mardi 1 mars 2011

Critiques 211 : REVUES VF MARS 2011

MARVEL UNIVERSE HORS-SERIE 9 :
- Marvel Universe vs The Punisher 1-4/4 : Le dernier flingue sur Terre - Guerriers célestes - Partenaires dans le crime - Des dieux et des monstres.
Dans une dimension parallèle, la Terre a vu ses super héros et vilains contaminés par un virus les transformant en cannnibales. Les humains ordinaires ont été atteints à leur tour. Tous ? Non car Frank Castle, le Punisher, est l'un des rares survivants et il a décidé d'exterminer ces monstres engagés dans une guerre tribale à New York, opposant la bande de Spider-Man et celle du Caïd.
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Cette saga en quatre parties fonctionne sur un principe similaire des "What if...?" et le scénariste Jonathan Maberry (dont on a lu le mois dernier la mini-série La guerre de Fatalis dans "Marvel Saga" 9) a annoncé qu'il déclinerait cette idée (un héros emblématique contre le Marvelverse) dans une trilogie (la deuxième série aura pour vedette Wolverine et sera dessinée par Lawrence Campbell).
Après avoir lu cette histoire avec le Punisher, la question qui se pose est : est-ce bien nécessaire ? Car le résultat est loin de susciter l'enthousiasme.
Autant DoomWar souffrait d'un trop-plein (de personnages, de péripéties) pour se conclure mollement, autant Marvel U vs The Punisher est d'un simplisme assez affligeant : l'histoire n'ajoute rien à la mythologie de l'anti-héros et l'intrigue se résume à une succession de scènes complaisantes dans la violence ou le mélodrame. En comparaison avec Franken-Castle de Rick Remender et Tony Moore, réjouissant délire qui avec une trame guère plus sophistiquée était plus rigoureux, c'est très décevant.
Marvel ne fait qu'exploiter des filons : vampires, zombies, cannibales... Bientôt les fantômes ? Puis les dinosaures ?
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Le fait que Goran Parlov illustre cette saga était ma principale motivation pour acquérir cette revue : le trait épuré, souple, et le découpage nerveux de l'artiste évoque un mix intéressant entre les fumetti et Sal Buscema. Mais parfois il bâcle ses images et surtout on aimerait le voir sur des projets plus excitants que du Punisher : alors que les dessinateurs rapides et efficaces ne courent pas les rues, son talent gagnerait à être mieux employé...
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Bilan : très dispensable - je vais revendre ça fissa.

MARVEL STARS 2 :

- Les Vengeurs Secrets 2 : Histoires secrètes (2).
L'équipe de Steve Rogers est sur Mars où Nova s'est rendu puis n'a plus donné signe de vie. Sur place, les héros inspectent une exploitation minière de la Roxxon et font plusieurs découvertes successives : des forages énormes, un temple gardé par un colosse, des agents de la secte du Serpent, et Nova sous l'emprise d'une force mystérieuse...
Pendant ce temps, Sharon Carter remonte la piste de Nick Fury qui l'a agressée et s'est emparé de la couronne du Serpent...

Ed Brubaker semble bien s'amuser avec ces aventures qui ne manquent pas d'exotisme et qui détonent chez un auteur plus habitué aux décors urbains et aux héros moins spectaculaires. Pourtant il est tout à fait à l'aise dans ce registre et mène son récit sur un rythme à la fois soutenu et tranquille, l'intrigue évoluant lentement mais ménageant des rebondissements réguliers. La dynamique de son équipe est excellente, chaque personnage a son moment, et il les sépare en petits groupes de deux ou trois pour explorer Mars et ce affronter ceux qui y sont déjà.
Mike Deodato illustre majoritairement cet épisode, épaulé par Will Conrad (à première vue pour les scènes avec Sharon Carter et Nick Fury, et quelques décors) : leurs styles se marient très bien, l'illusion est parfaite et le résultat ne manque jamais d'énergie. Deodato est à son avantage dans les séquences où les héros crapahutent dans des galeries et autres intérieurs sombres de la base de Roxxon, mais également dans les scènes d'action où son découpage éclaté fait mouche.

Un sans-faute.
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- Thunderbolts 2 : Test grandeur nature.
Comme on pouvait s'y attendre, l'apparition du Baron Zemo à la fin de l'épisode précédent n'était qu'un prétexte pour tester la loyauté des lascars sous le commandement de Luke Cage. Très vite après, l'équipe est envoyé en mission dans les alentours de Broxton, Oklahoma, où des trolls asgardiens rôdent et trucident tout ce qu'ils croisent. Mais les T-Bolts vont avoir fort à faire pour les maîtriser...

