lundi 8 juin 2009

Critique 57 : BATMAN-THE DARK KNIGHT RETURNS, de Frank Miller


Batman : The Dark Knight Returns est une mini-série en quatre chapitres, écrite et dessinée par Frank Miller, encrée par Klaus Janson et mise en couleurs par Lynn Varley, publiée par DC Comics de Février à Juin 1986.
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Bruce Wayne a abandonné ses activités sous la cape de Batman après la mort du second Robin (Jason Todd), et avoir fait croire à son propre décés dans une course automobile. Dix ans ont passé au cours desquels Gotham city a sombré dans le chaos, principalement par la faute du gang des "Mutants" qui fait régner la terreur en commettant des séries de crimes violents et gratuits.
C'est précisèment en rencontrant ces barbares dans la rue où furent tués ses parents que Bruce reprend le masque de Batman. Pour mettre fin à leurs agissements, Batman reçoit l'aide inattendu d'une jeune fille aspirant à devenir Robin, Carrie Kelly.
La réapparition de Batman va provouer une réaction en chaîne dont le premier effet est le retour de ses ennemis, en premier lieu Harvey Dent/Two-Face. Au même moment, le commissaire Gordon est contraint de prendre sa retraite et on le remplace par un officier farouchement opposé à Batman, Ellen Yindel.Cependant, Batman a appris qu'un général de l'armée américaine approvisionne en matériel de guerre les Mutants contre de l'argent. Le justicier confronte le militaire qui avoue avoir fait cela pour payer un traitement médical à son épouse malade et qui préfére se suicider plutôt que d'assumer ses actes publiquement. Batman se rend au repaire des Mutants et affronte leur chef. Mais il se fait sérieusement blesser et il ne doit son salut qu'à l'intervention de Carrie.
De retour à la Batcave, Carrie convainc Batman de la prendre à ses côtés pour qu'elle devienne sa nouvelle partenaire en endossant l'habit et le nom de Robin.
Le chef des Mutants menace de lâcher son armée sur la ville et le Maire de Gotham essaie de négocier avec lui en prison. Mais le malfrat tue son interlocuteur sauvagement en l'égorgeant.
Batman et Carrie infiltrent les rangs des mutants et font courir la rumeur que leur leader souhaite organiser un rassemblement. Puis Batman demande à Gordon de laisser filer le chef des Mutants pour mieux l'attirer dans un piège. Un nouveau combat les oppose alors dont le Dark Knight sort, cette fois, vainqeur, imposant son autorité aux barbares, dont certains décident de le servir en se rebaptisant "les Fils de Batman" - les autres battent en retraite.
Cependant, on assiste à des tensions politiques croissantes entre les Etats-Unis et l'URSS au sujet d'une île et qui pourraient déboucher sur un conflit militaire. Le gouvernement doit gérer cette crise et le retour de Batman - auquel on envoie Superman pour tenter de le raisonner, mais sans succès : le justicier de Gotham se moque même de son confrère de Metropolis en pointant du doigt sa servilité à l'égard des autorités.
Le pire est à venir lorsque le Joker revient à lui après dix ans de catatonie. Batman doit batailler contre les forces de police pour intervenir tandis que le Joker répand son gaz mortel dans le public de l'émission et prend la fuite. Batman et Robin le prennent en chasse. Le Joker s'en prend à Selina Kyle. Batman, enragé, brise le coup du Joker mais celui-ci se suicide alors pour qu'on accuse son ennemi de l'avoir lâchement tué.
Superman intervient contre les Russes et les contraint à un repli stratégique humiliant. Le protecteur des Etats-Unis est clairement devenu une arme de dissuasion, symbolisant la politique de son pays d'adoption - et expliquant tacitement que Wonder Woman et d'autres héros se sont retirés parce qu'ils ont refusé d'être des soldats à la solde de l'Etat.
Les "Fils de Batman" se sont organisés comme une milice désormais et s'emploient à maintnir la loi et l'ordre, en usant de la force. Batman désapprouve ces méthodes et les entraine à combattre le crime sans tuer.
Humiliés par leur défaite, les soviétiques décident de lancer un missile à tête nucléaire contre l'île que Superman les a empêchés de contrôler. L'Homme d'Acier parvient in extremis et au prix d'un effort considérable à dévier le projectile sur un désert, mais son explosion plongent les États-Unis dans un véritable hiver nucléaire : tous les appareils électroniques sont hors-service par l'impulsion électro-magnétique, le pays est retourné à l'âge de pierre.
