jeudi 2 décembre 2010

Critiques 187 : REVUES VF DECEMBRE 2010

MARVEL SAGA 8 :

Il y a un début à tout (ce qui ne signife pas qu'il y aura une suite...) puisque c'est le premier numéro de cette revue trimestrielle que j'achète. C'est l'occasion de se pencher sur le sort du Punisher (un héros que je n'ai jamais apprécié particulièrement) après son trucidage en règle dans Dark Reign Saga : La Liste où Daken lui règlait son compte...
- Frankencastle 1-6 : Résurrection - Un vent de révolte - L'union fait la force - Itinèraire d'un tueur - A l'assaut ! - La rage de vaincre.
Cette histoire complète d'un volume égal à un tpb (6 épisodes) mais pour le prix d'un hs diisponible en kiosque fait suite au segment paru dans la collection Dark Reign : The List - The Punisher, déjà écrit par Rick Remender et dessiné par John Romita Jr.
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Ce qu'il faut savoir pour comprendre le début de cette histoire : le Punisher a été un des opposants les plus virulents au régime ultra-sécuritaire mis en place par Norman Osborn après Secret Invasion. Il a dû affronter Sentry, le plus puissant et dangereux des Vengeurs Noirs, puis The Hood - ce dernier a d'abord réanimé magiquement 17 des adversaires (tués par Scourge) du vigilant puis a fait croire à la résurrection de la femme et les enfants de Frank Castle. Bouleversé, il a alors dû faire face à Daken qui l'a littéralement découpé en morceaux au terme d'un combat d'une rare sauvagerie.
Après un tel dépeçage, on pouvait se demander comment Remender allait ramener le Punisher et la façon dont il s'y est pris a, comme nous l'apprend la postface de la revue, suscité des réactions très partagées chez les fans américains (et d'ailleurs, n'en doutons pas).
Rassemblé (c'est le cas de le dire) par la légion des monstres habitant dans les sous-sols de New-York, Castle devient une version du monstre de Frankenstein, recousu, riveté, remonté de manière iconoclaste. Pourquoi a-t-il été sauvé ? Parce que ses hôtes sont pourchassés par Hellsgaard, un chasseur de monstres dont la famille a été massacrée en 1898 par des loups-garous en Allemagne et qui dirige maintenant une armée de samouraïs japonais.
Refusant d'abord de les aider, déboussolé par son nouvel état, le Punisher change d'avis quand il venge une des créatures avec laquelle il s'est lié d'amitié. L'affrontement entre Hellsgaard et Frankenscastle s'annonce dantesque...
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Ce résumé donne un aperçu du délire dans lequel nous entraîne Remender, qui justifie sa direction en expliquant que le Punisher peut bien renaître sous cette forme baroque puisqu'après tout il vit dans un monde déjà peuplé d'aberrations (les super-héros aux pouvoirs les plus extravagants).
Ce choix en vaut bien un autre et a le mérite de proposer un récit très amusant, totalement déjanté et d'une brutalité jouissive car complètement décalée. La galerie de monstres (Morbius, l'Homme-Chose, le Loup-Garou, Manphibian...) présentée ici embarque l'aventure dans le surréalisme le plus drôle, compensant la violence des combats (car, comme pour son Dark Reign : La liste, Remender ne lésine pas sur l'hémoglobine).
Néanmoins le scénario n'est pas si régressif que ça et son auteur établit des parallèles habiles entre les protagonistes : ainsi Hellsgaard et Castle sont tous deux devenus des tueurs pour la même raison (l'assassinat de leurs familles) et le Punisher reprend les armes quand un enfant meurt dans ses bras, inscrivant sa réaction dans un cycle.
Mais c'est surtout pour son humour que ces six épisodes sont appréciables : Remender trousse des dialogues enlevés et anime des personnages aux caractères bien trempés, comme le Loup-Garou qui ne cesse de râler, la Momie fataliste, Morbius en proie au doute face à la pierre de sang qu'il détient et qui étanche sa soif de sang (pratique pour un vampire), ou Hellsgaard qui, bien qu'il chasse les monstres, en est devenu un moralement et physiquement.
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Graphiquement, c'est également un festival et Tony Moore, qui dessine les 2 tiers de la saga, se taille la part du lion. Ce n'est pas toujours joli, mais c'est très dynamique, expressif, inventif.
Il est suppléé le temps d'un chapitre par Roland Boschi, également très en forme (même s'il n'est pas au sommet de son art, ce qui laisse deviner une belle marge), et Dan Brereton qui peint les flashbacks du #14 dans un style très bariolé mais approprié (plus que dans un exercice identique de l'annual d'Immortal Iron Fist).
