dimanche 19 novembre 2017

DEFENDERS #7, de Brian Michael Bendis et David Marquez


Progressivement, on en sait plus sur la fin des activités de Brian Michael Bendis chez Marvel : ainsi l'auteur lui-même a annoncé que son run sur Defenders s'achèverait au #10 (donc en Février 2018) - s'agira-t-il de la fin de la série ou sera-t-elle reprise par une autre équipe artistique ? Pour l'heure, donc, apprécions ce n° 7.


Depuis quelque temps, Elektra rode dans les parages protégés par les Defenders. Iron Fist finit par la surprendre après qu'elle ait visité ses bureaux et lui demande de s'expliquer sur ce qu'elle y cherchait. Mais elle prend la fuite et lui, la poursuit. Une bagarre, violente et très disputée, s'engage entre eux deux jusqu'à ce que Danny Rand parvienne finalement à la neutraliser. Resté en retrait, Daredevil sort de l'ombre.


Cependant, Diamondback (dont nul ne sait qu'il est en affaires avec le Caïd) se présente au club tenu par Hammerhead et lui annonce qu'il en devient le nouveau propriétaire. Un de ses sbires infiltré dans le gang de son ennemi l'abat froidement puis le nouveau patron de l'endroit promet au personnel et aux hommes de main de futures et rapides gros bénéfices.


Daredevil interroge en tête-à-tête Elektra au sujet de ses liens avec Diamondback mais, bien qu'elle ne se livre pas facilement, il la laisse filer. Cette décision stupéfait Jessica Jones, Iron Fist et Luke Cage à qui il assure qu'elle n'a rien à voir avec les affaires qui les unissent. Mais cela ne suffit pas à Cage qui, comme les autres, se méfient de l'homme sans peur dont il ignore la véritable identité. DD fait lors mine de se démasquer...


Sur le toit d'un immeuble voisin, le Punisher tient Daredevil dans sa ligne de mire lorsqu'il est distrait par Deadpool qui le désarme avant que les Defenders au complet viennent les séparer... Plus tard, dans le bureau de Jessica Jones, le mercenaire annonce que la suite de ces événements est mouvementée, au point que lui-même en fasse les frais !

Des quatre séries dont il s'occupait, Defenders est celle qui (me) manquera le plus dans la production actuelle de Brian Michael Bendis chez Marvel car non seulement l'auteur avait annoncé avoir des plans sur le long terme pour ce titre mais aussi parce qu'il a prouvé depuis Mai dernier qu'il l'animait avec brio.

Ce septième chapitre est encore plus jubilatoire et spectaculaire que les précédents. Bendis avait introduit Deadpool dans l'intrigue dans le numéro 6, mais de manière juste assez frustrante pour laisser le lecteur imaginer s'il s'agissait d'une plaisanterie ou d'un élément amené à être développé. On a la réponse ici avec non pas une mais trois pages récapitulatives où la logorrhée du mercenaire est servie par la verve inspirée du scénariste, qui joue sur le "quatrième mur" brisé par le personnage pour s'adresser directement au lecteur et s'amuser avec ses nerfs. C'est très drôle (même pour quelqu'un qui, comme moi, n'est a priori, pas fan de Deadpool).

Cette entrée en matière achevée, le ton change radicalement pour nous embarquer dans un extraordinaire combat entre Iron Fist et Elektra que David Marquez découpe et dessine de manière virtuose, avec la contribution magistrale du coloriste Justin Ponsor : durant six pages particulièrement intenses, l'issue de cet affrontement est incertain et est orchestrée comme un crescendo. On passe d'un "gaufrier" de seize cases, puis huit, puis six, puis quatre, puis deux à une pleine page qui clôt le combat, avec selon la domination exercée par l'un des duellistes sur l'autre une couleur appropriée à chacun (vert pour Iron Fist, rouge pour Elektra). La chorégraphie des coups, la puissance des coups, la rage, la douleur, la fatigue, tout cela est somptueusement exprimé, sans dialogues cette fois.

On notera aussi au passage, avec un vrai bonheur (pour ma part) le retour du costume rouge de Daredevil (il ne reste plus maintenant à espérer que Marvel retire sa série au duo Charles Soule-Ron Garney pour me redonner envie de lire ses aventures).

Ce fulgurant début pénalise un peu, il faut l'avouer la suite, qui ne réussit pas à garder le même flow, malgré la mort de Hammerhead (mise en scène de manière très frontale), ou la sortie d'Elektra puis la scène irrésistible entre Deadpool (dans un registre de bouffon) et le Punisher (horripilé par ce zigoto).

Bendis conclue l'épisode sur un note ambiguë en redonnant la parole au mercenaire qui tease la suite de l'histoire de manière à la fois cryptique et éloquente (ça va chauffer, mais jusqu'à quel point ?). Ce qui est certain, c'est que ce récit sur une équipe assemblée par la force des choses (mais dans laquelle DD suscite une - légitime - méfiance) et prise dans une lutte de pouvoirs (où le lecteur dispose de plus d'infos que les héros) n'a sûrement pas fini de surprendre. Mais avec un scénariste en pleine bourre et son dessinateur en état de grâce, la confiance est de mise !    

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