jeudi 12 octobre 2017

DEFENDERS #6, de Brian Michael Bendis et David Marquez


Le précédent épisode s'achevait sur une scène glaçante : Diamondback tirait avec un pistolet sur Black Cat. Felicia Hardy était-elle morte tandis que Daredevil, en compagnie de Iron Fist, avait entendu les détonations depuis une rue voisine ?
Le deuxième arc de la série commence avec ce numéro dont la couverture annonce l'entrée en scène de Deadpool !


Diamondback erre dans les ruelles de New York après avoir tiré sur Black Cat. Pourtant il doit rester discret car il est toujours recherché par la police (depuis son évasion lors de son transfert à la prison de Ryker's avec le Punisher). Pour se requinquer, il avale plusieurs des pilules qu'il compte mettre sur le marché et qui le transforme en colosse.


Black Cat, blessée mais revancharde, l'attaque mais sans l'ébranler. Heureusement, Daredevil et Iron Fist surgissent et s'interposent. Mais c'est en attendant Jessica Jones et surtout Luke Cage qui est bien résolu à en découdre avec Willis Stryker !


Après lui avoir infligé une violente raclée, les Defenders livrent Diamondback à la police. Matt Murdock représente le bureau du procureur au tribunal où il il est jugé mais son avocat ruse pour disculper son client : d'une part, il dénonce l'action du groupe, des vigilants ne dépendant pas des forces de l'ordre, et d'autre part, il souligne que la seule personne en mesure d'accabler Stryker est elle-même une criminelle - Black Cat - dans l'incapacité de témoigner (elle est hospitalisée).



Mécontente après que Diamondback ait été relâché, Jessica Jones, pour protéger ses proches et la ville, décide de recruter le mercenaire Deadpool pour s'occuper du malfrat. Lequel, au même moment, discute de la suite à donner à ses actions avec son complice, aussi discret que puissant...

L'épisode se divise en deux parties distinctes : dans la première on a droit à l'explication musclée et attendue entre les Defenders et Diamondback, puis dans la seconde à son procès, rapidement expédié, justement à cause de la méthode employée par des héros... Qui interviennent sans aucune permission et donc arbitrairement !

Brian Michael Bendis donne le meilleur de lui-même dans ce 6ème numéro en gratifiant les lecteurs d'une séquence de baston spectaculaire à souhait (mais qui ne répond pas au mystère de l'existence du méchant présumé mort). Puis l'autre moitié de l'épisode se déroule dans l'enceinte d'un tribunal où Matt Murdock argumente contre un confrère du barreau sur les notions de justice, de loi et d'ordre (des pages qui rappelleront d'excellents souvenirs aux fans du run de l'auteur sur Daredevil).

Le scénariste fait durer le plaisir sur la révélation de la présence de Deadpool en couverture en même temps qu'on découvre que tout l'épisode est narrée en un long flash-back par Jessica Jones qui recrute (visiblement sans avoir consulté ses partenaires) le mercenaire mutant. Ce n'est donc qu'une introduction pour ce personnage farfelu, véritable électron libre qui va certainement semer une belle zizanie dans les prochains chapitres. Sans oublier que Elektra est dans les parages (pourquoi ?). Et qu'on apprend pour qui roule Diamondback à la toute dernière page (un allié un peu convenu certes mais toujours prometteur et dont le plan semble dépasser le contrôle de la pègre : s'agirait-il de carrément prendre la mairie de New York ?).

Bref, c'est un régal et les dessins de David Marquez le confirment : il règle la partie la plus mouvementée dans son style familier, avec beaucoup de dynamisme (observez comment il attribue à chaque Defender un style de combat propre, et la puissance que dégage Luke Cage). Puis quand il aborde l'audition au tribunal, surprise : il passe à un graphisme proche justement de celui des illustrateurs de procès, centré sur les protagonistes (Murdock, Diamondback, son avocat, le juge), et laissant à Justin Ponsor le soin d'appliquer des couleurs directes et volontairement sommaires sur ses vignettes. Le procédé est brillant et surprenant.

En définitive, Defenders brille par la vie - et la vivacité - qui traverse ses épisodes, leur fluidité, leur tension. Pas de temps mort, beaucoup de rebondissements, un faisceau d'intrigues qui convergent en une machination retorse : les street-level heroes de ce titre sont aussi sollicités que le lecteur est captivé. C'est pour tout cela qu'on a hâte de lire chaque mois la suite.

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