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Bilan : un ovni, mais conçu avec une liberté de ton rafraîchissante et aux images explosives. Une expérience.
X-MEN 167 :
- X-Men 522 : Intangible.
Parlons peu, parlons bien - ce sera l'accroche de la critique des 3/4 de cette revue, autant vous prévenir ! - : c'est une grosse merde, et je suis grossier parce que ce qu'on nous fait lire l'est également.
J'ai déjà eu l'occasion d'écrire tout le mal que je pense de Matt Fraction, un des pires scénaristes actuels (même s'il est, paraît-il, bien meilleur sur sa série Casanova avec Gabriel Bã, mais je ne la lis pas), et il saccage les X-Men avec la même application qu'Iron Man.
Tout ses défauts sont encore plus visibles dans l'exercice délicat du "team-book" : les personnages sont à peine caractérisés (quand ils le sont, ils le sont à la truelle, avec des dialogues affligeants et des comportements ineptes), le rythme est totalement absent (à un point que c'en est ahurissant de s'ennuyer autant durant 22 pages), et quand il doit faire surgir une émotion, c'est pathétique de voir à quel point il en est incapable.
Ce mois-ci, nous assistons au retour d'un personnage emblématique, dont la disparition survenue dans les Astonishing X-Men de Whedon et Cassaday reste un grand moment de la décennie mutante. Hé bien, Fraction est absolument incapable de rendre ce retour palpitant et poignant : ses scènes sont vides, mal exposées, mal dialoguées... Hallucinant que l'éditeur publie ça !
Après les prestations déjà peu enthousiasmantes de Terry Dodson et de Greg Land (sauf si vous adorez les excès de photoshop), voilà que l'épisode est "illustré" par Whilce Portacio, un de ces fameux zigotos des années 90, dans la veine des McFarlane et Leifeld, pour qui les mots "cours de dessin" doivent appartenir à une langue morte.
Tout y est : erreurs anatomiques, compositions nullissimes, découpage navrant, expressivité accablante... Un vrai concentré ! Ce serait presque drôle s'il n'y avait pas encore des fans de ce genre d'énergumènes !
Quel désastre !
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- X-Men Legacy 232 : Sur deux fronts (2).
Dans l'océan de médiocrité qu'est ce numéro, la qualité de cet épisode, qui fait partie de la trilogie connectée au mini-crossover Necrosha, est à la fois surprenante (oui, il y a une chose de bien dans le sommaire) et inquiètante (oui, il n'y a que ça à sauver).
L'équipe de mutants envoyée par Cyclope sur l'île de Muir pour enquêter sur les résurrections commandées par Séléné doit faire face à Proteus, ce spécimen surpuissant capable de modeler la réalité (au coeur d'un des arcs les plus haletants de la période Claremont-Byrne). Il peut même désormais posséder plusieurs hôtes et l'issue du combat mené par Malicia et Magneto s'annonce incertaine...
Mike Carey poursuit sur la lancée du précéden chapitre en réussissant à nous captiver avec une atmosphère tendue et un affrontement à l'issue vraiment improbable tant l'adversaire est puissant et ses opposants désarmés.
C'est redoutablement efficace, le tempo est soutenu, les personnages bien campés : un régal !
Et c'est superbement dessiné par Clay Mann dont l'élégance du trait, l'inventivité des cadrages, la fluidité du découpage, sont un enchantement. La séduction sans vulgarité de ses femmes mais également la manière dont il sait restituer la puissance malmenée de Magneto sont impeccables.
Que ça fait du bien (... Mais ça ne va pas durer...)
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Les Nouveaux Mutants 8 : Necrosha - Langage universel.
Hé non, ça ne va pas durer puisqu'avec cette épisode, on retombe quasiment au niveau des X-Men de Fraction et Portacio.
Ce que ça raconte ? C'est très confus et on ne s'en soucie plus très vite : des méchants mutants courent après des gentils mutants, à la fin les méchants meurent (ou meurent à nouveau vu qu'ils étaient ressucités)... Enfin, bref, c'est d'un inintérêt total.
Zeb Wells est aux abonnés absents. Et Diogenes Neves + Kevin Sharpe ? Aussi mauvais l'un que l'autre : la liste des défauts graphiques de ces planches est au moins aussi fournie que celles de Portacio. C'est tout bonnement horrible.
Pitié !
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- X-Men Noirs 5 : Voyage au centre du Bouffon (5).
Voyage au centre de l'épouvante plutôt tant c'est mal fait, scénario comme dessins : le lecteur bouge encore, voici le coup de grâce !
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Bilan : ah, on n'est pas gâté ! Le mois prochain, fin du passage de Mann sur Legacy et fin de l'achat pour moi jusqu'à nouvel ordre : 4 E, ce n'est pas trop cher, mais ça fait quand même trop pour si peu.

