lundi 1 novembre 2010

Critiques 176 : REVUES VF NOVEMBRE 2010

X-MEN 166 :

Bon, on va pas se mentir et faire durer le suspense : ce n'est pas un bon numéro et je ne l'ai acheté que parce que Clay Mann illustre la série X-Men Legacy (et je continuerai tant qu'il y sera et parce que la revue est une des moins chères de Panini, mais c'est tout).

- X-Men 521 : Nation X-Vibration.

C'est pas compliqué de merder une série : vous prenez un scénariste qui n'a aucun sens du rythme, qui écrit très mal un récit en narration parallèle, et vous ajoutez un dessinateur qui ignore ce que composer une image lisible sans pomper tout et n'importe quoi sur des photos de catalogues, et voilà, en voiture Simone !

Donc, d'un côté, Magneto fait du yoga sur une montagne pour ramener Kitty Pryde sur Terre, et de l'autre, Wolverine, Psylocke, Colossus et Fantomex se battent avec des espèces de voleurs de pouvoirs mutants dans une chambre d'hôtel (qu'ils ravagent sans déranger la police de New York !). C'est tout.

Matt Fraction a un don certain pour endormir le lecteur (son Iron Man en témoigne) et dégoûter le fan des X-Men. A sa manière, c'est un mutant. Mais ça reste une énigme que Marvel ne l'éjecte pas tellement on s'emmerde. Et dire qu'il va s'occuper de Thor ! Au secours !

Greg Land s'est, semble-t-il, lancé un nouveau défi : "dessiner" des personnages masculins dont les biceps sont plus gros que la tête. Ses filles affichent toujours des sourires "colgate" figés ou grandes ouvertes. Tout le monde paraît poser pour un photographe hors-champ. Les scène d'action sont des prodiges de n'importe quoi, les vignettes s'enchaînent avec un abus très prononcés pour les gros plans : si cela est sensé signifier la confusion, c'est un chef-d'oeuvre. Sinon c'est d'une effarante nullité.

Bad vibes !

*

- X-Men Lecagy 231 : Sur deux fronts (1).

Intégrée au crossover Necrosha (avec les Nouveaux Mutants et X-Force - dans la revue "Astonishing X-Men"), la série a le mérite de rester abordable même si on n'a pas suivi les évènements de près.

Séléné a ressucité des mutants noirs et les envoie attaquer Utopia (le refuge des X-Men au large de San Francisco)... Et, d'après un avertissement lancé par Destinée à Blindfold, l'île de Muir. Cyclope y envoie Diablo, Colossus, Malicia, Magneto, Psylocke, Trance et Husk. Sur place, tout paraît calme mais un vieil ennemi rôde...

Mike Carey n'a pas toujours été inspiré dans les épisodes que j'ai lus mais au moins s'emploie-t-il à mener son récit avec vivacité et des personnages bien caractérisés. L'ambiance de guet-apens est bien restituée, le dénouement fait envie. Tout ça est encadré par une histoire qui n'est pas le fait de l'auteur mais avec laquelle il se débrouille bien.

Clay Mann livre des planches de toute beauté (même si l'encrage de Danny Miki, Allen Martinez et Walden Wong y ajoute des fioritures dispensables) : le découpage est nerveux, la lisibilité parfaite, et il croque des personnages (en particulier ses héroïnes) en leur donnant de l'allure.

Good vibes !

*

- Les Nouveaux Mutants 7 : Necrosha - Troyen.

J'avais bien aimé le premier arc de Zeb Wells et Diogenes Neves, à l'origine du relaunch de la série : hélas ! je les retrouve bien moins en forme, qui plus est pris dans le cross Necrosha.

Doug Ramsey, un des anciens de l'équipe, est manipulé par Séléné et vient de blesser gravement Magma (la petite-fille de la méchante) et de décapiter Warlock. Dehors, comme on a pu le voir dans X-Men Legacy, c'est l'heure de la bagarre entre revenants et mutants. Pour corser encore un peu plus un plat déjà alambiqué, les Hellions surgissent...

