- DC Trinity 8 à 14. L'autre "event" DC sort lui aussi tous les deux mois, comme Final Crisis, mais propose une histoire d'un style complètement différent puisqu'il s'agit d'un feuilleton en 52 chapitres, réalisé par le tandem Kurt Busiek-Mark Bagley (mais dépouillé de ses back-ups dont le scénariste et les artistes sont différents).
Bien que se déroulant dans la continuité, sa lecture est beaucoup plus abordable pour le non-initié, même si Busiek s'amuse avec la mythologie DC - en premier lieu celle de la fameuse "trinité" formée par Superman, Wonder Woman et Batman.
Dans le précédent numéro, nous avions vu qu'un duo de méchants, Morgane la fée et Enigma, cherchait à incarner une trinité alternative et, tout en s'en prenant de manière détournée aux trois héros, proposait à Despero une alliance pour accomplir leur plan.
Superman, Wonder Woman et Batman vont poursuivre leur enquête pour savoir qui veut les manipuler... Et se retrouver sur la Terre d'anti-matière, une planète fonctionnant de manière opposée à la nôtre, où le Mal règne. La JLA prête main-forte aux justiciers et va combattre le Syndicat du Crime d'Amerik, comptant dans ses rangs Ultraman, Superwoman, Owlman... Quitte à provoquer des évènements qui les dépassent.
Cette saga reste un régal à suivre : l'histoire est menée sur un train d'enfer qui submerge le lecteur tout en ménageant des rebondissements jubilatoires. Busiek s'amuse (et nous distrait) génialement en dôtant ses trois vedettes de traits de caractère inattendus : ce qui en résulte est savoureux et épique ! Un vrai régal.
Mark Bagley est le dessinateur idéal pour cette entreprise : le dynamisme de son trait, la vitalité de son découpage se marient parfaitement à la furia permanente du récit. Il est en outre bluffant de voir comment cet illustrateur tout juste débarqué chez DC s'est adapté aux héros de la firme : on a l'impression qu'il les a animés toute sa vie. Il était fait pour eux !
Même amputée de ses back-ups, DC Trinity est une BD jouissive - dommage qu'il faille attendre deux mois (et payer 5,40 E) pour chaque numéro...
- Final crisis : requiem 1 - Funérailles martiennes. La publication, disons "spéciale", de FC et ses tie-in se poursuit donc dans ce nouveau numéro. Mais, reconnaissons-le, la qualité y est et cet épisode le prouve.
Peter Tomasi, accompagné par un Doug Manhke en forme olympique (mais je dois avouer mal connaître cet artiste dont je n'ai vu que le travail dans la série 7 SOLDIERS, écrite par Morrison), revient sur les circonstances et les conséquences du décés tragique de J'onn J'onzz, la Martian Manhunter, assassiné par Balance.
C'est l'occasion de se pencher également sur les faits marquants de la carrière de ce héros atypique, pilier de la JLA.
L'idée de consacrer un volet entier à cet évènement dans l'évènement est, je trouve, bienvenue car, dans la saga principale, la mort du personnage était finalement trop rapidement expédiée et noyée dans le flot des rebondissements.
Tomasi rédige tout ça avec efficacité et un certain lyrisme, sans sombrer dans la facilité. C'est intense et bien mené : que demander de plus à un scénario aussi délicat sur un thème pareil (la disparition et l'enterrement d'un super-héros) ?
Graphiquement, c'est somptueux : dès la 2ème page, on a droit à une "splash" assez extrardinaire - et le reste est du même calibre. L'encrage est aussi un modèle du genre, d'un raffinement d'orfèvre.
- Final Crisis 3 : Voici le mal. Retour à l'histoire centrale où, là non plus, Grant Morrison et JG Jones continuent pied(s) au plancher.
Jay Garrick n'en revient toujours pas du retour de Flash/Barry Allen, Mary Marvel piège sournoisement Wonder Woman dans le cadre du grand plan ourdi par Darkseid, tandis que Superman veille Lois Lane, Green Lantern se fait embarquer manu militari, et Mr Miracle, Sonny Sumo et les super-héros japonais tentent d'organiser la riposte...
La densité du récit reste assez extraordinaire et l'on est surpris de voir que tout ça tient finalement "seulement" en une trentaine de planches. En même temps, il faut être attentif et s'accrocher car l'objet est "morrisonnien" par excellence, à la fois complexe, déroutant et singulier. De l'art de manier les codes des comics mainstream avec un style unique !
Jones signe des planches comme on en voit peu dans ce type de production et ses efforts rendent complètement justice à cet univers baroque, à cette intrigue détraquée, où des figures iconiques sont vraiment malmenées. Bientôt, Pacheco viendra le seconder - ce qui ne devrait pas gâcher la vue.
