet exercice est Stuart Immonen dans Superman : Secret Identity. Je ne peux affirmer que Xermanico l'a étudié mais cela ne m'étonnerait pas car il utilise des angles de vue, des cases de certaines dimensions, des valeurs de plan similaires. Et l'effet est vraiment probant.

Ajoutez-y un cliffhanger explosif et prometteur et on peut attendre, confiant, le sixième épisode. Un sentiment qui n'était pas garanti il y a un mois.
  

- WAYWARD SON Pt. 2 - Korg, le fils de Sinestro, toujours sur la planète Xela, réussit à pirater la banque de données des Planètes Unies pour localiser son père. Il lui faut trouver de l'argent pour partir le rejoindre. Et ce n'est pas le butin qu'il vole à une bande de brigands qui impressionne Nagaf qui l'héberge...


J'avais été très séduit par la première partie de cette back-up story démarrée le mois dernier et cette impression se confirme. Peter J. Tomasi s'approprie le peu de pages à sa disposition pour livrer un récit très dynamique animé par un jeune personnage teigneux. Ses objectifs sont clairs et ses interactions avec Nagaf fournissent des scènes percutantes.

Le dessin expressif et énergique colle parfaitement au script : David Lafuente est dans son élément et nous rappelle quel bon narrateur graphique il est. Dommage que cet excellent artiste n'ait jamais réussi à tenir le rythme sur une série régulière, sans quoi il serait devenu la star qu'on prédisait qu'il serait. Mais ça fait plaisir de le lire à nouveau.

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