MARVEL STARS 4 : - Les Vengeurs Secrets 4 : Histoires secrètes (4).
Sur Mars, Nova est sous l'emprise de la couronne du serpent et Steve Rogers doit se coiffer du casque de son camarade pour acquérir ses pouvoirs et espérer le raisonner - au risque d'y laisser la vie. Le combat qui suit est titanesque... Cependant, l'Homme-Fourmi, qui a pénétré dans la citadelle du Conseil de l'Ombre via le portail dimensionnel de la base martienne de la Roxxon company, réussit à joindre Sharon Carter, sur la piste de Nick Fury, et empêche un commando-suicide d'aller tuer les Vengeurs Secrets.
C'est déjà la fin de ce premier arc de la série et Ed Brubaker conclut la "mission sur Mars" avec une bataille homérique entre Steve Rogers, investi des pouvoirs de Nova, et Nova, possédé par la couronne du serpent. L'action est omniprésente et garantit une lecture jubilatoire. Le scénariste a surpris ses fans (habitué à le lire dans des séries plus urbaines comme Captain America, Daredevil, Incognito) avec ce "team-book" galactique musclé. Mais Brubaker étonne aussi avec les scènes plus humoristiques dans lesquelles apparaît l'Homme-Fourmi, qui sauve ses acolytes à leur insu - et qui, en retour, ne le croit évidemment pas.
Mike Deodato illustre cet épisode avec énergie : la bataille opposant Rogers à Nova est percutante et ses planches où abondent les vignettes décadrées dans une ambiance clair-obscur très marquée ajoutent au dynamisme du récit.
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- Thunderbolts 147 : Tumultes au Raft.
A peine les T-Bolts en ont-ils décousu avec les agents du SHIELD transformés en monstres par les cristaux tératogènes que le Raft, la prison pour super-vilains où ils retournent entre chaque mission, est victime d'une panne suivie d'une mutinerie. John Warden, le directeur de l'établissement, Luke Cage et Songbird sont aux premières loges pour contenir les malfrats, et la situation va permettre à la fois au Fléau de choisir son camp et à l'Homme-Chose de filer...
Le moins qu'on puisse dire, c'est que Jeff Parker conduit sa série pied au plancher, si vite qu'on se demande en vérité combien de temps il va tenir à un tel rythme. A peine ses (anti) héros ont-ils bouclé une mission qu'ils enchaînent une autre. C'est toujours aussi déjanté, mais Parker est un scénariste diaboliquement efficace et ses T-Bolts sont enthousiasmants, avec de la baston quasiment non-stop, des dialogues lapidaires et un humour noir jouissif.
Kev Walker n'affiche pas un bilan aussi accompli que son scénariste, néanmoins ses planches dégagent une force brute qui convient bien à ce style de série. Les décors sont toujours aussi pauvrement traîtés (alors que le cadre de l'action mériterait plus d'attention), c'est dommage car Walker évoque Mike Mignola et pourrait donner au titre une qualité bien supérieure.
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- Incredible Hulk 610 : Libre.
Et là, on attaque la partie moins emballante de la revue. La bonne nouvelle, c'est que le mois prochain, ce sera la fin de cette histoire et que le titre dégagera du sommaire pour un bon moment. La mauvaise nouvelle, c'est que c'est toujours aussi affligeant, avec cette impression que le scénariste (Greg Pak) et le dessinateur (Paul Pelletier) cherchent constamment à vous abrutir à coups de scènes grossières, aux rebondissements téléphonés, au fil de planches confuses. On en sort lessivé.
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- Secret Warriors 19 : La dernière chevauchée des Howling Commandos (3).
Tout comme Incredible Hulk, cette série est une vraie purge. Si encore, ce n'était pas aussi laidement dessiné, ce serait supportable, mais en l'état, c'est un vrai calvaire et une fois arrivé à la dernière page, on ne peut que se demander, interloqué : "tout ça pour ça ?!"
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Bilan : toujours aussi partagé - c'est simple, la moitié de la revue est excellente (
Secret Avengers, Thunderbolts), l'autre est imbuvable.
MARVEL ICONS 4 : - Les Nouveaux Vengeurs 3 : Possession (3).
La disparition d'Iron Fist avec l'Oeil d'Agamotto a provoqué l'apparition de démons pleuvant littéralement sur New York dont le ciel est désormais d'un rouge inquiétant. Tandis que les Nouveaux Vengeurs font face, le Dr Strange, Daimon Hellstrom et le Dr Vaudou se téléportent dans le sanctuaire de ce dernier à la Nouvelle-Orléans pour tenter de trouver un moyen de remédier à cette situation. Pendant ce temps, Iron Fist découvre qui est justement l'auteur de ces troubles, quelque part dans une dimension parallèle...
Brian Bendis ne ralentit pas dans ce troisième volet où la situation, déjà bien délicate, devient franchement dantesque pour ses héros. La bagarre contre les démons fournit au scénariste l'occasion de dialogues savoureux entre Spider-Man et la Chose, qui vannent Ms Marvel car elle n'a jamais vu le film Ghostbusters ou qui discutent de l'opportunité pour Ben Grimm de changer de cri de guerre maintenant qu'il a intégré l'équipe. Ce genre de scènes ravira les fans de l'auteur autant qu'il hérissera ses détracteurs : pour ma part, c'est une des raisons qui me font aimer Bendis et sa manière décomplexée et décalée de jouer avec les codes super-héroïques.
Stuart Immonen a de quoi s'amuser également avec des planches à la figuration fournie et le dessinateur s'en acquitte avec le brio qu'on lui connaît. Nul doute qu'avec un autre que lui, ce serait bien moins jubilatoire.
