dimanche 30 juillet 2017

MARY (GIFTED), de Marc Webb

 L'affiche US

Que fait l'interprète de Captain America quand il ne se bat contre des nazis, des extra-terrestres ou des intelligences artificielles ? Hé bien, il tourne un petit film avec l'ancien réalisateur de deux films consacrés à Spider-Man !
 L'affiche française (le film sortira en Septembre prochain)

Cette petite plaisanterie (mais qui est néanmoins véridique) pour vous parler de Mary (Gifted en vo), long métrage réalisé par Marc Webb (aux commandes donc des deux volets d'Amazing Spider-Man), avec Chris Evans.
 Frank et Mary Adler (Chris Evans et Mckenna Grace)

Frank Adler travaille à réparer des bateaux de plaisance tout en étant le tuteur de sa nièce de sept ans, Mary. La petite fille est inscrite à l'école où sa maîtresse, Bonnie, remarque qu'elle est surdouée en mathématiques. La directrice convoque Frank pour lui proposer de faire admettre sa nièce dans un établissement privé où son génie sera mieux pris en charge et ses études payées grâce à une bourse. Mais il refuse, préférant que Mary ait une enfance normale plutôt que celle d'une bête à concours.
 Evely, Frank et Mary Adler (Lindsay Duncan, Chris Evans et Mckenna Grace)

Croyant bien faire, la directrice trouve et contacte la grand-mère de l'enfant, Evelyn, pour l'affranchir de la situation. On apprend alors que la mère de Marie, Diane, était elle aussi une prodige des maths mais qui, dé-sociabilisée et obsédée par la résolution d'un problème scientifique réputé, s'est donnée la mort avant de confier la garde de Mary à Frank. 
 Roberta et Frank (Octavia Spencer et Chris Evans)

Une bataille judiciaire s'engage entre Frank et Evelyn pour la garde de l'enfant, bien que celle-ci préfère rester avec son oncle. Ce dernier, comprenant grâce à son avocat qu'il perdra le procès, la confie à un foyer d'accueil au terme d'un compromis. Déchiré par cette séparation, il s'interroge, avec le concours de sa voisine (et nounou) Roberta et de Bonnie (devenue son amante), sur les choix qu'il a faits pour Mary. 
Bonnie et Frank (Elizabeth Marvel et Chris Evans)

Ses conclusions basculent quand il découvre qu'Evelyn l'a dupé...

De Marc Webb, même s'il n'a pas démérité avec ses deux Amazing Spider-Man, je préférai quand même nettement son premier opus, (500) Jours ensemble, merveille de fausse comédie romantique, à la mise en scène inventive et à l'écriture très sensible. Ce coup d'éclat avait attiré l'attention du studio Sony pour lui confier la relance, après la trilogie de Sam Raimi, des aventures du tisseur de toiles, mais le cinéaste a subi seul les scores décevants aux box-office et les quolibets des fans de comics. Il était donc intéressant de voir si, et comment, il allait pouvoir rebondir.

Il le fait en revenant à ses premières amours, une histoire à petit budget, dans un registre intimiste. L'ironie, c'est qu'il a donc convaincu Chris Evans, l'incarnation de Captain America, pour le suivre dans cette entreprise. Mais l'acteur a dernièrement plusieurs fois exprimé son désir de ne pas être cantonné aux grosses productions et aux rôles de super-héros (il a réalisé son premier court métrage, rejoint l'adaptation du Transperce-neige, et évoqué qu'après les deux prochains Avengers, il comptait raccrocher le bouclier de Steve Rogers, son contrat avec Marvel-Disney arrivant à son terme de toute façon).

L'acteur étonne positivement dans ce drame low-fi en prouvant qu'il est capable de produire un jeu subtil, très sobre. Sa prestation laisse tout l'espace à la petite Mckenna Grace, aussi prodigieuse que son rôle, tout à fait craquante. A eux deux, ils éclipsent les seconds rôles, qui, sans démériter, meublent l'intrigue en lui apportant nuances, développements et supports, mais sont rédigés de manière plus schématique.

La réalisation est beaucoup moins dynamique que dans son premier film, mais Webb a choisi de raconter simplement un récit simple, d'épurer, autant pour éviter l'emphase dans les moments d'émotions que la comparaison avec son passage dans le monde super-héroïque (où beaucoup lui ont reproché son manque de sens du spectacle). C'est judicieux : le résultat est sobre, la photo belle, le tout emballé-plié en 90 minutes.

Souhaitons qu'en Septembre prochain, quand Mary (titre plus banal mais juste que le "Surdouée" de la vo) sera visible en France, il aura assez de copies et de temps pour toucher assez de spectateurs et prouver que Marc Webb comme Chris Evans sont aussi intéressants à suivre hors des adaptations de comics.

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