- DC Universe : Transformations. Tout d'abord, huons Jérémy Manesse pour avoir traduit aussi stupidement le titre original (Last will and testament) : une initiative qui ne fait pas honneur au modérateur du forum Panono...
Puis concentrons-nous sur ce chapitre, là aussi très noir, dans lequel nous suivons Géo-Force aux trousses de Deathstroke dont il veut (et va) se venger depuis longtemps.
Les amateurs de ce que Brad Meltzer fait le mieux (un récit polyphonique et tendu) seront à la fête avec cet épisode, entrecoupée de saynètes où des héros connus du DCverse se préparent diversement à la fin du monde. Le duel pivotal entre le bon et le méchant est plein d'exagérations, de grandiloquence, qui nous rappelle que les comics de ce genre doivent autant à l'action qu'au mélodrame.
Visuellement, Joe Kubert s'est partagé le travail avec un de ses fils, Adam, pour livrer des planches inégales : personnellement, j'aurai préféré un graphiste unique, tant les styles du père (illustre) et de son rejeton se marient assez mal.
Bilan : un numéro riche, plus abondant, et de très belle facture.
- Les Nouveaux Vengeurs 47 : L'Empire (8). Alors qu'on était en droit d'attendre la suite de l'épisode du mois dernier avec the Hood, Bendis remet ça à plus tard pour nous livrer un chapitre plutôt inattendu.
En effet, le scénariste choisit de s'intéresser au couple Luke Cage-Jessica Jones, lorsque celle-ci a retrouvé le père de celui qui n'était pas encore son mari. Ce flash-back sert de prétexte pour évoquer leur rôle actuel de parents, dont le bébé a disparu avec le skrull-Jarvis introuvable après la bataille finale contre les envahisseurs...
Cet arc, qui en est déjà à sa 8ème étape (autant que le nombre d'épisodes du crossover Secret Invasion auquel il fait écho), est décidemment bien déroutant et inégal, alternant de très bons passages et d'autres tout à fait dispensables. C'est hélas ! le cas de celui-ci, dont le propos est vraiment anecdotique et la chute redondante avec celle d'une scène de SI.
Co-illustré par Billy Tan (en petite forme) et Michael Gaydos (guère convaincant, je trouve), il n'est même pas sauvé par ses dessins.
- Secret Invasion : Requiem 1. Le premier bouche-trou du numéro où l'on voit Hank Pym décider de devenir la nouvelle Guêpe (!) en hommage à Janet Van Dyne, morte dans SI.
C'est assez accablant pour tout dire : écrit avec ses pieds par le piètre Dan Slott (qui succède à Bendis sur Les Puissants Vengeurs dont Pym va devenir le nouveau leader) et affreusement dessiné par le toujours aussi mauvais Koi Pham, on se demande bien ce qu'on a fait pour mériter ça - une idée nulle, exécuté aussi nullement.
- Invincible Iron Man 7 : Les 5 cauchemars (épilogue). La purge continue avec ce nouvel exemple de médiocrité servi chaud par Matt Fraction au scénario et Salvador Larroca au "dessin" (même si ça fait mal d'appeler ça du dessin).
Pauvre Tony Stark : l'alcool, bientôt la disgrâce... Et une des pires équipes créatives pour l'animer !
- Captain America (vol. 5) 43 : La flêche du temps (1). Brubaker entame un nouvel arc où passé et présent s'entrecroisent... Et c'est toujours aussi magnifique !
Bucky est hanté par son passé de Winter Soldier mais aussi par des épisodes de la seconde guerre mondiale lorsqu'il agissait aux côtés des Invaders. Même la Veuve Noire, avec laquelle il a repris sa liaison amoureuse, est impuissante à l'apaiser... Et voilà que le mercenaire français Batroc resurgit pour exécuter un contrat !
Cette série reste le haut de gamme de la revue, ne décevant jamais et rebondissant une nouvelle fois pour nous embarquer dans une histoire déjà palpitante. Brubaker sait comme personne nous entraîner sur une piste tout en en creusant déjà une autre : on est saisi et impatient de lire la suite. L'essence même des comics par un grand feuilletonniste !
Luke Ross illustre ce chapitre avec un trait vif et élégant, tout à fait digne des standards imposés par les précédents artistes de la série (Epting en tête). Et les couleurs de Frank d'Armata assurent la cohérence esthétique avec une classe égale.
- Fantastic Four Cosmic-Size Special 1 : Asile de fous (2). Suite et fin du récit entamé dans le n° précédent... Et toujours aussi affligeant !
Les dessins sont aussi laids que l'intrigue est indigente. Décidemment, il me tarde de retrouver Millar et Hitch le mois prochain...
Bilan : très mitigé ! Captain America survole la mêlée - c'est la seule chose à retenir.
- Wolverine 71 : Old Man Logan 6. Contre vents et marées, je continue mon plaidoyer pour le run de Millar et McNiven, dont ce nouveau volet est encore une fois éblouissant.
