vendredi 14 décembre 2018

JUSTICE LEAGUE DARK #6, de James Tynion IV et Daniel Sampere


Enfin ! Enfin, un vrai bon numéro, tendu, magique, complet : espérons que James Tynion IV maintiennet maintenant le cap car Justice League Dark décolle vraiment. J'étais sur le point de lâcher l'affaire si cet épisode me décevait, et à l'image de la prestation de Daniel Sampere, la qualité est au rendez-vous, au moment où on ne l'attendait plus.


Royaume de Myrra. Bobo est incarcéré pour avoir voulu ramener à la vie Jim Rook/Nightmaster et réveillé ainsi les morts de cette dimension magique qui assiègent à présent sa capitale fortifiée.


La situation est aussi critique à Salem, Massassuchetts. Le Phantom Stranger défie le Dr. Fate possédé par Nabu pour qu'il renonce à purger la magie de notre monde. Mais ce dernier retire son casque et y aspire son adversaire devant John Constantine et Swamp Thing sidérés.


Alors que Zatanna tente de conjurer le sort lancé par Bobo en consultant les grimoires de Myrra, Wonder Woman délivre le chimpanzé qui est convaincu de pouvoir renverser les choses. Blue Devil et l'amazone vont gagner du temps en affrontant les morts à l'extérieur de la citadelle.


Désemparé par la disparition du Phantom Stranger, John Constantine somme Swamp Thing de retrouver Zatanna pendant qu'il affronte Nabu/Dr. Fate. Le magicien ne fait qu'une bouchée du sorcier qui a cependant pris soin que Zatanna reçoive bien son message.
  

Myrra est sauvé. Blue Devil met en garde Wonder Woman contre Bobo qu'il sait faillible et lui demande de retrouver au plus vite le fils de Jim Rook. De retour au Bar Oblivion, Zatanna reçoit le message de Constantine en même temps que Swamp Thing apparaît...

J'ai pointé précédemment à quel point la série manquait, au propre comme au figuré, de magie : James Tynion IV s'avérait bien trop laborieux pour écrire sur le sujet et l'action manquait de surnaturel, d'occulte, quand elle ne faisait pas de malheureux choix de casting (Man-Bat reste inutile et agaçant, et j'espère que Dr. Fate ne va pas rester le méchant de service).

Autant dire que ce détour par Myrra était crucial pour que je continue à suivre ce titre, malgré ses qualités graphiques (surtout quand Alvaro Martinez est à son poste). Et donc, miracle en quelque sorte, ce mois-ci, alors que tout semblait condamné, le scénariste (et son dessinateur intérimaire) livre(ent) le meilleur épisode de la série !

On partait de loin, et donc il n'était pas si dur qu'ils se dépassent, mais quand même le sursaut est notable. Justice League Dark est-il sauvé ? On le vérifiera le mois prochain (et les suivants), mais un palier a été indéniablement franchi.

Tynion IV, donc, continue d'alterner les scènes parallèles : à Myrra, Bobo est résigné à payer pour une faute condamnant le royaume du défunt Nightmaster, et à Salem, John Constantine et Swamp Thing assistent impuissants à une nouvelle victoire de Dr. Fate possédé par Nabu. Ce dernier point va servir de lampe de lancement pour la suite, dans le n°7 de Janvier, avec peut-être une bataille décisive contre l'Otherkind, cette menace encore nébuleuse en provenance d'une dimension maléfique, chaotique.

La résolution du problème de Myrra est un peu plus expéditive mais ne manque pas de souffle. Qui plus est, Tynion IV la conclut sur une note ambiguë quand Blue Devil glisse à Wonder Woman que Nightmaster a un fils, plus fiable que Bobo - suggérant que celui-ci est peut-être l'élement qui causerait la fin du multivers annoncé par le spectre du père de Zatanna à sa fille.

Daniel Sampere ne m'avait guère convaincu dans l'épisode précédent. Sans doute ai-je été trop sévère, déçu que Martinez prenne un congé. Toutefois est-il que les planches bénéficient d'un net mieux : l'enchainement des plans (le flux de lecture) est très fluide et va crescendo quand, à Myrra et à Salem, tout dégénère.

La peur qu'inspire la puissance absolue du Dr. Fate/Nabu est palpable, très bien traduite par l'artise. Il en tire des images grand format spectaculaires à souhait  avec des compositions inspirées, tordant les contours des cases autour de manifestations d'énergie mystique.

Le siège de Myrra tandis que, dans le château de la capitale du royaume, Zatanna puis Bobo s'affairent à reconduire les morts dans leur demeure est également bien représenté, de manière classique mais efficace (des cases horizontales occupant les 2/3 de la bande montrant Wonder Woman et Blue Devil aux prises avec les zombies, et la dernière image occupant le dernier tiers de la bande avec le visage de Bobo en pleine cogitation).

Tout est désormais en place pour un nouvel acte explosif. James Tynion IV a à la fois accompli le plus dur (redresser la barre) tout en devant confirmer (avec le retour attendu de Alvaro Martinez). Prometteur.
  
La variant cover de Clayton Crain.

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