lundi 19 novembre 2018

SUPERGIRL #24, de Marc Andreyko et Evan Shaner


Avant son vingt-cinquième numéro (qui comptera plus de pages et sera réalisé avec des invités), Supergirl poursuit sa quête vengeresse, sous la plume de Marc Andreyko. Ce dernier change ponctuellement de partenaire puisque Kevin Maguire cède sa place à Evan Shaner.


La trajectoire programmée par Mogo du vaisseau de Supergirl la conduit sur une planète perdue au milieu de nulle part. Elle descend dans un bar dans l'espoir d'obtenir des informations sur Rogol Zaar. Ce qui provoque immédiatement l'émoi dans l'établissement où personne ne prétend le connaître.


Cependant, Gandelo, membre du Cercle et complice de Rogol Zaar dans la destruction de Krypton, a dépêché un espion pour suivre Supergirl. Il lui donne pour consigne de rester discret et d'apprendre ce qu'elle découvre plutôt que de l'éliminer tout de suite.


Grâce à sa super-ouïe, Supergirl isole parmi les clients du bar un extra-terrestre qui en sait visiblement plus long sur Rogol Zaar que les autres. Mais plusieurs buveurs, se réjouissant du sort de Krypton, s'interposent. Elle engage le combat contre eux.


Toutefois, faute d'avoir emmagasiné assez d'énergie solaire ces derniers jours, Supergirl comprend qu'elle doit vite achever cette bagarre avant d'être dépassée. Elle reçoit le renfort d'un homme originaire de Colu (la planète natale de feu Brainiac), Z'ndr Kol, et coince son suspect. Mais la barmaid le désintègre avant qu'il ait le temps de parler.


Supergirl récupère un cristal sur le tas de cendres et repart. Pour récompenser Kol de son aide, elle accepte de le déposer sur une colonie de Colu en route. Mais alors qu'elle traverse une zone jonché de gravats, elle et Krypto sont pris d'un violent malaise. Kol comprend qu'ils sont entourés des restes de Krypton...

On ne peut que souhaiter, après avoir lu cet épisode, que celui du mois prochain ne casse pas trop la dynamique du récit de Marc Andreyko car le scénario, sans être renversant, se déroule avec une belle fluidité. D'une certaine manière, même si elle est plus modeste, la série ressemble à celle de Hawkman par Vendetti et Hitch.

Il y est aussi question d'une quête et chaque épisode apporte un élément de progression dans ce que cherche Supergirl. Il n'y a pas non plus de méchant tout fait, tout prêt, même si Gandelo et le Cercle qu'il représente sont à l'évidence mêlés à une vilaine conspiration en relation avec la destruction de Krypton et le rôle de Rogol Zaar dans la catastrophe.

Comme Carter Hall, Kara Zor-El suit d'abord les traces qui se présente opportunément à elle, en rencontrant plus de résistance que d'adversité. Après son passage sur Mogo et son altercation avec les Green Lanterns, la voilà sur une planète où elle a été envoyée sans savoir ce qu'elle doit y trouver. Comme un détective de série noire, il lui faut aller dans un bar, à la pêche aux infos. Et, évidemment, les choses vont se gâter...

Le charme de cette production tient beaucoup à la modestie avec laquelle Andreyko la conduit : il se laisse porter et nous avec, c'est peut-être un peu trop cool, pas assez pimenté, mais c'est agréable. Le scénariste introduit un zeste de suspense quand Supergirl s'aperçoit qu'elle manque de puissance, faute d'avoir été suffisamment exposée au soleil. Mais heureusement, elle gagne un allié dans l'affaire - et un nouvel indice.

Passer après Kevin Maguire n'est pas un cadeau, mais le choix d'Evan Shaner comme fill-in artist est judicieux. D'abord parce que son style, élégant et rétro, est cohérent avec celui du titulaire. Ensuite parce que ce jeune dessinateur a défailli plusieurs fois depuis qu'il a été engagé par DC (parfois pour des raisons de santé, parfois en s'investissant dans des projets trop lourds à assumer) et qu'être remplaçant de luxe lui permet de s'exprimer sans trop de contraintes (quand bien même Karl Kesel l'encre sur une planche et le suppléé sur la suivante).

Shaner aime bien les personnages du "Silver Age" et animer Supergirl lui va à ravir. Il conserve une grande expressivité aux personnages (même sans égaler Maguire) et profite de la colorisation superbe de Nathan Fairbairn. Il s'amuse aussi visiblement à donner au personnage de Z'ndr Kol de faux airs de Peter Quill/Star-Lord (le chef des Gardiens de la galaxie de Marvel). Ses pages sont découpées avec soin, et ponctuées de deux pleines pages superbes.

Oui, il y a quelque chose de reposant à lire Supergirl. C'est une BD sans prétention, bien menée, bien mise en images. Et cette humilité a quelque chose d'exemplaire. 

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