vendredi 2 septembre 2011

Critiques 260 : REVUES VF SEPTEMBRE 2011

X-MEN 7 :

- X-Men Legacy 240 & 241 : Collision (3 & 4/4). En Inde où ils ont accompagné Paras Gavaskar voir ses parents, Magnéto et Malicia ont rencontré Luz, une jeune mutante qui a fugué. Elle est recherchée par ses pairs, les Enfants de la Crypte, avec lesquels les X-Men ont déjà eu maille à partir et qui compte se servir de Magnéto et Luz pour alimenter une machine essentielle à leur survie. Mais s'en prendre au maître du magnétisme n'est pas une bonne idée...



Mike Carey conclut avec ses deux nouveaux épisodes cette brêve aventure : cette concision, plutôt rare de nos jours, est à mettre à son crédit car elle lui permet de maintenir une tension dans son récit où des X-Men expérimentés (Malicia et Magnéto) ou non (les élèves emmenés avec eux en Inde) ont fort à faire avec des ennemis coriaces. Cela suffit-il à faire une histoire intéressante ? Pas vraiment, il faut l'avouer, car si Carey ne traîne pas en route et conclut d'une manière qui peut laisser croire à une suite, l'affrontement entre les héros et leurs adversaires est trop expéditif pour ne pas être frustrant. Qui plus, en dehors de Magnéto et Malicia, que Carey sait animer comme personne, en leur donnant une charge érotique étonnante, le reste du casting manque de relief ou de place pour donner sa pleine mesure.

Restent les planches superbes de Clay Mann, assurèment le dessinateur qui sait le mieux valoriser les scripts de Carey avec ces personnages. Tom Raney lui a prêté main-forte en signant 9 planches qui, même dans un style différent (et que j'apprécie moins), s'intègrent assez bien.

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- X-Men 531 : Quarantaine (2). La grippe continue de diminuer physiquement les mutants sur Utopia, les X-Men conduits par Tornade et Angel à San Francisco rencontrent les créatures de John Sublime en défiant l'homme multiple qui sème la terreur dans Chinatown, et Fantomex joue un sale tour à Emma Frost alors qu'elle confiait à Kitty Pryde la raison de son ressentiment envers son prisonnier, Sebastian Shaw...



Ni Matt Fraction (qui a imaginé l'intrigue) ni Kieron Gillen (qui l'a dialogué) ne sont capables de traduire les ambiances des différentes lignes narratives : impossible de s'inquiéter vraiment pour les malades sur Utopia, d'être surpris par ce qui se joue à San Francisco ou même de se préoccuper de ce qui se passe dans le vaisseau de Fantomex. Comme pris d'un étrange sursaut de lucidité, ce dernier réplique d'ailleurs, en libérant Shaw (et donc en provoquant un futur combat) : "je nous ai évité (oui, sans "s", car la conjugaison n'est visiblement pas le fort de la traductrice Nicole Duclos) encore six heures de "pauvre de moi"." Néanmoins, la suite se déroulera sans moi : il reste encore trois chapitres avant la fin de cet arc (publiés le mois prochain) !

Les "dessins" toujours aussi outrageusement photoshopés de Greg Land sont incroyablement décalés par rapport à "l'action" : alors que tous les héros sont dans la panade, ils sourient niaisement et sans arrêt, en adoptant des postures dont le manque de naturel finit par provoquer des ricanements nerveux.

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- Les Nouveaux Mutants 17 : La Chute (3). Magie entraîne ses co-équipiers dans les lîmbes pour en découdre avec le général Ulysses et commence alors à y affronter ses soldats transformés...



Là, aussi, narrativement, ce n'est pas fameux : Zeb Wells fait traîner les choses sans que le récit y gagne quoi que ce soit en termes de suspense. Cela commence à s'animer aux toutes dernières pages, ce qui est très frustrant.


Leonard Kirk sauve presque les meubles en livrant des planches très dynamiques et complètes, où les personnages sont aussi soignés que les décors et mis en valeur par la colorisation des studios Guru FX. Mais l'artiste mériterait mieux que cette histoire mollassonne.