Jeff Parker orchestre ce joyeux n'importe quoi avec un plaisir communicatif : cette équipe invraisemblable, dans sa composition comme dans sa raison d'être, est logiquement envoyée neutraliser des adversaires grotesques et ne fait pas dans la dentelle.
C'est très inférieur aux Agents of Atlas mais on ne s'ennuie pas, même s'il faut souhaiter que le titre puisse dépasser le stade de la farce car si c'est distrayant, ce n'est pas non plus indispensable.

Kev Walker dessine avec talent des trognes, mais oublie totalement les décors et son découpage est très sommaire : ça commence à être agaçant, et ça pourrait devenir handicapant pour la série qui mérite mieux.

Peut mieux faire, même si c'est assez savoureux et foutraque.

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- Hulk 607-608 : Le Plan - Mission accomplie.
La revue n'est qu'à son 2ème numéro que déjà le sommaire change, avec une double ration du Hulk de Greg Pak et Paul Pelletier.

J'en dirai peu de choses car cela ne m'inspire guère : c'est confus, aussi bien narrativement (avec une pléthore de personnages) que graphiquement (avec des cases surchargées). Pak met le paquet, mais c'est indigeste. Pelletier se montre cohérent avec le script : il illustre ça assez mochement avec des personnages grimaçants, surmusclés, un découpage étouffant, des vignettes encombrées - c'est fatigant à lire.

Panini va sacrifier ce titre : ce ne sera pas une grande perte.

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Bilan : mitigé - Les Vengeurs Secrets dominent la mêlée, les T-Bolts peuvent s'améliorer, Hulk me pompe l'air.
MARVEL HEROES 2 :

- Les Vengeurs 2 : Les prochains Vengeurs (2).
Afin de mieux savoir où Kang veut les entraîner, les Vengeurs s'adressent au Protecteur, alias Noh-Varr, l'ex-Marvel Boy, dont la technologie Kree leur permet de découvrir les différentes réalités futures - dont l'une où les enfants de certains héros tuent Immortus.
Sur ces entrefaîtes surgit tour à tour Wonder Man, très en colère après Steve Rogers et sa décision de reformer les Vengeurs, mais qui disparaît en promettant cependant de ne pas en rester là, puis, par une brêche dans le continuum espace-temps, Apocalypse et ses quatre cavaliers. Bref, les ennuis s'accumulent pour les héros...

Brian Bendis poursuit sur la lancée du précédent épisode en jouant sur deux tableaux, avec l'intrigue principale concernant une menace dans le futur et un "subplot" avec le courroux de Simon Williams. Le scénariste reste toutefois énigmatique sur l'issue de ces histoires et clôt ce nouveau chapitre sur un cliffhanger spectaculaire.
L'action est encore en bonne place avec une bagarre rapide mais décapante contre Wonder Man, et la suite promet de rester dans ce ton : il est évident qu'avec une telle équipe de "big guns", Bendis s'est en quelque sorte imposé un défi en trouvant des adversaires à sa (dé)mesure.
Souhaitons toutefois que la série ne se contente pas de surenchérir et offre un dénouement à la hauteur.

John Romita Jr livre une copie encore inégale : royal dans l'action, il est moins inspiré dans les scènes intermédiaires, peu aidé par un encrage bâclé de Klaus Janson et surtout des couleurs à la truelles de Dean White (les rouges virent au rose, les bleus au violet, et l'encrage est régulièrement gommé).
C'est terriblement frustrant de voir un artiste comme JR Jr, qui était né pour dessiner ces héros, aussi mal épaulé...

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- Thor 611 : Le contrat (1).
Tandis que les Asgardiens saluent la mémoire de leurs morts (après Siege, donc), en Enfer les Dises (des valkyries mortes au combat) négocient avec Méphisto l'agrandissement de leur territoires. Mais Héla ne l'entend pas de cette oreille : il lui reste à convaincre ses frères Asgardiens de l'aider...

Kieron Gillen dirige la série dans une veine franchement fantastique en convoquant Méphisto et des revenantes mal embouchées et redoutables. L'argument n'est pas mauvais, mais pas vraiment passionnant : on sent le remplissage en attendant une reprise en mains du titre par une nouvelle équipe créative, et je doute que zapper cet épisode (et les suivants) de Gillen soit bien embêtant. On va voir comment tout ça est développé...

