mercredi 14 juin 2023

GREEN LANTERN #2, de Jeremy Adams et Xermanico


Il faut s'attendre à un flot d'épisodes frustrants du côté de DC ce mois-ci puisque, le mois prochain (et le suivant après), l'event Knight Terrors va tout cannibaliser. Conséquence directe : les histoires entamées dans les séries régulières vont s'interrompre pour laisser leur place à des numéros connectés à la saga imaginée par Joshua Williamson. C'est franchement pénible, surtout pour Green Lantern qui vient juste de redémarrer.


Il y a un mois. Hal Jordan a réussi, sans se l'expliquer, à reformer un anneau de pouvoir en affrontant un inconnu en armure de Manhunter. Aujourd'hui, après avoir détruit un drone de chez Ferris, il pense qu'il va être renvoyé et se confie à Kilowog qui lui dit de saisir toutes opportunités pour se rattraper... Ce que Hal va faire en devenant le pilote du jet privé de Carol Ferris.


Déjà que les events et autres crossovers me courent sur le système, alors quand il y en a un qui surgit et qui interrompt des séries qui viennent juste de redémarrer, franchement, je ne comprends pas la logique des éditeurs qui font ça. Et pourtant c'est comme ça que DC a décidé de manoeuvrer.


La semaine dernière, je reprochai déjà que Shazam ! (de Mark Waid et Dan Mora) soit impacté après seulement deux numéros parus. Re-belote pour Green Lantern qui, à peine revenu dans les bacs, voit déjà son envol parasité par cette histoire de Knight Terrors pour les deux prochains mois.


N'aurait-il pas été plus judicieux de publier des tie-in à cet event sous forme de numéros spéciaux afin que ces séries continuent normalement ? Joshua Williamson a un pitch qui vaut ce qu'il vaut (confronter les héros à leur pire cauchemar) mais j'ignore si c'est lui ou les editors de DC qui ont eu l'idée de (quasiment) tout bloquer pendant deux mois pour que cette idée cannibalise tous les titres en cours (ou presque).

A mon sens, quelle que soit la qualité finale de Knight Terrors, ce n'est pas une bonne stratégie. Quand une série repart, il faut laisser au lecteur le temps de s'y habituer, de faire connaissance avec l'équipe artistique aux commandes, avec l'intrigue qu'elle présente, certainement pas l'impliquer dans un event aussi vite. Faudra pas pleurer chez DC si, en Septembre, les acheteurs ne reviennent pas, écoeurés d'avoir dû attendre deux mois pour renouer avec ce qui avait été amorcé.

D'autant que, dans le cas précis de Green Lantern, Jeremy Adams développe son scénario à petits pas. On peut même dire qu'il décompresse franchement. Bon, moi, ça ne me gêne pas, ça ne m'a jamais gêné. Comme beaucoup, je préfère quand même quand ça va un peu plus vite, mais il en faut plus pour me décourager et généralement j'essaie de tenir au moins un arc (soit cinq-six épisodes en moyenne) pour savoir si je vais continuer à suivre une série.

Pour l'instant, Green Lantern avance donc doucement. La narration destructurée permet de se poser des questions, à commencer par : pourquoi Jeremy Adams choisit de raconter son histoire en exposant des événement survenus un mois auparavant ? D'un côté, on voit donc Hal Jordan qui est revenu sur Terre après avoir été exclu du Green Lantern Corps désormais sous la tutelle des Planètes Unies, donc sans anneau de pouvoir. Il vit dans un mobil' home sur les hauteurs de Coast City.

De l'autre côté, au temps présent, Hal vient de se faire une énième fois embaucher chez Ferris Aircraft comme pilote de drone. Dès son premier jour, il détruit un engin lors d'un exercice et pense qu'il va être renvoyé mais Kilowog (également démobilisé) lui remonte le moral. Hal se ressaisit et réussit à se replacer comme co-pilote du jet privé de Carol au moment même où elle part en voyage d'affaires en compagnie de son nouveau fiancé Nathan.   

Il y a un mois, Hal a réussi par la seule force de sa volonté à reformer un anneau de pouvoir en combattant un type en armure de Manhunter. Mais cet anneau connaît des défaillances. Aujourd'hui, le voyage connaît des turbulences surnaturelles, qui sont le prologue à Knight Terrors.

Quand on termine l'épisode sur ce cliffhanger, on soupire en levant les yeux au ciel. D'abord parce qu'on comprend donc que Green Lantern va faire partie des séries touchées par l'event (je ne me faisais pas beaucoup d'illusions certes, mais bon...). Et ensuite parce que, hé bien,, l'histoire n'a quand même pas beaucoup progressé depuis le mois dernier et il va falloir attendre deux mois pour qu'elle reprenne son cours normal. Franchement, ça me fatigue. Je me contrefous de Knight Terrors, j'en ai marre des events, je veux juste, comme certainement beaucoup de lecteurs, suivre une série et pas attendre deux mois pour connaitre sa suite.

Xermanico fait en plus un super taf au dessin. J'aime bien son Hal Jordan, un peu concon, incorrigible, son duo avec Kilowog fonctionne immédiatement avec ce dernier qui se pose en philosophe qui ne se trompe jamais. J'aime aussi comment il croque Carol, excédée par Hal, ce grand gamin qui jure ne pas être revenu pour elle mais qui ment. L'artiste réussit à rendre ces personnages très expressifs et le ton très rom-com est jubilatoire.

Mais Xermanico nous régale aussi avec des scènes où Green Lantern récupère ses pouvoirs et se laisse griser, juste avant de tomber de haut. Plus loin, il représente un jet privé avec beaucoup de réalisme et de soin. Le découpage est aéré, fluide, et les couleurs de Romulo Fajardo sont superbes. Pourquoi interrompre un truc aussi chouette pour un putain d'event ?!

Bon, j'arrête là parce que ça me soûle et je sens que ça va vous soûler aussi (que vous ayez ou non envie de lire Knight Terrors). J'ajoute juste que j'ai pas lu la back-up story John Stewart : Homecoming par Philip Kennedy Johnson et Montos dont je me fiche totalement : il est acquis que ces pages ne servent que d'introduction à une future série régulière consacrée à l'autre Green Lantern que je n'achèterai pas.

En attendant, je constate que je n'aurai pas grand-chose à critiquer du côté de chez DC cet été. Peut-être sera-ce l'occasion de procéder à des séances de rattrapage sur des titres que j'ai commencés puis lâchés...

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