lundi 17 décembre 2018

SUPERGIRL #25, de Marc Andreyko et Emanuela Lupacchino, avec Dan Jurgens, Brad Walker, Tom Derenick


Je redoutais un peu la sortie de ce #25 de Supergirl car DC fête à chaque fois qu'une série atteint ce cap des deux ans avec un contenu plus riche. Allait-il affecter l'histoire en cours ? En fait, non : Marc Andreyko poursuit son intrigue, accompagné cette fois d'Emanuela Lupacchino, puis deux back-ups complètent le programme. J'ai choisi de ne critiquer que l'épisode central, les deux autres segments ne présentant aucun intérêt.


Supergirl, Krypton et Z'ndr Kol sont entrés dans la constellation de Corvus à 27 années-lumière de la Terre, là où flottent désormais les restes de Krypton. Cette zone est toxique et affecte Kara Zor-El et son chien.


Elle doit enfiler une combinaison de protection filtrant la kryptonite et sortir inspecter les environs. C'est alors qu'elle est brutalement agressée par Splyce, la gardienne des lieux.


Z'ndr la prévient qu'elle ne doit pas s'attarder et, effectivement, entre la bataille qu'elle mène et les émanatiosn de kryptonite, Supergirl n'est pas à la fête. Sujette à des hallucinations, elle se revoit avec son père qui créa une machine capable de sauver leur planète.


Puis Supergirl voit Rogol Zaar : elle en déduit alors qu'il a dû s'emparer de cette machine et la détourner pour provoquer la destruction de Krypton. Dans un sursaut, elle écarte Splyce et s'apprête à rejoindre Z'ndr et Krypto.


Mais c'est alors que les deux adversaires disparaissent, téléportées dans le laboratoire de Harry Hohum, maître de Splyce et désireux de pratiquer des expériences sur Supergirl...

On constatera d'abord que la série continue d'être gâtée visuellement, depuis sa reprise en main par Marc Andreyko, car cette fois, après Kevin Maguire et Evan Shaner (qui reviendront pour le premier le mois prochain et pour le second un peu plus tard), c'est Emanuela Lupacchino qui dessine.

Le talent de l'italienne n'est plus à discuter. Par contre, son statut chez DC interroge : pourquoi l'éditeur ne lui fait-il pas davantage confiance en lui donnant une série régulière au lieu de lui faire jouer les intérimaires à droite et à gauche ? C'est frustrant car une fois encore, elle rend une copie impeccable.

Le dessin de Lupacchino convient parfaitement à Supergirl - elle est naturellement douée avec les héroïnes. La voir passer après l'expérimeté Maguire et le très bon mais peu ponctuel Shaner conserve au titre une cohérence esthétique très agréable. L'épisode, riche en action et révélations, est découpé avec savoir-faire, l'artiste s'en sort impeccablement. Vraiment, elle mérite mieux que de passer en coup de vent.

Pour sa part, Andreyko continue de creuser son intrigue et l'enquête de Supergirl avance bien. La voir débarquer précisément là où a été détruit Krypton fournit une conséquence logique : l'endroit est plein de kryptonite et affecte donc l'héroïne et son chien.

Malgré une combinaison de protection, elle affronte difficilement une adversaire coriace, mais le combat est plus une difficulté supplémentaire qu'un réel enjeu car, sujette à des hallucinations, Kara comprend ce qui a dû/pu se passer pour que Rogol Zaar commette son crime. C'est habilement amené.

Si on doit émettrer un bémol, c'est que la série est très classique : Andreyko suit son plan et ne va pas plus loin. Il a hérité du Man of Steel de Bendis un argument (l'investigation de Supergirl) et il s'y tient mordicus. De quoi faire croire que Bendis le téléguide, alors que ce n'est pasle cas (il est trop occupé par ses propres séries actuelles et celles à venir). On aimerait un tout petit plus de folie, d'incertitude, et Andreyko au contraire nous rassure (Z'ndr déclarant pouvoir retrouver Kara car sa combinaison de protection possède un traceur).

Mais ne boudons pas notre plaisir : Supergirl est indéniablement une série reposante, à lire pour se délasser, bien exécutée. C'est sans doute un peu limité, mais au moins on sait où on met les pieds. 

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