lundi 19 novembre 2018

THE WEATHERMAN #6, de Jody Leheup et Nathan Fox


Ce sixième épisode de The Weatherman marque la fin du premier arc narratif et du premier Volume de la série. Comme ils l'expliquent en dernière page, Jody Leheup et Nathan Fox vont interrompre la sortie des épisodes jusqu'en 2019, le temps de réaliser de nouveaux épisodes. Mais juste avant ce hiatus, quelques révélations et surprises sont au menu...


La présidente de Mars prononce un discours à la télé dans lequel elle affirme que justice sera faite pour les victimes des attentats sur Terre. Mais son gouvernement ne tolérera aucune auto-défense pour se venger des suspects. Au même moment, Amanda Cross affronte la mercenaire White Light après le crash de leurs vaisseaux.


Dans le studio de tournage de the Pearl, l'acolyte de White Light, le Marshall, règle son compte au producteur qui a mis aux enchères Nathan Bright et l'a soumis à une effroyable séance de torture par une téléspectatrice au prétexte qu'il était Ian Black, l'auteur des attentats sur Terre.


Le Marshall n'est pas là pour libérer Nathan mais l'achever. Amanda l'en empêche in extremis et scelle une alliance avec le mercenaire en lui expliquant que Bright est leur seule chance de parvenir aux commanditaires des attentats. Garren appuie la requête d'Amanda.


Alors qu'Amanda cherche à débrancher Nathan de la machine qui le torture mentalement, celui-ci revit un épisode de son passé de soldat, quand il s'appelait Ian Black - et découvre qu'il n'est pas le tueur génocidaire que tout le monde croit.


Embarqués dans un vaisseau, Amanda, Garren, le Marshall et White Light mettent le cap en direction de la planque de la scientifique qui a lavé la mémoire de Nathan...

J'ignore encore si je lirai le prochain Volume de The Weatherman, mais Jody Leheup a su mettre l'eau à la bouche avec cet épisode. La série bénéficie d'une vraie hype et d'un lectorat fidèle. Elle compte aussi des fans célèbres, comme on peut en juger par les cover-artists qui se pressent désormais pour signer des variants : Marcos Martin est rejoint ce mois-ci par rien moins que Jerome Opena et Cliff Chiang.

Néanmoins, il faut bien reconnaître que depuis son lancement, The Weatherman a perdu un peu de son charme à mon goût. Son pitch, si original et prometteur, s'est abîmé dans une surenchère d'action et de violence (ce dernier point gâche beaucoup de séries publiées par Image Comics, comme si l'influence de Robert Kirkman - l'auteur d'Invincible, The Walking Dead ou dernièrement du "poétique" Die ! Die ! Die ! - se propageait chez ses collègues).

Leheup ironise d'ailleurs avec à-propos sur ce point au début de l'épisode quand elle met en scène l'affrontement de White Light et Amanda tandis que la présidente de Mars assure, dans une discours à la télé, que la violence n'est pas une réponse... Juste avant qu'on retrouve le Marshall découper littéralement en deux the Pearl dans le studio où il torture Nathan Bright (torture incluant une incinération suggérée mentalement !). Il faut quand même de l'estomac pour supporter tout ça...

Le risque, c'est qu'on peut, du coup, passer à côté de l'essentiel de cet épisode, quand, alors que Amanda tente de délivrer Nathan de la machine infernale à laquelle il est attaché, celui-ci se remémore un épisode de son passé. Le lecteur découvre alors qu'il est certes bien Ian Black, mais que ce n'était pas un terroriste génocidaire comme tout le monde le pense depuis le début. Voilà un twist vraiment épatant, mais quelque peu noyé dans ce flot d'hémoglobine et de brutalité assénée.

L'autre atout de la série qui a perdu de son attrait en route, c'est le dessin de Nathan Fox. Le trait fin et vif, avec un découpage très dynamique, du début a fait place des images parfois peu lisibles, que même les couleurs du pourtant impeccable Dave Stewart n'aident pas.

Voyez par exemple le combat, encore, entre Amanda et White Light : il est confus au point qu'on voit la première être blessée par les couteaux de son adversaire sans distinguer les coups à l'origine. Plus tard, l'intervention du Marshall dans le studio de the Pearl est aussi brouillon.

Fox a de l'énergie à revendre et le scénario de Leheup lui convient bien, mais ne la canalise pas assez. Le script et le découpage misent tout sur la vitesse au détriment de la clarté et ce qui devrait être grisant est fatigant. Comme rien ne rappelle qui est qui chaque mois, à part Amanda et Nathan, on s'emmêle souvent les pinceaux pour se rappeler les seconds rôles : d'un côté, c'est assez raccord avec le fait que Bright ne sait (savait) plus qui il est, mais de l'autre, ça reste de la BD où un minimum de précision est requis.

Il est certain que, comme Death or Glory, The Weatherman a du potentiel. Mais c'est un peu trop désordonné - tout le monde n'a pas la maîtrise d'un Brian K. Vaughan ou le talent de Fiona Staples (également publiés chez Image pour leur Saga). La sortie et la qualité du n°7 décideront si je poursuis l'aventure ou pas.

La variant cover de Marcos Martin.
 La variant cover de Jerome Opena.
La variant cover de Cliff Chiang.

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