N'en jetez plus ! Fichtre, ce n'est pas bon, mais alors pas bon du tout ! Zeb Wells part dans tous les sens et son récit avec : où est passé le scénariste inspiré des premiers épisodes ? Noyé dans une saga dont les péripéties sont bien plus palpitantes dans X-Men Legacy ? En tout cas, on tourne les pages en perdant progressivement son intérêt pour ce qu'on nous raconte.

Neves a lui aussi perdu de son allant : les décors sont bâclés (quand il y en a), et visiblement il a du mal avec tous les personnages qui se bousculent au portillon. Le découpage est brouillon. Ce n'est ni fait ni à faire.

Re-bad vibes !

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- Dark X-Men 4 : Voyage au centre du bouffon (4).

Parlons peu, parlons bien : c'est effroyable !

Paul Cornell et Leonard Kirk (à qui il faut urgemment redonner un encreur), le tandem qui m'avait régalé sur Captain Britain & The MI 13, est méconnaissable sur cette mini-série totalement dispensable (encore une grande "réussite" inspirée par le "Dark Reign").

Mal écrite, affreusement illustrée, cette production est fatiguante de médiocrité. Zappez, zappez vite ! Hé, ça tombe bien, c'est la fin de la revue !

*

Bilan : rendez-vous le mois prochain pour la suite de X-Men Legacy. Et penser à amener une pelle pour continuer de creuser la tombe des X-Men, en prévoyant un trou assez grand pour Dark X-Men. SIEGE 2 :

- Siege (2).

La guerre fait rage au-dessus de Broxton (Oklahoma) où les forces du HAMMER menées par Osborn et ses Dark Avengers ont lancé leur assaut sur Asgard. Thor est en fâcheuse posture et Arès, pourtant dans le camp de ses adversaires, va comprendre la duperie de son chef mais ce dernier dispose d'un redoutable atout dans sa manche avec Sentry... Cependant, les Nouveaux et Jeunes Vengeurs ainsi que les Secret Warriors de Nick Fury se préparent à rejoindre le champ de bataille sous la direction de Steve Rogers...

La "phase 2" du siège d'Asgard écrite par Brian Bendis montre une nette montée de la violence, dont le sommet est le sort réservé à Arès, le dieu de la guerre. Cette scène constitue le "clou" du spectacle et présente, à mes yeux, à la fois une qualité (montrer la dangerosité de Sentry, et par conséquent celle d'Osborn) et un défaut (imposer au récit et donc au lecteur un instant de barbarie discutable). Bendis a conçu ce moment fort avec la volonté affichée de choquer et de signifier que les morts ne se relevèraient pas : l'illustration du script est saisissante mais dérangeante. Je pense que l'auteur aurait pu aboutir au même résultat sans emprunter une approche aussi frontale, mais cela redéfinit également les limites du genre. En mieux ou en pire ? Nous verrons, à commencer par la manière dont Bendis re-présentera la violence dans le futur, en osant ou pas être aussi brutal. Personnellement, encore une fois, cette déjà fameuse double-page m'a un peu gênée, d'autant plus qu'elle détone chez le scénariste (même si, par exemple, la scarification de Bullseye dans Daredevil était déjà mémorable) - alors que chez un Millar, elle aurait été presqu'attendue et sans doute traîté avec sarcasme.

Pour le reste, Bendis restitue avec justesse le chaos de la bataille, son aspect épique, et montre Thor à la fois affaibli et déterminé à ne pas céder. Cela laisse entrevoir un duel spectaculaire avec Sentry et l'arrivée de renforts comme la dernière planche le montre (planche d'ailleurs refaîte à la demande de Joe Quesada pour en renforcer l'impact).

Olivier Coipel se taille la part du lion en livrant des planches explosives : certes, il néglige un peu les décors mais son dessin dégage une énergie, une puissance et une élégance (avec les soutiens de son encreur Mark Moralès et des couleurs de Laura Martin) éclatantes. Comment ne pas jubiler devant cette autre double-page où Steve Rogers fait face à ses troupes ? Dommage que Panini n'en ait pas proposé une version en poster en bonus...

Cet event tient ses promesses : c'est nerveux et on en prend plein les yeux !

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- Siege : Journal de Guerre (2).

