jeudi 18 octobre 2018

JUSTICE LEAGUE DARK #4, de James tynion IV et Alvaro Martinez - THE WITCHING HOUR, pt. 3


La troisième partie du crossover The Witching Hour se poursuit cette semaine dans les pages de Justice League Dark. Et James Tynion IV en profite (enfin !) pour passer à la vitesse supérieure. Il peut s'appuyer sur une nouvelle prestation exceptionnelle d'Alvaro Martinez au dessin. Et si tout n'est pas encore parfait, il est indéniable qu'on assiste à un redressement appréciable de l'intrigue et de l'emploi de l'équipe.


Grâce à la magie que Hécate a placée en elle, Wonder Woman ouvre un portail spatial dans lequel elle s'engouffre, suivie de Deadman, Man-Bat, Swamp Thing, Chimp, John Constantine et Zatanna. Ils débarquent à Nanda Parbat.


La cité mystique est en feu à cause de Manitou Dawn, sous l'emprise de Hécate. La déesse Rama-Kushna, protectrice de l'endroit, interpelle son agresseur sur les raisons de son geste tandis que Zatanna ordonne à Chimp et Man-Bat d'évacuer les moines. Wonder Woman s'envole pour défier la mère de la magie.


Deadman convainc Rama-Kushna de prendre la fuite. John Constantine et Zatanna observent l'affrontement entre Wonder Woman et Hécate alors que Swamp Thing s'enfonce dans les entrailles de la Terre pour préserver le Vert, la force végétale dont il est le gardien, qui risque d'être atteint par la magie déployée.
  

Mais il découvre vite que Hécate joue sur plusieurs tableaux : Black Orchid est sa troisième (après Manitou Dawn et Wonder Woman) femme qu'elle a marquée et, devant le Parlement des Arbres, elle s'apprête à détruire ce sanctuaire sacré.


Manitou Dawn part à la poursuite de Rama-Kushna. Hécate somme Wonder Woman de lui obéir. L'amazone chute lourdement et Zatanna et Constantine s'approchent pour la relever. Mais elle est à son tour sous l'emprise de Hécate qui lui ordonne de tuer ses amis...

La variant cover de Greg Capullo.

Depuis le début de ce crossover, et de la série Justice League Dark, j'ai reproché à James Tynion IV de manquer de souffle pour raconter une histoire dont les menaces étaient présentées comme très puissantes. Ce troisième chapitre de The Witching Hour corrige de manière probante ce défaut, même s'il échoue par ailleurs à rectifier toujours le tir sur d'autres points.

Dès les premières pages, on est saisi par le cadre de l'action : Alvaro Martinez nous gratifie d'une pleine page sur la cité de Nanda Parbat vraiment spectaculaire et on sait alors que l'épisode va être riche en action. Il était temps mais on en a pour son argent. Le dessinateur espagnol affiche une nouvelle fois son grand talent pour fournir des pages explosives et toujours élégantes. L'encrage de Raul Fernandez et la colorisation de Brad Anderson ajoutent au plaisir visuel qui rappelle que JLD est sans doute une des séries les mieux loties graphiquement actuellement chez DC.

Le récit évidemment se passe cette fois de scènes explicatives et trop dialoguées : la lutte qui oppose Manitou Dawn aux moines puis l'apparition, grandiose (avec une influence manifeste de Jim Steranko), de Rama-Kushna et enfin l'intervention de Wonder Woman contre Hécate sont autant d'occasions pour montrer qu'on n'est pas là pour palabrer.

Il ne s'agit pas seulement d'épater la galerie avec des destructions massives, des rafales d'énergie ou des figurations énormes. Tynion IV se montre habile pour ponctuer le conflit à l'oeuvre d'à-côtés comme l'évacuation des moines, le rappel du lien unissant Deadman à Rama-Kushna ou de Swamp Thing avec le Vert.

On déplorera juste une fois de plus que Man-Bat ne serve à rien, à part voler en tout sens et exprimer sa sidération, et que la seule intervention de Chimp soit de se servir de l'épée de feu Nightmaster pour ouvrir une sorte de corridor humanitaire magique permettant l'évacuation des moines, de Deadman et Rama-Kushna. Le détective chimpanzé et le scientifique de l'équipe ont vraiment du mal à exister même si le scénariste les a semble-t-il choisi pour créer des éléments de contraste dans une formation magique. Mais entre le plaisir de Tynion IV à récupérer ces personnages et leur utilité réelle, il y a un gouffre qui ne cesse d'interroger.

De manière générale d'ailleurs, il y a peu de magie dans cette série qui est pourtant censée en faire son argument principal. Zatanna ne jette aucun sort, spectatrice inquiète au point d'être tétanisée (alors qu'elle est quand même une praticienne expérimentée). Constantine commente avec son cynisme habituel les événements mais à part accompagner la troupe, il ne fait rien de ses pouvoirs. Et, comme je le prévoyais, Black Orchid est bien convoquée mais dans un rôle de méchante (sous l'emprise de Hécate néanmoins).

La suite de pages dans le Vert et le Parlement des Arbres est somptueuse d'ailleurs et donne un aperçu du potentiel de Swamp Thing - qui, je l'espère, sera exploité dans l'avenir (même s'il semble que Tynion consacrera d'abord un arc autour de Man-Bat au début de l'année prochaine).

Le cliffhanger de l'épisode est accrocheur, compromettant encore davantage la situation. Cela et le mystère encore intact sur l'identité des deux autres "marquées" par Hécate vont alimenter la suite de cette histoire épique, dans les pages de Wonder Woman #57, la semaine prochaine...

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