jeudi 20 décembre 2018

OLD MAN HAWKEYE #12, d'Ethan Sacks et Francisco Mobili


La saga de Old Man Hawkeye s'achève après un an de parution et douze épisodes. Ecrit et dessiné avant et après le décès de Stan Lee (dont le nom orne toutes les parutions du mois chez Marvel avec un très sobre bandeau noir), Ethan Sacks et Francesco Mobili livre un final à la hauteur. Mais qui est surtout comme un appel aux fans pour soutenir de futures histoires dans cet univers futuristes.


Complexe de l'Arme X. Avalanche a rendu Clint Barton aveugle mais celui-ci a encore des ressources et se sert de son ouïe pour repérer son ennemi et le tuer. Néanmoins, dans son agonie, le mutant menace, par ses pouvoirs sismiques de déclencher l'effondrement de la base.


Effectivement, Clint est séparé de Kate Bishop par l'écroulement d'un plafond. Chacun des deux archers se donnent rendez-vous dehors et évacue les scientifiques employés par le baron Zemo. Clint est en compagnie d'un nommé Walter qui emporte les 99 doses restantes du sérum du super-soldat.


De son côté, Kate tombe sur Bullseye. Elle lui tient bravement tête mais il a vite le dessus et menace de lui trancher la gorge si Barton ne se montre pas vite. En l'entendant, Clint ordonne à Walter de fuir et de cacher les doses du sérum pour que jamais Crâne Rouge ne les possède.


En constatant la cécité de Barton, Bullseye est déçu car il n'aura pas le duel qu'il espérait. Relâchant son emprise sur elle, il est blessé par Kate qui indique sa position à Clint. Ce dernier tue le marshall.


Un an après avoir quitté Kate qui ne souhaitait plus poursuivre son combat contre Crâne Rouge, Clint se présente dans un monastère en montagne pour apprendre à continuer à se battre bien qu'il soit aveugle. C'est Matt Murdock qui lui servira de maître.

A un épisode près (le #7, avec le flash-back sur la trahison des Thunderbolts et la mort, entre autres, de la Veuve Noire), Ethan Sacks n'aura pas raté sa première production dans les comics. On peut même lui attribuer le prix de la révélation scénaristique de l'année et lui promettre un bel avenir.

Alors certes, Old Man Hawkeye passe après Old Man Logan et ne soutient pas la comparaison avec la saga du même format, mais avec une toute autre ambition et un résultat plus impressionnant, que fut Mister Miracle chez DC. N'empêche, ces douze chapitres ont fière allure.

Encore fallait-il à l'auteur ne pas rater sa conclusion. Sacks s'en sort très bien, même si son dénouement, en particulier la séparation entre Clint et Kate, est un peu expéditif. On imagine mal Bishop rompre aussi séchement avec Barton sous prétexte que, même après s'être vengé des Thunderbolts, il souhaite désormais s'assurer que Crâne Rouge ne soit plus le maître du monde. 

Sur cette scène, le scénariste a semblé rattrapé par la pagination et il a peut-être dû conclure sans avoir la permission d'avoir quelques pages de plus. Cela ne suffit pas cependant à gâcher le plaisir de la lecture. Le duel entre Hawkeye et Bullseye s'achève sur la mort d'un des méchants les plus haïssables de Marvel et est mis en scène avec une âpreté, une sécheresse, une économie étonnantes. Pas d'acrobatie, pas d'exploit réel : tout se dénoue très vite.

Et puis, après une page de remerciements des acteurs de la série (Sacks, Checchetto - qui signe la couverture - , Roberson, Mobili, etc.), nous sommes gratifiés d'un bonus, une scène post-générique en quelque sorte, jubilatoire. Sacks le dit : il souhaite réécrire ce Hawkeye un jour, il lancera en 2019 Old Man Quill (avec Star-Lord et le Gardiens de la galaxie). Et moi, j'adorerai lire un Old Man Daredevil.

Francesco Mobili confirme ses bonnes dispositions lui aussi. Comme Sacks, c'était son premier travail aux Etats-Unis, pour une compagnie comme Marvel. Parachuté pour suppléer Checchetto (occupé à préparer le retour de Daredevil en Février prochain), il a fait un remplaçant plus que bien (bien plus en tout cas que Ibraim Roberson au #7).

Pour ce dernier acte, l'italien prouve qu'il est un vrai narrateur en disposant d'une belle variété de scènes dont il assure le découpage avec maîtrise. Il se fait plaisir sur deux pleines pages, mais assure aussi sur des moments de bravoure comme l'assaut des agents de l'Hydra contre les deux archers et, surtout, le duel Bullseye-Hawkeye (magnifique trouvaille de la flèche qui coupe en deux la carte).

En outre, jusqu'au bout, Andres Mossa aura été fidèle au poste de coloriste et maintenu l'ambiance de la série grâce à une palette très nuancée malgré des tons réduits.

Mark Millar peut être rassuré : son univers post-apocalyptique est entre de bonnes mains et a de beaux jours devant lui. Marvel aurait en tout cas bien tort de ne pas continuer à l'exploiter. 

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