Richard Elson remplace Doug Braitwaite sans convaincre davantage. Mais on ne peut pas vraiment accabler un dessinateur moyen de produire des planches quelconques (et même médiocres) quand ce qu'il illustre n'est pas inspiré.

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- Hulk 20-21 : Ni homme ni bête - Les plans les mieux conçus.
Comme "Marvel Stars", le sommaire est déjà chamboulé au profit de Hulk, avec ces deux épisodes impliqués dans le crossover Fall of the Hulks.

Le mérite de la version de Jeph Loeb par rapport à celle de Greg Pak, c'est qu'elle est plus simple à suivre car la narration s'appuie sur un personnage (le Hulk rouge, Rulk), et les autres protagonistes sont vraiment relégués au second plan. Le plan de l'Intelligentsia - capturer les plus grands super-savants tout en manoeuvrant Rulk - devient plus limpide et son dénouement est donc plus percutant.
Mais ça ne signifie pas que c'est plus intelligent ni plus palpitant pour autant ! Cette saga est colossalement stupide (un comble pour une histoire sur des génies !), et je n'ai qu'une hâte : voir arriver Jeff Parker et Gabriel Hardman au #25, ce qui devrait relever le niveau (pas très difficile...).

Les dessins de Ed McGuiness sont au diapason : sans finesse. Mais c'est bien fait dans le genre...

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Bilan : maigre ! Cette revue ne propose rien de fôlichon : c'est à peine si Les Vengeurs maintiennent le tout à flot...

MARVEL ICONS 2 :

- Les Nouveaux Vengeurs (vol. 2) 1 : Possession (1).

Que faire quand on est une équipe de super-héros ayant majoritairement oeuvré dans la clandestinité quand la situation s'est rétablie ? C'est la question qui se pose aux New Avengers dont le leader, Luke Cage, refuse d'être un bon petit soldat aux ordres du nouveau super-flic du monde libre, Steve Rogers. L'ex-Captain America lui laisse alors la liberté d'agir en toute liberté, et même, implicitement, de diriger un groupe qui sera garant de la bonne marche des choses, la caution morale de l' "Heroic Age" en quelque sorte. Mais à peine la bande réunie, voilà que le Dr Strange et Daimon Hellstorm sont possédés par un démon et réclame l'Oeil d'Agamotto au Dr Vaudou...

Même si on peut discuter de la nécessité de renuméroter la série et d'ouvrir un deuxième volume, la relance des New Avengers par Brian Bendis est un régal : le scénariste a su, avec habileté, redonner une fonction et un statut à son équipe en en faisant des gardiens du nouvel ordre dont Steve Rogers a désormais la charge. Les Vengeurs Secrets opèrent dans l'ombre, les Vengeurs "classiques" s'occupent des menaces contre la Terre et l'espace-temps, et les Nouveaux Vengeurs vont devoir faire face à un ennemi encore non identifié mais qui s'est attaqué aux sorciers.

Ceux qui reprochent à Bendis de ne pas développer des "subplots" ou de laisser des intrigues en suspens devraient réviser la série puisque Possession semble parti pour explorer les éléments passés de l'Annual #2 (où Strange quitta le groupe après avoir usé de la magie noire) et de l'arc Search for the sorcerer supreme, #51-54 (où Brother Voodoo devenait le nouveau sorcier suprême de Marvel).

Cet épisode confirme en tout cas qu'il s'agit de la relance la plus réussie (avec Secret Avengers) de la gamme "Avengers", alternant avec rythme des scènes de dialogue animées et d'action prometteuses. Surtout, on y sent Bendis vraiment chez lui, prenant le temps d'exposer la vie de son groupe, avec l'apparition de Victoria Hand ou l'invitation à laquelle répond la Chose alors que les membres de l'équipe se restaurent - une certaine intimité zappée dans les Vengeurs "classiques" de Bendis. Le scénariste ironise sur l'omniprésence de Wolverine, mais sait aussi rendre incertain le sort du Dr Vaudou (supposé mort).

Stuart Immonen livre des planches jouissives : il "tient" ces personnages comme nul autre, son découpage est d'une lisibilité et d'une souplesse exemplaires, et admirez comment il soigne les expressions et la gestuelle des personnages. Toujours encré par Wade Von Grawbadger, il bénéficie en plus désormais des services de la meilleure coloriste actuelle, Laura Martin, qui bonifie ses dessins en leur donnant des nuances, de la luminosité, dont n'était pas capable Dave McCaig. Je ne vois pas comment on peut résister.