De leur côté, Ben Urich, son ami cameraman Will, et Volstagg poursuivent leur route vers Broxton. Ils recueillent les témoignages de citoyens "intoxiqués" par la propagande de Todd Keller tout en étant bientôt repérés par les forces du HAMMER à la recherche du fugitif asgardien...

Brian Reed signe un script à la fois désanchanté, dans lequel transparaît la désillusion des années Bush (incarnées par Iron Man puis Iron Patriot), avec un peuple américain sous influence, et humoristique, grâce à la présence du truculent Volstagg (qui, comme Obélix, s'ennuie vite loin de la bataille et a toujours faim). Cela sonne toujours juste, les dialogues sont sobres et les situations a priori anecdotiques contrebalancent habilement celles de la saga orchestrée par Bendis.

Chris Samnee est vraiment un choix merveilleux pour mettre ce récit parallèle en images : il est aussi à l'aise dans les moments calmes que dans l'action, son trait épuré n'en rajoute pas et résiste même à la colorisation moyenne de Matt Wilson. C'est un vrai régal.

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Bilan : très positif. On ne s'ennuie pas, des morceaux de bravoure sont à prévoir, et les à-côtés sont enthousiasmants. Vivement la suite !

MARVEL ICONS 67 :

- Les Nouveaux Vengeurs 62 : Sous influence.

Comme dans le précédent épisode, l'action concerne deux binômes dans deux endroits différents : d'un côté, Spider-Man affronte Spider-Woman sous l'emprise mentale de Mandrill ; de l'autre, Captain America/Bucky et Steve Rogers font face au Laser Vivant. Leur adversaire vaincu, ces derniers sont rejoints par Luke Cage puis Nick Fury et ses Secret Warriors. De retour à leur planque, ils apprennent que Norman Osborn et le HAMMER ont commencé à attaquer Asgard...

Brian Bendis avait, lors de Secret Invasion, profité de la série pour dévoiler les coulisses de l'infiltration des skrulls sur Terre tout en montrant comment Nouveaux et Puissants Vengeurs allaient s'allier pour la contrer.

En complèment de Siege, il procède différemment : n'ayant pas besoin d'expliquer ce qui pousse Osborn à agresser Asgard, il s'emploie à mettre en scène le rassemblement des résistants - Nouveaux Vengeurs, Secret Warriors, Nick Fury et Steve Rogers. Avant cela, il s'est amusé en opposant les deux araignées face à des complices de the Hood (le choix des opposants, de troisièmes couteaux, est l'occasion de les tourner en ridicule, contrastant avec la menace plus sérieuse qui s'abat sur Asgard) et en scellant la réunion du trio Rogers-Bucky-Fury.

Il faut donc prendre ces épisodes comme une distraction, dispensables par rapport à Siege, mais agrèables car menés sur un rythme alerte, avec une prime à l'action et aux bons mots.

Graphiquement, Stuart Immonen (qui dessine 13 planches sur les 23 de l'épisode) fait à nouveau équipe avec Daniel Acuña (auteur des 10 planches avec les Spiders) : les styles très différents de ces deux artistes se complètent cependant bien et donnent des pages très dynamiques, d'une parfaite lisibilité.

Acuña s'en sort parfaitement et prouve qu'il ferait un excellent choix pour illustrer les aventures du Tisseur à qui il donne de l'élégance et de la fluidité.

Immonen a livré des copies plus inspirées mais, même en mode mineur, c'est un régal à lire car plein d'énergie, en parfaite adéquation avec l'écriture de Bendis - vivement que le volume 2 des NA arrive en France !

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- Fantastic Four 572 : Une solution pour tout (3).
Le Conseil est attaqué par les Célestes et essuie de lourdes pertes auquel il riposte sans demi-mesure. Pour Red Richards, cet affrontement a valeur de révèlation : il n'est pas prêt, visiblement, à sacrifier sa vie conjugale et son rôle de leader des FF pour collaborer avec ses homologues...