SIEGE 3 :

- Siege (3).

Pénultième épisode de l'event Marvel... Et on s'aperçoit de la brièveté de cette histoire, qui tranche donc avec les précédents crossovers en 7 ou 8 volets ! Au moins, malgré les critiques, il est un reproche qu'on ne pourra adresser à Siege, c'est d'avoir trop duré.

Les Vengeurs (rassemblant Nouveaux Vengeurs, Secret Warriors, Jeunes Vengeurs) sous le commandement de Steve Rogers débarquent à Asgard, résolus à neutraliser Osborn, ses Vengeurs Noirs et le Hammer. Le conflit atteint son point culminant, mais la menace la plus dangereuse demeure Sentry, qui, après sauvagement tué Arès, est désormais totalement submergé par sa moitié noire, Void. Thor défie la créature qui a le pouvoir de détruire le royaume des dieux nordiques et que seul, peut-être, Osborn pouvait encore maîtriser...

Brian Michael Bendis livre un chapitre qui laisse un sentiment étrange : d'une part, on assiste à un tournant du conflit avec l'arrivée sur le champ de bataille des Vengeurs, mais d'autre part, il est vite évident que cela prépare surtout au grand final avec le duel attendu entre Thor et Sentry.

Plus que jamais donc, l'action prime et c'est avant tout la confusion du combat, mettant en scène quantité d'adversaires (quand bien même, et on peut s'interroger à ce sujet, des héros notables sont absents comme les FF, voire les X-Men), qui est restituée durant des pages épiques. Le spectacle est total, sans doute aussi un peu creux, mais c'est le lot des sagas de ce genre : il y a une part d'absurdité dans ces réglements de compte à grande échelle, et Bendis s'amuse à nous balader en sachant que l'essentiel est à côté, avec le rétablissement attendu de Tony Stark mais aussi le face-à-face de Thor et Sentry.

L'épisode a donc un aspect "passage obligé" avec sa mêlée d'assaillants, sa série de catastrophes, et son cliffhanger apocalyptique. Mais le rythme est enlevé et on ne s'ennuie pas. Le dénouement, même prévisible, est prometteur.

Les dessins d'Olivier Coipel sont à l'avenant. J'avais lu que leur niveau baissait au fur et à mesure, mais je ne suis pas d'accord avec ça : certes, il sacrifie un peu les décors, mais rien ne peut être pire que de surcharger des illustrations où l'action est aussi dominante avec des arrière-plans trop fouillés (c'est ce que nous enseigne Franquin). Son découpage rend bien compte de l'ampleur du siège d'Asgard, de la foule des belligérants, de la fureur de leur opposition. Quand il dessine la chute du royaume des dieux, c'est vraiment impressionnant et la double-page qu'il y consacre est saisissante. Et la métamorphose de Sentry est vraiment glaçante, tout comme le démasquage d'Osborn est l'occasion d'une image étonnante (depuis Deodato dans les Thunderbolts d'Ellis, jamais la folie du personnage n'avait été si bien rendue).

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- Siege : Journal de guerre (3).

Brian Reed et Chris Samnee continuent le récit parallèle du siège d'Asgard du point de vue de Ben Urich. Le reporter du "Frontline" échappe provisoirement aux forces du HAMMER... En embarquant à bord d'un de leurs héliporteurs. La situation dégénère rapidement quand Venom emboutit le vaisseau et se met à bouffer les occupants, puis que l'engin s'écrase. Le propagandiste Ted Keller prend alors les commandes et, refusant toute remise en question, continue à travestir les faits à l'avantage d'Osborn. Mais survient la chute d'Asgard...