Logan et Hawkeye reprennent la route, poursuivis par... Un T-rex vampirisé par Venom ! C'est alors que Flêche Noire puis Emma Frost interviennent pour les sortir de ce pétrin.
Puis le duo arrive enfin à New Babylon, dominée par une statue de Crâne Rouge, et où Clint Barton va livrer sa mystérieuse marchandise. Le deal ne va pas exactement se passer comme prévu...
Le voyage proprement dit des deux héros touche à sa fin, mais les ennuis ne sont pas résolus pour autant : Millar dispose ses pions avec une habilité diabolique en nous offrant encore une fois des passages mémorables - le sort d'Hank Pym, l'apparition fugace mais déjà inquiètante de Fatalis, les allusions au passé d'Emma Frost...
Je crois que le scénariste, tant décrié pour sa manie à survendre chacune de ses productions, ne s'est quand même pas beaucoup trompé en déclarant que son Old man Logan ferait partie de ses meilleures oeuvres.
Qu'ajouter sur le travail somptueux de McNiven que je n'ai déjà dit ? Encore une fois, après déjà tant de morceaux de bravoure, il réussit à m'épater. Sensationnel, oui : une telle maestria graphique place cette bd au-delà du lot commun.
- Wolverine origins 30 : Péché originel 5. Quand on ne suit pas ce crossover Wolvie-X-men, ça devient dur de comprendre tous les enjeux et la construction de cette intrigue - même si un résumé dans le sommaire fait office de rustine.
Néanmoins, au terme d'habiles manipulations télépathiques, le Pr Xavier réussit l'impensable en parvenant à donner à Logan et son fiston un but commun : retrouver Romulus, à l'origine de leurs problèmes, et lui faire la peau.
Daniel Way propose un récit toujours animé, adroit, qui va à l'essentiel tout en s'autorisant quelques circonvolutions. C'est plaisant, même si, donc, sans lire les X-men, il manque des pièces au puzzle et cela freine le plaisir.
En revanche, impossible d'être déçu par Deodato qui livre encore une fois (avant de passer le relais à Yanick Paquette) des pages superbes où éclate son art du clair-obscur, des contrastes violents, des découpages nerveux.
Très bon numéro. Vivement le prochain !
- Secret Invasion 8 : parlons peu, parlons bien, ne spoilons pas, et comme au PS, aimons-nous les uns les autres. Donc, dans le numéro de ce mois-ci, qui conclut avec fracas la saga qui a enchanté petits et grands, krees et skrulls, buzzukis et Panini, hé ben... Il s'en passe des choses !
Disons, sans en dire trop, que la Guêpe, elle a mauvaise mine. Et puis qu'Iron Man, il a l'air soucieux. Et que Thor, il est encore super-NRV contre Tony Stark. Captain America/Bucky, lui, il préfère s'en aller en tournant les talons et le bouclier, parce que c'est pas tout ça, mais c'est crevant, la guerre. Je crois aussi que plein de personnages disparus reviennent, mais je ne dirai pas qui parce que ça déchire trop sa race. Et puis, à la fin, Norman Osborn... Non, ça, je peux pas le dire : c'est trop énorme. Mais enfin, bon, le temps va se couvrir, le royaume s'assombrir... Bref, quelque chose me ddit qu'on va pas rigoler des masses dans les prochains mois. Et même qu'il pourrait y avoir encore une nouvelle équipe de Vengeurs. Et des Vengeurs Noirs en plus !
Bendis, calisse, c'est quand même un malin de chez malin, et Marvel, même avec les oreilles de Mickey, c'est déjà les Rapetou ! Tout ça pour avouer que, moi, j'ai quand bien aimé ce dernier numéro, ce qu'il annonce, et la saga en général (même si elle a eu un coup de mou au milieu).
Et Yu... Ce mec, je le kiffe trop, mais je comprendrai qu'après avoir dessiné une moyenne de cent personnages par numéro, il prenne des vacances ! Enfin, il a réussi à boucler tout ça dans les temps, en nous offrant des planches parfois assez ébouriffantes... Et rien que pour ça, je dis : chapeau Leinil (même si je ne porte pas de chapeau) !
C'était quand même mieux que WORLD WAR HULK. Je ne sais pas trop quel sera le prochain grand event de la mort qui tue, mais ç'aura été divertissant. Moins puissant que CIVIL WAR, mais bien quand même.
- Secret Invasion : Ligne de front 5 - Le règne du mal. Le titre résume assez bien la chose : il faut vraiment être possédé par une force maléfique assez puissante pour accoucher d'une mocheté pareille... Déjà mal écrite à la base, c'est vrai, ça n'aide pas !
Et si on oubliait ?
Bilan : un bon B+. Tout ça ne va pas être super-fun pour la suite, mais ce serait encore moins marrant si ça se terminait vraiment bien, non ?
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