En trois épisodes, Jonathan Hickman a prouvé qu'il n'arrivait pas sur le titre en touriste et voyait grand et loin, en nous entraînant dans des mondes parallèles, à la rencontre de savants démiurges et de créatures grandioses.
Mais, durant ces trois épisodes, Hickman n'a pas écrit la série Fantastic Four : il n'a fait que s'intéresser à Red Richards et a totalement négligé les autres membres de l'équipe. Or, plus qu'un groupe de super-héros, les FF sont une famille : écarter trois d'entre eux ainsi, c'est contraire à l'esprit même de la série.
Qui plus est, refaire de Jane la pauvre épouse soumise, attendant à genoux devant la porte du labo que son génie de mari ait terminé ses aventures secrètes, c'est prodigieusement agaçant. Comparer, dans ces conditions, Hickman au maître Byrne, c'est un compliment bien exagéré à mes yeux et j'attends de voir la suite pour qu'il corrige le tir - et prouve qu'il a aussi quelque chose en tête pour Ben Grimm et Johnny Storm.

Visuellement, en revanche, Dale Eaglesham est au rendez-vous et a proposé des planches bluffantes. Cette fois encore, il impressionne et son dessin associé directement à la colorisation de Paul Mounts, d'abord déroutante, produit des effets intéressants (même si je continue de penser qu'un bon encreur ne ferait de mal à personne).

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- Iron Man 21 : Dislocation (2).
Ah, zut ! J'avais presqu'oublié que c'était là, ça...
Bon, au temps pour moi, on zappe jusqu'à la page 74 de la revue !

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- Captain America 603 : Deux Amériques (2).
Bucky poursuit sa mission d'infiltration des Chiens de Garde, la milice aux ordres du Captain America dément des années 50. Quel est le plan de cette organisation et de leur leader ? Et le Faucon saura-t-il protéger son camarade ? Pas sûr car les deux justiciers sont repérés et leurs ennemis prêts à les capturer...

Le précédent volet de cet arc m'avait déçu : démarrant mollement et arrivant après la demi-déception (ou demi-réussite, c'est selon l'humeur) de la saga Renaissance (spectaculaire mais alambiquée), cette histoire plongeant à nouveau dans le passé tortueux de Captain America (et des détenteurs du nom) semblait marquer une baisse d'inspiration chez Ed Brubaker.
Mais, finalement, ce qui fait le charme de cette intrigue tient dans son côté rétro et modeste : ce nouvel épisode met l'accent sur l'action avec deux beaux combats et le piège qui se referme sur les héros - d'ailleurs il s'agit encore une fois moins d'un épisode de Captain America que d'une team-up avec le Faucon. Brubaker sait toujours employer la galerie de seconds rôles du titre, qu'il s'agisse des partenaires de Cap ou de ses adversaires. C'est parfois sa limite, car il n'y a pas vraiment de nouveaux antagonistes, mais c'est aussi sa force, car la mythologie du personnage est tellement riche qu'elle peut alimenter presqu'inlassablement ses scénarii.

Luke Ross illustre ça (avec la contribution notable de Butch Guice à l'encrage) dans un style qui colle parfaitement à l'ambiance du récit : ses pages d'action sont bien conçues, lisibles, nerveuses, avec des cadrages dynamiques.
La colorisation de Dean White est parfois irritante (les effets employés pour les ailes du Faucon qui à l'air de voler avec des néons sous les bras) mais reste convenable, à défaut de mieux.

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Bilan : un "petit" numéro, agrèable mais sans grand relief. On est clairement dans une période de transition avec Siege qui phagocyte les Nouveaux Vengeurs, Captain America et les FF en quête d'un nouveau souffle (et le boulet Iron Man, qui gâche le reste de la vue).

ULTIMATE AVENGERS 4 :

- Ultimate Avengers 2 : Crime et châtiment (1 & 2/6).
Mark Millar débute ici le deuxième volume (sur quatre) de ses Ultimate Avengers, qui sera composé comme le précédent de 6 chapitres. Après avoir collaboré avec Carlos Pacheco (hélas ! desservi par une bande d'encreurs peu inspirés), le scénariste s'associe cette fois avec le dessinateur de Secret Invasion, Leinil Yu.

