lundi 21 novembre 2011

Critique 284 : PUNISHER - IN THE BLOOD, de Rick Remender, Roland Boschi et Nick Bertilorenzi

Punisher : In the blood est un récit complet en cinq épisodes, écrit par Rick Remender et dessiné par Roland Boschi (#1-2-4-5) et Mick Bertilorenzi (#3), publié par Marvel Comics en 2011.
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Ayant recouvré forme humaine (après la saga FrankenCastle), le Punisher part à la recherche de son ancien partenaire, Microchip, qui le fournissait en informations sur le milieu criminel et en matériel. Il ignore que ce dernier, après l'avoir trahi (en s'associant à the Hood), est désormais prisonnier de Puzzle et Rampage. L'affaire se corse encore davantage quand Henry Russo, le nouvel associé du Punisher, rejoint son père, Puzzle, sans savoir qu'il va être l'instrument d'un piège diabolique pour supprimer le héros. Pas de doute  : ça va saigner !
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Cette histoire en cinq parties marque la fin du run du scénariste Rick Remender sur la série Punisher. Il avait succédé à Matt Fraction et aligné une suite d'intrigues hardcore où le justicier renouait avec une ambiance violente et en marge des autres héros, tout en l'impliquant dans les évènements qui ont secoué le Marvelverse (en particulier Secret Invasion et le "Dark Reign", avec l'avènement et la chute de Norman Osborn et the Hood).
Récemment, pourtant, Remender a osé un coup de poker étonnant avec la saga FrankenCastle : le Punisher, après avoir été littéralement découpé en rondelles par Daken (le fils de Wolverine, membre des Dark Avengers d'Osborn), était ramené à la vie par la légion des monstres et transformé en cyborg puis entraîné dans de délirantes aventures. Mais cette audace ne pouvait qu'être provisoire (les fans ayant été très divisés sur ce lifting radical) et c'est donc le Frank Castle original qui revient (tout en n'effaçant pas la période FrankenCastle de la continuité) dans ce récit, justement intitulé In the blood (Sang pour sang en vf). 
De manière inattendue, c'est pourtant le jeune Henry Russo qui est le vrai protagoniste de ces épisodes : l'acolyte du Punisher est promptement viré alors qu'il a décidé d'aider sa mère, alcoolique en plein sevrage, et donc de délaisser quelque temps le justicier dans sa croisade. Il renoue alors avec son père, le criminel Puzzle, en affaires avec Rampage, alias Stuart Clarke, lui-même ancien partenaire de Castle, avant de comprendre qu'il est manipulé pour piéger ce dernier.
Le Punisher est à nouveau écrit comme une brute obsédé, ne faisant pas de quartier : Remender a totalement abandonné l'humour déjanté dont il avait fait si brillamment preuve durant l'arc FrankenCastle, et ces cinq épisodes n'échappent pas à une complaisance certaine. C'est certes bien rythmé, avec quelques rebondissements malins à la clé et un final explosif, mais on termine la lecture avec un peu de lassitude.
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La partie graphique a été confié au français Roland Boschi (qui avait déjà dessiné un épisode de l'arc FrankenCastle) : son style nerveux et son découpage très dynamique font merveille, on voit tout ce que l'artiste a hérité de sa formation dans l'animation. Néanmoins, on peut lui reprocher de ne pas soigner davantage certains aspects et sans doute gagnerait-il à être encré par un professionnel, car en le faisant lui-même il sacrifie l'esthétisme à l'efficacité.
Boschi est suppléé au 3ème épisode par Mick Bertilorenzi, qui évolue dans un registre similaire, avec la même énergie.
Les couleurs de Dan Brown permettent à l'ensemble de conserver une unité visuelle bienvenue, assez brute de décoffrage, tout à fait dans le ton donc.
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Désormais, la série du Punisher est entre les mains de Greg Rucka (un choix pertinent, l'auteur ayant signé d'excellentes productions comme Gotham Central ou Checkmate, dans une veine "série noire") et de Marco Checchetto (un dessinateur prometteur comme il l'a prouvé dans de récents épisodes de Spider-Man et Daredevil) : un casting accrocheur qui devrait permettre de donner une nouvelle énergie à cet anti-héros atypique.

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