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Bilan : décevant - j'étais revenu pour Legacy qui n'a pas tenu ses promesses. La qualité des dessins de Clay Mann et de Leonard Kirk restent les seuls motifs de satisfaction d'une revue où les mutants sont bien mal servis. MARVEL STARS 8 :

- Les Vengeurs Secrets 10 : Les Yeux du Dragon (5). Shang-Chi est sur le point d'être sacrifié par son père, pour que celui-ci ressucite définitivement, en présence des cadres du Conseil de l'Ombre (Thorndrake, Max Fury et John Steele). Les Vengeurs Secrets, dont Moon Knight a infiltré les rangs ennemis, interviennent...

La fin de cet arc s'avère décevante et presque bâclée, chose rare avec Ed Brubaker. La faute en incombe moins au côté convenu du dénouement (on se doute bien que les Vengeurs Secrets vont gagner, quand bien même ils n'arrêtent pas tous leurs ennemis) mais au fait que l'équipe de héros fonctionne moins bien. Il est évident en effet que Brubaker peine non seulement à bien employer tous les membres du groupe mais à leur donner également une bonne dynamique : le Fauve est carrèment absent de cet épisode, War Machine est inutile, Black Widow et Moon Knight font de la figuration comme le Prince des Orphelins... C'est dommage de voir des personnages avec un tel potentiel dans les mains d'un si bon auteur aussi pauvrement mis en scène. Là où l'arc précédent possédait une vraie énergie, sans être renversant, celui-ci promettait davantage sans être aussi efficace.

Mike Deodato, apparemment en retard, n'a dessiné qu'un peu plus de la moitié de l'épisode, le reste étant illustré par Will Conrad, dans un style similaire quoique bien moins puissant. Là aussi, c'est décevant car on sent que l'artiste a abandonné le navire en même temps que son scénariste (Brubaker a encore écrit deux épisodes, mais en fin de compte, il ne sera resté qu'un an sur un titre qu'il a lancé).

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- Thunderbolts 150 : Retrouvailles (2). Steve Rogers, Thor, Iron Man et Luke Cage raisonnent Crossbones, le Fléau et le Fantôme avec lesquels ils ont échoué accidentellement dans une dimension parallèle...

La deuxième partie du 150ème épisode de la série (découpée par Paninicomics de manière aussi maladroite qu'injustifiée) est une longue baston qui souligne les faiblesses désormais plus gênantes que divertissantes de Jeff Parker. Le côté débraillé et déjanté du titre tel qu'il l'a mené depuis le début de l'Heroic Age a progressivement fait place à une espèce de délire de plus en plus grotesque, où la vilainie des personnages sert de prétexte à des intrigues grossières. Ce n'importe quoi narratif était rigolo et ne portait pas à conséquence, était même rafraîchissant, mais ne mène nulle part, sinon à une surenchère idiote, de moins en moins drôle.

Quant au dessin de Kev Walker, il ne m'a jamais convaincu et pas plus cette fois que les précédentes : pratiquement pas de décors et quand il y en a, plus suggérés que traîtés, des personnages moches, réduits à des caricatures inexpressives, à la gestuelle sommaire, le tout découpé à la va-comme-je-te-pousse.

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- Secret Warriors 23 & 24 : Renaissance & Les Petits Rouages. Double dose de SW = double-peine. Merci bien, mais la revue a déjà été assez décevante comme ça pour que je m'épargne ça.

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Bilan : je vais arrêter les frais. J'achetai "Marvel Stars" surtout pour Secret Avengers, mais ce n'est plus à la hauteur. Cette revue aurait pu être un vrai must-have mais de reprogrammations en contenus à la qualité plus que variable, elle est devenue une dépense dispensable. MARVEL ICONS 8 :

- Les Nouveaux Vengeurs 7. La bataille contre Agamotto a laissé des traces et des questions en suspens : le manoir des Vengeurs a souffert et il faut payer la facture (sauf que Luke Cage est fauché) ; ensuite il faut régler le sort de l'équipe, que Steve Rogers tient à salarier (sauf que Luke Cage n'est pas d'accord) ; enfin il faut trouver une nounou pour le fils de Luke Cage et Jessica Jones (mais une super-nanny !)...