A l'image de l'arc La jeune génération, les deux premiers épisodes sont consacrés au recrutement de deux nouveaux membres de l'équipe des "black ops" de Nick Fury, et ce sont deux sacrés clients : d'abord, le Punisher, qui mène une guerre sanglante contre la mafia russe ; et ensuite, le premier Hulk, un Hulk noir qui fut le mentor de Bruce Banner, devenu un caïd en Amérique du Sud.
Une fois engagés (non sans mal), ils apprennent, avec Hawkeye, War Machine et la Veuve Noire, que leur cible est le Ghost Rider !

Ce qui était semé dans le volume 1 de la série est désormais mûr : Millar transforme ses Vengeurs en une équipe de rascals, d'assassins aux méthodes musclées, aussi peu fréquentables que leur adversaire. Et pour ce faire, l'auteur a décidé de casser les jouets qu'il avait lui-même re-créés dans Ultimates.
Le parti-pris peut décevoir et même irriter, mais en définitive il est sûrement le plus habile puisqu'Ultimates s'était imposé comme un néo-classique insurpassable, avec une redéfinition décapante des Vengeurs de Lee et Kirby et une illustration impressionnante par Hitch (qui a contaminé jusqu'à certaines productions du Marvelverse classique).
En racontant les aventures de nouveaux personnages qui n'ont rien d'héroïque, qui oeuvrent en secret, et qui sont les pires brutes possibles confrontées à des menaces hors normes, Millar déplace l'enjeu de son projet pour en faire un divertissement rock'n'roll, décomplexé et iconoclaste.
Ainsi peut-il ouvrir ce nouvel acte par 7 pages quasi-muettes où le Punisher abat quantité de gangsters, et cette introduction a valeur d'exemple pour la suite : l'action prime, la violence règne, l'exagération domine, jusqu'à l'absurde, la parodie même du genre et de ses clichés. La volonté est manifeste d'écrire ces Ultimate Avengers comme un popcorn movie où les splash et doubles pages abondent non pas dans un souci de fournir une narration sophistiquée mais pour en mettre plein la vue.
Ultimates avait pour ambition de rendre réaliste les super-héros d'un point de vue visuel, Ultimate Avengers est son contraire : Millar met en scène des personnages immoraux, brutaux, titanesques, dans des situations grotesques, comme s'il voulait montrer aux fans à quel point tout cela est insensé, nourri de barbarie, de sexe et de fantastique bariolé.
Les pisse-froid du lectorat aiment détester Millar car il ne respecte pas les codes et finalement parce qu'il maltraite les valeurs des comics. Plus que jamais, Millar pousse la provocation à ses limites et s'amuse avec ses détracteurs - qui, bien sûr, tombent à chaque fois dans le panneau (en s'offusquant de ses blagues sur les français, de ses excès ultra-violents, de la facilité de ses intrigues). Mais pourquoi Millar rédigerait-il des histoires sophistiquées avec de gentils héros quand tous les autres le font (parfois sans talent, ou en tout cas sans originalité) ? C'est cela qui rend les comics de Millar si drôles à lire : parce qu'ils sont "hénaurmes" et assumés.

Avec Leinil Yu, le turbulent écossais s'est trouvé un partenaire de choix (avec lequel il travaille désormais à des creator-own, comme Superior) : il dessine vite, bien, mais par-dessus tout avec une terrible efficacité et une absence totale de retenue (comme Romita Jr à l'époque de leur Wolverine).
Le plaisir de Yu éclate à chaque page, il est vraiment complètement chez lui dans le monde agressif et régressif de Millar, que ce soit pour représenter Frank Castle, mutique et expéditif, glaçant de méchanceté, ou le Black Hulk bling-bling et mélancolique à la fois, infligeant une sévère correction à War Machine (au point de lui balancer un avion de tourisme dessus).
Pour l'occasion, Yu retrouve son encreur de Superman : Birthright, Gerry Alanguilan, qui sert parfaitement son dessin brut et sec, et sa coloriste de Secret Invasion, Laura Martin (la meilleure dans sa partie).

Bilan : un nouvel arc qui démarre très fort, au dénouement prometteur - cette saga s'annonce très bien. Vivement Janvier pour la suite !

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