L'histoire baisse en qualité dans ce troisième volet où Reed balade son héros dans des situations assez grotesques comme s'il devait remplir son scénario jusqu'au final. L'utilisation de Venom (personnage par ailleurs déjà caricatural et peu intéressant) est une grosse ficelle scénaristique, dont le cannibalisme vient surcharger un tableau déjà bien touffu dramatiquement. Dommage, mais espérons que le dernier volet sera de meilleure facture.

Samnee livre de belles planches, efficacement découpées, mais dont la colorisation de Matthew Wilson n'est pas très heureuse. C'est un peu du gâchis.

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Bilan : la fin s'annonce dantesque - Bendis et compagnie vont-ils assurer ? Réponse dans un mois, avec le dénouement à la fois de la saga et du "Dark Reign".


MARVEL ICONS 68 :

- Les Nouveaux Vengeurs 63 : Un Mauvais Rêve.

Annexée à Siege, la série a, depuis le début de l'event, su malicieusement tourner autour, au lieu de se contenter de raconter la même histoire sous un angle différent. Cette fois, Brian Bendis est obligé d'entremêler la relation de la guerre à Asgard et le sort de ses Nouveaux Vengeurs qu'on a vu rejoindre le champ de bataille.

Néanmoins, le scénariste s'y prend avec habileté en découpant son épisode sur deux temps, d'une manière musicale. Le premier temps fait office de refrain en détaillant les faits d'armes de quelques Nouveaux Vengeurs, comme Luke Cage, Ronin et Oiseau-Moqueur. Le deuxième temps montre ces mêmes personnages la veille du combat, en plein questionnement : Cage discute avec Jessica Jones de l'avenir de leur couple et de leur fille (il est convaincu à la fois qu'il faut en finir avec Osborn et croire en la victoire, elle doute de cette issue et se demande si elle doit redevenir une super-héroïne costumée) ; Barton tente de percer à jour Bobbi Morse visiblement nerveuse et perplexe au sujet de leur duo.

Bendis jongle avec ces narrations parallèles avec une belle adresse : comme dans les deux précédents épisodes qui se penchaient également sur deux binômes (Steve Rogers et Bucky, Spider-Man et Spider-Woman), il en profite pour sonder les caractères de chacun (et sans doute semer des indices sur ce qu'il va faire avec eux, dans les prochaines séries Avengers et New Avengers). Il fait très bien ressentir le trouble qui s'empare de ses personnages et les liaisons entre ces scènes de dialogues et sur le champ de bataille sont d'une élégante fluidité.

Stuart Immonen a laissé la place (pourquoi ? Mystère, à moins que Marvel ait voulu ménager l'artiste pour le volume 2 de la série) à Mike McKone. Dessinateur nomade (il a fait de fréquents allers et retours entre DC et la Maison des Idées, et dans les deux cas a oeuvré sur les titres les plus divers, comme récemment sur Spider-Man) mais raffiné, il ne déçoit pas. Ses planches sont superbes, même si je le trouve supérieur dans les séquences calmes. On peut toutefois déplorer que la colorisation de Dave McCaig soit faiblarde et affadisse l'ensemble.

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- Les Quatre Fantastiques 573 : Incursion dans le Nu-Monde.

Depuis son arrivée sur le titre, le travail de Jonathan Hickman me laisse dubitatif : je devine chez lui une vraie imagination et une volonté d'inscrire son run dans un plan ambitieux, en redonnant du corps à une série qui a vécu au gré des inspirations inégales de ses auteurs récents (JMS, McDuffie, Millar : des montagnes russes en termes de style !). Mais je suis aussi irrité par son dédain manifeste pour ce qui l'a récemment précédé et la manière dont il traite (ou pas) ses personnages (le premier arc, tout entier voué à Mr Fantastic, négligeait le reste de l'équipe et s'achevait de façon expéditive et convenue).