Brian Bendis signe un excellent épisode de transition mais moins accessoire qu'on peut le penser. En effet, s'il n'y a pas d'action spectaculaire au programme, l'histoire aborde des problèmes matériels souvent évacués dans les comics super-héroïques : par exemple, le rapport à l'argent, traduit ici sur plusieurs plans - il faut réparer le manoir, assurer une rétribution aux membres du groupe (après tout, pourquoi accepterait-il 1/ de suivre les règles de Luke Cage et 2/ de travailler gratuitement ?), et dans ce cas comment payer un des Vengeurs qui refuse de donner son identité civile (on comprend que Spider-Man soit réticent puisque l'agent de liaison des New Avengers est Victoria Hand, ex-secrétaire de Norman Osborn, son pire ennemi), et las but no least recruter quelqu'un d'à la fois amical et compétent pour garder le bébé des Cage (le choix de l'élue est à la fois étonnant, drôle et instille une tension avec Wolverine). Les dialogues sont brillants, et plus d'une fois on jubile devant les réparties rédigées par Bendis ("Mes amis, le Dr Strange... Dit le vengeur magique !", le savon que passe Jessica à Luke quand il renâcle à être payé par Steve Rogers alors qu'il a été "héros à louer", "Si tu veux révèler ton identité, elle restera confidentielle, bien sûr. - Oui ! Vite ! J'enlève mon masque devant une amie de Norman Osborn !" ou enfin "Quand j'ai mis ma vie au service du sorcier suprême que vous étiez... Je me rappelle avoir fermé les yeux et prié pour qu'un jour je devienne le sous-Jarvis d'un sous-groupe de Vengeurs."). Même ceux qui reprochent à Bendis de ne pas écrire les Vengeurs comme ils devraient l'être (mais qui râleraient quand même si c'était le cas, car ces fans n'aiment pas Bendis et qu'on leur emprunte leurs joujous) devraient être ravis de voir Nighthawk déclarer : "Vous êtes les Défenseurs et vous vous faîtes appeler les Vengeurs ?! C'est moi qui débloque ou quoi ?"

Pour son dernier épisode, Stuart Immonen fait feu de tout bois et magnifie le script de Bendis comme aucun autre dessinateur ne sait le faire : de ce huis-clos, il se tire avec une maestria qui devrait être enseigné à tous les artistes de comics. Admirez avec quel naturel il fait bouger ses personnages, comment leurs gestes accompagnent leurs paroles, expriment leurs émotions, leur expressivité (la double-page des candidats est un chef-d'oeuvre !) ! Personne n'est capable de faire vivre des super-héros de façon aussi complète aujourd'hui sans être purement réaliste ni carrèment "cartoony". Même si dessiner un event comme Fear Itself est une sorte de promotion, c'est vraiment dommage qu'Immonen ne soit pas resté sur New Avengers à laquelle il a donné une dimension unique : sa complicité avec Bendis aurait pu aboutir à un tandem historique...

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- Iron Man 32-33 : Stark Résistance (8-9). Double dose d'Iron Man... Panini a l'art de supplicier ses lecteurs - et le mois prochain, la série étant renumérotée au #500, on aura droit encore à 70 pages ! S'il n'y a pas de mal à se faire du bien, il n'y a pas contre aucun bien à se faire du mal, donc je zappe.

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- Les Quatre Fantastiques 582 : ... A cause de tout ce que j'ai fait. Un titre assez indiqué, que je complèterai même en "Hickman, à cause de tout ce que tu as défait". C'est toujours aussi nébuleux, lent, décourageant : ah, ça, pour m'avoir dégoûté de cette série, Hickman a parfaitement réussi. Et un malheur n'arrivant jamais seul, il a été bien aidé par Neil Edwards.... Il est bien loin, et même révolu, le temps des Byrne ou Waid-Wieringo.

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Bilan : comme "Marvel Stars", c'est sans doute mon dernier numéro avant longtemps, voire définitivement. Entre un sommaire complètement détraqué, des doubles doses d'Iron Man, les FF qui me tombent des mains, il n'y pas plus suffisamment de raison pour continuer à dépenser 4,60 E par mois. Je vais donc poursuivre New Avengers en tpb et vo, et attendre le retour de Captain America dans des hors-série de la revue.

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