Un bémol tout de même : Panini devrait soigner l'impression de cette série car les couleurs sublimes de Laura Martin sont étrangement matifiées par rapport à l'édition originale (c'est le cas depuis le début de cet arc d'ailleurs).
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- Iron Man 28 : Stark Résistance (4).
Zappons, zappez !
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- Captain America 607 : Sans issue (2).
A peine Bucky a-t-il conduit le Faucon blessé à l'hôpital que le Baron Zémo lui envoie Hauptman Main de Fer aux trousses. Durant le combat qui les oppose, le héros est victimes d'hallucinations et s'en prend à des policiers. Examiné par le Dr Foster, Bucky, en compagnie de Steve Rogers, a la confirmation qu'on l'a drogué dans le bar où il a pris un verre avec Sam Wilson. Il y retourne avec la Veuve Noire et tous deux sont alors pris à partie par une version féminine de Beetle... Cependant que Zémo récupère un film d'archives sur le Soldat de l'Hiver, l'ex alias de Bucky Barnes...
Ed Brubaker produit un script vraiment captivant en malmenant son héros aux prises avec un adversaire dont il ignore encore l'identité mais qui a toujours un coup d'avance sur lui, blessant ses proches, écornant son image publique. Mené sur un rythme soutenu, le récit ne laisse pas de répit au lecteur et c'est un régal (sadique).
Graphiquement, l'épisode est débuté par Mitch Breitweiser, dont le trait nerveux fait merveille, avant de céder la place à Butch Guice, toujours aussi bon. Le mix n'est pas déplaisant mais curieux.
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- Les 4 Fantastiques 578 : Eléments premiers (4).
Après avoir été séduit par une fille, Johnny Storm l'emmène au Baxter building pour finir la soirée entamée dans un night club. Mais il découvre alors qu'elle sert d'enveloppe à des insectes robots et l'entraîne dans la Zone Négative où la prison construit par Red Richards durant la Guerre Civile est devenue une cité au coeur d'une guerre entre Annihilus et Blastaar. La situation parvient jusqu'aux Inhumains sur la Lune qui décident d'envoyer leur Brigade Légère dans ce no man's land. Et pour corser le tout, l'émissaire de Namor, le Prince des Mers, vient réclamer des comptes aux Atlantes qui ont fait de Jane Richards leur ambassadrice. La guerre des 4 cités annoncée par la version future de Franklin Richards à sa soeur Valeria semble sur le point d'éclater...
Jonathan Hickman avance ses pions avec une lenteur certaine, qui peut parfois être irritante, mais son intrigue devient captivante et je suis curieux d'en connaître les développements, notamment comment les FF vont se mêler à la guerre. Il semble également acquis que l'imprudence de Johnny va obliger ce dernier à une vraie remise en question, ce qui peut profiter à un personnage le plus souvent traîté comme un "adulescent".
Dale Eaglesham continue de livrer des planches impressionnantes. Il compense la progression mesurée de l'histoire par un découpage à la Kirby, souvent avec peu de cases par pages (3-4 jusqu'à 7 maximum), ce qui garantit une lecture rapide.
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Bilan : toujours aussi favorable - "Icons" est assurèment la meilleure revue de sa catégorie, avec trois séries sur quatre d'un excellent niveau. MARVEL SAGA 10 :
- Franken-Castle vs Dark Wolverine (1/2) : Pièces manquantes - Adieu, Lady Gorgone ! - Punition (1 & 2).
Après avoir été transformé par le Dr Morbius en cyborg et avoir aidé la Légion des Monstres, recluses dans les sous-sols de New York, à se débarrasser du chasseur Hellsgaard, Frank Castle, le Punisher, reçoit la Pierre de Sang pour se régénèrer. Il repart traquer ses ennemis, en commençant par la tueuse Lady Gorgone, mais surtout Daken, le fils de Wolverine, responsable de son état actuel : ça va saigner !
La saga de Franken-Castle, traduite dans "Marvel Saga" 8, avait été une des meilleures surprises de la fin 2010, le scénariste Rick Remender y réinventait de manière radicale et délirante le Punisher et l'entraînait dans une histoire de monstres à la fois drôle et violente.
La suite de cet arc commence dans ce "Marvel Saga" 10 (et s'achèvera dans le n° 11, en Août). Trois des quatre épisodes au sommaire de la revue sont issus de la série Franken-Castle auxquels vient s'ajouter l'épisode 88 de la série Dark Wolverine puisque le Punisher se lance aux trousses de Daken.
La trame classique sur le thème de la vengeance donne de fait un ton plus convenu au récit et déçoit un peu après le délire des précédents chapitres. Néanmoins, le scénariste imprime un rythme soutenu à l'histoire et le volet écrit par Marjorie Liu et Daniel Way ne dépareille pas. Seul l'épisode avec Lady Gorgone est vraiment dispensable.
Le combat final entre le fils de Wolverine (le X-Man n'est d'ailleurs pas loin et le cliffhanger promet un dénouement dantesque avec ces trois personnages parmi les plus brutaux de Marvel) et Franken-Castle ne fait pas dans la dentelle mais Remender s'en (et nous) amuse tant les moyens utilisés par les belligérants sont outranciers (le Punisher dégaine même une scie circulaire électrique !).
La partie graphique est également plus inégale que dans les précédents épisodes : on retrouve Terry Moore, très en forme, et surtout Roland Boschi, formidable. Mais les prestations de Jefte Palo et de Stephen Segovia en tandem avec Paco Diaz (dans un style plagiant éhontèment Leinil Yu) sont moins convaincantes et nuisent à l'unité esthétique de l'ensemble. 5 artistes pour 4 épisodes, c'est trop.
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Bilan : une lecture agrèable, mais il faut espérer que la conclusion de cette histoire saura renouer avec la qualité de son jubilatoire début.
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