Ce n'est pas avec cette épisode que je vais changer d'avis, et même que je vais être séduit puisqu'Hickman saccage sans gêne une des idées du run de Millar (la terre parallèle du Nu-Monde où la Chose, la Torche, Valeria et Franklin Richards atterrissent au milieu d'une lutte politique entre les Nouveaux Défenseurs Lightwave et Ultron) avec un semblant d'histoire très mal narré, dont une fois de plus la chute est épouvantablement gnan-gnan.

Après avoir à peine traité Jane Richards pour en refaire une épouse soumise, Hickman ne fait pas davantage d'efforts pour écrire Ben Grimm, réduit au castagneur de service, et Johnny Storm, cantonné à jouer les figurants. Quant aux deux gamins, d'ordinaire déjà agaçants, ils sont à peine développés. Quand je lis que ce scénariste marche dans les pas de Byrne, je me pose des questions sur la lucidité de ceux qui osent la comparaison...

L'autre mauvaise nouvelle est que Dale Eaglesham a laissé la place au médiocre Neil Edwards au dessin. Cette espèce de clone misérable de Bryan Hitch fait à peu près illusion dans les plans d'ensemble, mais dès qu'il doit découper et illustrer des scènes dialogués avec des plans serrés, le résultat est vraiment cruel.

Tout ça commence à devenir inquiètant...

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- Iron Man 22 : Dislocation (3).

Pas besoin de s'esquinter les yeux avec ça, ni même à perdre son temps avec ce que ça raconte : il suffit de feuilleter les planches pour 1/constater que c'est toujours aussi laid, et 2/qu'il ne se passe toujours rien (pas la moindre scène d'action : le néant total ! Fraction sait-il même qu'un comic super-héroïque est sensé divertir ? J'en doute !).

Zappons. Ce n'est plus inquiètant, c'est désespérant (et ça fait 22 mois que ça dure)!

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- Captain America 604 : Deux Amériques (3).

Cet arc de Captain America, dont l'histoire se déroule chronologiquement avant Siege (bien qu'ayant été publiée en vo pendant et après...), s'avère décevant, comme si la série se cherchait un second souffle.

Bucky est prisonnier du Captain fou des 50's, mais le récit suit surtout le Faucon qui, après d'être débarrassé de ses geôliers, découvre une partie des plans de l'ennemi (un train piègé servant à faire diversion pour un autre attentat plus important).

Ce n'est pas déplaisant de voir ce bon vieux Sam Wilson en vedette : sa bagarre est bien mise en scène et permet au duo Luke Ross-Butch Guice de livrer des planches bien troussées. Mais bon, ce n'est pas palpitant non plus et Ed Brubaker a été plus inspiré dans le passé. En vérité, on lit ça sans se sentir très concerné, de façon détaché, un peu négligé, en attendant de passer à quelque chose de plus musclé et original.

Je ne veux pas être trop sévère, mais il est clair que ces Deux Amériques ne resteront pas dans les mémoires.

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Bilan : un petit numéro, où seuls les NA surnagent vraiment. Les FF déçoivent durement, Captain America ne passionne guère et Iron Man reste illisible. C'est maigre...


DARK REIGN SAGA 5 :

- X-Men/Agents d'Atlas : Vol autorisé ? (1 & 2/2)

Dans ce premier récit en deux parties, les Agents d'Atlas, pour localiser leur acolyte Vénus, enlevée par les gardiens du temple d'Aphrodite qui lui reproche d'être une ursupatrice de la déesse dont elle a le nom romain, entreprennent d' "emprunter" Cérébra, l'ordinateur détecteur de mutants des X-Men. Ces derniers, qui sont en train de s'installer sur l'île Utopia, transfèrent leurs équipements depuis Graymalkin Industries, leur ancien QG, dans la région de San Francisco - la ville où se trouve également, dans les catacombes, le repaire des Agents d'Atlas - , et surprennent vite les intrus.

Agents of Atlas, l'excellente série de Jeff Parker, toujours aux commandes de ce mini-crossover, n'a jamais rencontré le succès : comme les Runaways de Brian K. Vaughan, c'était un titre parmi les plus rafraichissants et les plus toniques de ces dernières années, mais dans l'univers Marvel dominé par Spider-Man, les Vengeurs et les X-Men, les nouveautés n'ont apparemment pas de chance de s'imposer. La dernière tentative de relancer le titre, sous le nom d'Atlas, n'aura tenu que cinq numéros et qui sait où et quand (et surtout si) on reverra la bande de Jimmy Woo...

