dimanche 23 juillet 2017

THE NEW MUTANTS ANNUAL #2 & #3, de Chris Claremont et Alan Davis

Se replonger dans la lecture d'Alan Davis, et en l'occurrence ici de son partenaire favori Chris Claremont, est un plaisir dont il ne faut pas se priver. Surtout quand il s'agit de raretés comme les Annuals #1 et 2 des New Mutants (1986 et 1987) !

Sans jouer au "vieux con nostalgique" (ce que je déteste chez les autres ne me convient pas davantage pour moi), il y avait une fantaisie dans ces épisodes qui mes semblent avoir totalement disparu, surtout qu'elle avait quelque chose de spontanée, résultat sans doute de la communauté d'esprit entre le scénariste et le dessinateur, tous deux anglais, et donc avec un humour décalé.

L'Annual #1 démarre sur le chapeaux de roues et mérite bien son titre (Wildways). Mojo et Spiral kidnappent Psylocke pour en faire la vedette d'un show. Les nouveaux mutants le découvrent et partent la délivrer mais se font pièger à leur tour. Captain Britain s'en mêle et ne peut guère compter que sur Cypher et Warlock (ce dernier immunisant son 'ami-de-moi") contre l'influence du méchant...

Une des curiosités de cet épisode "king-size" est qu'Alan Davis s'encre lui-même, un exercice qu'il n'a jamais apprécié (comme me l'a appris Phil C., il pousse tellement ses crayonnés que les encrer lui donne l'impression de dessiner deux fois les mêmes images). On note par ailleurs que l'artiste n'a pas encore donné leur forme définitive à certains personnages, Captain Britain le premier (qui est moins baraqué que dans Excalibur) ou évidemment Psylocke qui n'a pas encore son look ninja qui l'a rendra si populaire (et que portera si divinement à l'écran Olivia Munn dans X-Men : Apocalypse).

Claremont est en mode pilotage automatique, livrant une copie correcte mais guère inspirée. Il y a certes beaucoup de rythme (les histoires à cette époque filaient comme des F1), mais je suis resté un peu frustré. Malgré tout, le fan que je reste de ce scénariste a souri devant les déconvenues délirantes qu'il inflige à ses héros (Captain Britain, toujours, en prend pour son grade), et le duo Cypher-Warlock est épatant.

Plaisant donc, mais, un an après, on va assister à une sacrée montée en régime !

L'Annual #3 est un petit chef d'oeuvre d'une cinquantaine de pages (quand même). En l'absence des X-Men, les nouveaux mutants, consciencieux, s'entraînent quand même dans la salle des dangers et Cypher leur a concocté un programme copieux en les opposant à des répliques rajeunies des Vengeurs. Ils en viennent à bout en faisant preuve de solidarité et d'efficacité, mais la séance est interrompue par l'arrivée d'un curieux vaisseau spatial dont descend... L'homme impossible !
Toujours aussi délirant et vaniteux, il provoque l'ire de Warlock qui entame alors une bataille infernale avec lui, à grands renforts de transformations et de téléportations tout autour du monde...

C'est un vrai festival ! Claremont part d'une situation simple et s'amuse franchement avec le personnage de l'homme impossible (garantie de rigolade, il faut dire). Cette fois, le scénariste lâche les chevaux et ne recule devant aucune énormité, grâce aux métamorphoses de Warlock et son adversaire, qui permet de convoquer les icônes de Marvel et de provoquer des bagarres d'anthologie mais aussi des duels grotesques... Jusqu'à la chute irrésistible où les nouveaux mutants, ayant pensé avoir effacé toutes les traces de leur aventure, sont rappelés à l'ordre à cause d'un détail...

Davis, cette fois encré par Paul Neary, est lui aussi dans une forme olympique : avec le script dont il dispose, il fait feu de tout bois et accumule les morceaux de bravoure. Son découpage a une énergie folle, ses personnages sont admirablement expressifs, et certains passages sont hilarants (la scène à Rio - voir ci-dessus). 

Quel gâchis que Marvel n'emploie pas mieux ce fantastique dessinateur, et surtout ne le laisse plus écrire et illustrer ses propres histoires (des projets hors continuité, puisque Davis a horreur de s'y plier). Ou alors avec un auteur qui lui donne du biscuit (comme Bendis sur Avengers Prime).

Jetez, comme moi, un coup d'oeil dans le rétro et (re) lisez ça : vous allez vous régaler !

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