jeudi 17 janvier 2019

SUPERMAN #7, de Brian Michael Bendis, Ivan Reis et Brandon Peterson


Brian Michael Bendis débute dans ce septième épisode de Superman son deuxième arc narratif. L'argument a été annoncé à la fin du précédent chapitre : nous allons apprendre ce qui s'est passé avec Jon Kent. Pour raconter cette histoire, le dessin est confié à Ivan Reis pour les scènes au présent et Brandon Peterson pour les flash-backs.


Jon Kent/Superboy vient de resurgir à Metropolis, mais Superman, son père, découvre qu'il n'est plus un garçon de dix ans. C'est désormais un adolescent de dix-sept ans... Alors qu'il n'a été absent que trois semaines !


Lois Lane retrouve elle aussi son fils avec émotion et l'interroge sur son périple dans l'espace avec Jor-El, son grand-père. Jon commence à raconter en reprenant à partir du jour où il est parti avec sa mère.


A peine embarqués dans le vaisseau spatial de Jor-El, ils furent attaqués par des envahisseurs extra-terrestres. Le grand-père et son petit-fils les repoussèrent rapidement et facilement.


Puis ils se sont posés sur une planète pour se restaurer. A cette occasion, Jon croise Lobo avec qui il a un échange tendu tandis que Lois, portant l'emblème de la maison El, est sollicitée par des indigènes pour qu'elle intervienne contre un traffic d'enfants.


Jon règle ce problème et, en le voyant agir, Lois comprend qu'elle n'a pas sa place dans ce voyage. Elle décide de rentrer seule sur Terre. Mais aussitôt après, Jon comprend que Jor-El a des plans pour lui... Et, aujourd'hui, Superman sait qu'il va devoir agir.

La réapparition de Jon Kent vieilli à la fin du premier arc a suscité des réactions enflammées. Ceux qui attendaient le premier faux pas de Brian Michael Bendis chez DC ont crié au loup. Les autres, plus prudents ou perplexes, se sont demandés ce que cela allait donner.

Entre temps, le scénariste a teasé de manière très sommaire dix idées qu'il allait exploiter en 2019 : on y trouve de tout (une allusion aux New Gods, à Batman Beyond...). Mais surtout une mention à la Légion des Super-Héros. Et j'y vois un indice.

La Légion est un groupe de méta-humains et d'extra-terrestres du XXXIème siècle regroupé en formation militaire galactique. Superman l'a rencontrée dans les années 50, mais ces personnages n'ont plus de série régulière depuis un bon moment. Pourtant, comme la Justice Society of America, DC promet leur retour depuis "Rebirth".

Avec Jon Kent de retour d'un voyage dans l'espace avec son grand-père, qui visiblement lui a joué un mauvais tour et représente un danger nécessitant l'intervention de Superman, mais surtout devenu adolescent, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que Bendis allait profiter de ce rebondissement pour invoquer la Légion. C'est une hypothèse (je ne crois pas en revanche que Bendis projette d'écrire une série avec la LSH), mais ça expliquerait beaucoup de choses (le vieillissement de Jon dans un laps de temps très bref mais relatif - il est parti trois semaines, mais lui expliqueavoir été absent sept ans - , la menace que représente Jor-El, la relation entre Superman et la Légion - garante du maintien de l'ordre dans l'espace-temps...).

Je me trompe peut-être, nous verrons comment le récit évolue. Bendis produit un épisode très rythmé, avec des pointes d'humour bienvenues (Superman pensant d'abord que son fils a été soumis à des expériences diverses, Lois aguichant Superman avant de comprendre qu'il arrive avec Jon). Il convoque aussi Lobo, le temps d'une scène (et je me demande si le mercenaire ne va pas revenir lui aussi dans cet arc).

Après six premiers épisodes où il s'est donné sans compter, Ivan Reis signe moins de dix pages ici, mais toutes fort belles. Pourtant, la présence dans les crédits de Brandon Peterson ne signifie pas que le dessinateur brésilien a nécessairement eu besoin d'aide. Il s'agit plutôt d'un choix narratif là aussi.

En effet, Peterson illustre les flash-backs de cet épisode et de l'arc entier. C'est un choix heureux car son style complète bien celui de Reis - il évolue dans le même registre réaliste - et, alors que ça n'a pas toujours été le cas par le passé, il est très sobre. Il réussit parfaitement à animer Jon à l'âge de dix ans, soigne ses décors, et surtout la colorisation reste entièrement confié à Alex Sinclair (soulagement car Peterson, également coloriste quand il signe des couvertures, utilise une palette qui pique souvent les yeux).

A ce stade, nul ne peut spéculer sur le dénouement de cet arc. Jon va-t-il rester ado ? Comment l'est-il devenu ? Quelle est l'explication sur la différence temporelle entre ce qu'il a traversé et sa séparation d'avec ses parents ? Qu'a fait/que va faire Jor-El ? Les plus impatients vont trépigner. Les anti-Bendis se ronger les ongles. Et les autres... Savourer un suspense accrocheur.   

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