Ah, oui, vraiment, quel régal !

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- Iron Man 26 : Stark Résistance (2).

Bon, là, j'ai pas lu. Il faut savoir arrêter de perdre son temps... Et arrêter de se gâcher la vue.

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- Les Quatre Fantastiques 575-576 : Eléments premiers (1 & 2).

Sollicités par l'Homme-Taupe, les FF partent à la découverte de la cité souterraine bâtie puis abandonnée par le Maître de l'Evolution, où les moloïdes émigrent. Par la suite, une expédition en Antarctique financée par la fondation des FF repère la présence dans les environs de l'A.I.M., ce qui ne présage rien de bon : l'équipe se rend sur place et, à nouveau, dans les profondeurs (marines cette fois), découvre un antique royaume atlante qui choisit Jane Richards comme son ambassadrice. Tout cela aurait-il un lien avec la guerre des 4 cités que la version futuriste de Franklin Richards a racontée à sa soeur Valeria ?

Jonathan Hickman réussit avec ces deux épisodes un spectaculaire redressement après un début de run bien ennuyeux : tout d'abord, comme John Byrne ou Mark Waid, il renoue avec la vocation d'explorateurs des 4F en les entraînant dans deux voyages au centre de la terre, et ensuite, ce qu'ils y découvrent pique notre intérêt. Le scénariste, qui s'est engagé sur la série avec un plan à long terme, commence à vraiment exploiter de manière intéressante le mystère jusqu'alors pompeusement nébuleux dont il faisait preuve. En outre, il anime le groupe entier et non plus un seul d'entre eux, en donnant même à Jane un rôle inattendu et actif. Enfin, il fait preuve d'un peu d'humour (voir la dégaine de Johnny Storm quand il arrive à la base polaire).

Dale Eaglesham revient aussi et sa présence relève considèrablement le niveau après les épisodes de Neil Edwards : l'ex-artiste de la JSA produit des planches sublimes, avec une somme de détails somptueux, sur lesquelles on s'attarde avec plaisir. Les pages sur la cité du Maître de l'Evolution ou sur la bataille sous-marine contre l'A.I.M. sont de grands moments. Et la mise en couleurs de Paul Mounts est à la hauteur.

Une double ration prometteuse.

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Bilan : excellent - le retour des NA et la double dose des FF éclipsent sans problème Iron Man. Ne reste plus qu'à retrouver Captain America (le mois prochain). ULTIMATE AVENGERS 6 :

- Ultimate Avengers (vol. 2) 5 & 6 : Crime et châtiment (5 & 6/6).

Le Ghost Rider n'a plus qu'une cible à éliminer pour venger sa petite amie, Roxanne Simpson, mais il s'agit du vice-président des Etats-Unis, protégé par les Ultimate Avengers et à qui le Diable permet d'affronter Johnny Blaze. Que le meilleur l'emporte...

Malheureusement, ce 2ème volume des Ultimate Avengers a surtout montré le pire visage de son scénariste, Mark Millar, qui n'est visiblement plus intéressé par les personnages qu'il a pourtant animés, dans cette collection. Commercialement, c'est compréhensible car ses creator-owned (Wanted, Kick-Ass, Nemesis, Superior) lui rapporte désormais bien plus d'argent et dee gloire que ses oeuvres de commande pour Marvel. Mais tout de même, quelle dégringolade, quelle déception...

Entre les héros qu'il délaisse (à quoi servent la nouvelle Veuve Noire ou Oeil de Faucon dans cette histoire), l'intrigue absurde (qui voit Mephisto créer Ghost Rider et offrir en même temps une dernière chance à Blackthorne de l'affronter) et la bataille finale elle-même (pathétique pastiche des bastons homériques des titres Ultimate de Millar), il n'y a rien à sauver dans cette affaire. J'ai beau être plutôt client de Millar, cette fois il s'est vraiment moqué du monde.

Leinil Yu n'est pas plus inspiré côté dessins, il livre même une prestation indigne et bâclée, où ses trois encreurs (Gerry Alanguilan, Ed Tadeo, Jeff Huet) et ses deux coloristes (Dave McCaig et Frank Martin) n'arrangent rien. C'est parfois à la limite du lisible.

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Bilan : sans appel - j'arrête les frais. La gamme "Ultimate" a décidemment sombré avec Ultimatum.

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