Cette rencontre avec les X-Men bâtie sur un argument très léger a fait partie des tentatives de l'éditeur pour favoriser l'exposition des personnages fêtiches de Parker. Hélas ! cela n'a pas été suivi d'effet, et par ailleurs le scénariste ne s'est pas montré très inspiré par l'exercice.

On s'amusera cependant de voir Parker pasticher les tics d'écriture de Matt Fraction (avec les cartons de présentation débiles des X-Men, la pléthore de personnages présents nuisant à l'efficacité de toute histoire, la platitude des dialogues et l'absence de dynamique de groupe des mutants est criante par rapport à la verve et à l'énergie des Agents d'Atlas). La démonstration de Parker est presqu'humiliante pour Fraction : avec ces six Agents et un pitch qui tient sur un post-it, il réussit à être plus divertissant que n'importe quel épisode récent des X-Men.

La partie graphique est satisfaisante : ça fait plaisir de revoir le trop rare Carlo Pagulayan, qui mériterait d'être plus souvent employé. Le second volet accueille Chris Samnee, le temps de quelques pages décalées savoureuses, dans lequel son style épuré fait merveille. En revanche, c'est assez curieux que l'épilogue soit illustré par Carlos Rodriguez : certes, ce ne sont que trois planches, mais pourquoi diable Pagulayan n'a-t-il pas terminé ce qu'il avait commencé ?

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- Vengeurs/Agents d'Atlas : Les plus grands héros de la Terre (1-4/4).

Le vrai plat de résistance de la revue est ce récit en quatre parties où New puis "Classic" Avengers (l'équipe originelle des 60's, de Lee et Kirby !) rencontrent les Agents d'Atlas.

L'histoire s'articule de manière alambiquée mais plaisante autour d'une entité créant des distorsions temporelles. C'est ainsi que le gang de Jimmy Woo en intervenant dans un combat des Nouveaux Vengeurs (Spider-Man, Luke Cage, Cap/Bucky, Wolverine, Ms Marvel) est confronté à leurs prédécesseurs (Cap/Rogers, Thor, Iron Man, la Guêpe, Giant-Man puis Hulk).

Le récit est très référentielle puisqu'il convoque des épisodes des années 60, avec l'apparition de Kang le conquérant, tout en faisant allusion à des évènements récents, comme la mort de la Guêpe dans Secret Invasion ou la disparition d'autres héros dans Avengers Disassembled. Le lecteur néophyte appréciera-t-il sans avoir connaissance de tout ça ? Je n'en jurerai pas, mais Parker ne fait pas appel sans raison à cette continuité puisque dans la première série des AoA (dessiné par Leonard Lirk), il rappelait que son équipe était en fait la première formation des Vengeurs, les Secret Avengers (avant qu'Ed Brubaker ne s'empare du nom pour sa nouvelle parution), dans les années 50, quand Marvel s'appelait... Atlas Comics !

Ces quatre épisodes sont en tout cas menés tambour-battant, les bagarres succèdant aux bastons, toutes plus homériques les unes que les autres (après les crystaloïdes, les hommes de lave, Super-Body, Hulk est de la fête, plus déchaîné que jamais). En même temps, le véritable adversaire donne vraiment du fil à retordre aux deux équipes (et la résolution de l'énigme est un joyeux n'importe quoi pseudo-scientifique, comme en pondait Stan Lee dans les 60's).

Parker se fait plaisir en mettant en scène ses personnages avec les Vengeurs classiques et prouve son savoir-faire pour les faire interagir, parsemant les pages de réparties drôlatiques (impayable Gorilla-Man).

Gabriel Hardman illustre ça avec talent : ses combats sont toujours lisibles et explosifs, son trait est à la fois élégant et nerveux (dans la lignée d'un Michael Lark), excellant à animer des personnages vintage. Cela donne un aperçu prometteur de ce qu'il va produire sur Hulk, toujours avec Parker. Et les couleurs d'Elizabeth Breitweiser sont de toute beauté.

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Bilan : très satisfaisant rapport qualité/prix (le volume d'un tpb pour le prix d'un hs kiosque), et l'occasion pour les fans de suivre pour deux de leurs dernières aventures des héros atypiques et injustement condamnés.

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