Face à cela, Batman éprouve à la fois de l'amertume et de la rancoeur envers Superman qui a été incapable d'éviter et même de prévenir une telle catastrophe, alors que lui savait pertinemment que les deux blocs disposaient d'arsenaux d'une telle puissance.
Ayant survécu à l'explosion en se régénérant grâce à l'énergie solaire dont il tire sa puissance, Superman reçoit l'ordre de neutraliser Batman alors qu'il a réinstauré la sécurité à Gotham City. Green Arrow prévient Batman des plans du gouvernement et lui permet de se préparer contre Superman en confectionnant une armure.
Batman et Superman s'affrontent lors d'une bataille terrible jusqu'à ce que Batman soit terrassé par une crise cardiaque - tout comme son majordome Alfred qui déclenche avant de mourir la destruction du Manoir des Wayne.
Aux obsèques de Batman - dont l'identité secrète est désormais connue du public - , Superman perçoit un battement de coeur provenant de son cercueil, mais en reconnaissant Carrie, choisit de garder ça pour lui et se retire en lui adressant un clin d'oeil. Plus tard, la jeune fille déterre Bruce Wayne, qui a simulé sa mort pour mieux commencer une nouvelle vie : il conduit désormais un groupe formé de Robin, Green Arrow, et de son armée de Mutants, depuis les profondeurs de sa Batcave.
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Presqu'un quart de siècle après sa parution, on comprend encore pourquoi cette version crépusculaire et radicale de Batman a été une onde de choc : jamais on n'avait ainsi représenté une icône des comics mainstream pour réfléchir au genre lui-même dans sa globalité. Il s'agissait de bouleverser l'ordre établi en mettant en scène le dernier des rebelles, de faire passer cette littérature dans l'âge adulte en maniant les symboles d'une manière provocatrice, en traumatisant le lectorat.
Mais là où Alan Moore et Dave Gibbons avec Watchmen optèrent pour un récit cérébral, dépouillant les héros de leur superbe en les faisant basculer dans une machination perverse et révèlatrice de leur décalage avec la réalité, Miller choisit, lui, un traitement beaucoup plus brutal, qui fait la force et la faiblesse de son oeuvre.
Avec sa succession de duels, ses protagonistes archétypaux, sa structure linéaire, c'est au western que fait penser cette mini-série, mais aussi au mélodrame dont il reproduit les aspects paroxystiques - même si c'est pour les démythifier.
Dans cette série, Miller adopte un ton délibérément noir, désenchanté et rageur à la fois, pour retranscrire la complexité psychologique de Bruce Wayne/Batman, et à travers lui de la société (américaine en particulier, mais aussi internationale).
Le justicier milliardaire est dépeint comme un vieillard affaibli, assailli par les doutes, hanté par ses souvenirs, et dont l'égoïsme se confirme progressivement - il part plus en croisade pour se défouler que pour améliorer le sort de la population : il est évident qu'il s'agit d'avantage d'une revanche personnelle que d'une quête de justice, au sens noble du terme.
Son allure est celle d'un colosse, évoquant Marlon Brando, se réclamant de principes totalement en décalage avec son époque : il fait l'effet d'un indien reclus et perdu dans un monde moderne où le Bien et le Mal ne sont plus aussi distincts qu'avant, qu'au temps de sa gloire. Son code moral est trop rigide dans un monde où les valeurs ne sont plus aussi clairement identifiées qu'auparavant.
C'est un solitaire attaché à produire une justice dépendant d'une éthique individuelle et non des pouvoirs en place : en cela, Miller perpétue, dans la ligne super-héroïque en lieu et place de celle du polar "hard boiled", la tradition du héros de pulp fiction à la Dashiell Hammett.
Batman: The Dark Knight Returns a valeur d'ouvrage pionnier dans le sens où il a donné le ton à toute une génération de dessinateurs et surtout de scénaristes.
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Le style graphique rappelle étrangement le Hugo Pratt des derniers Corto Maltese avec une touche plus anguleuse, torturée. Ce mélange de traits fins à la plume réhaussés par des à-plats noirs, mettant en valeur des effets de lumière expressionnistes, crée une atmosphère à la fois gothique, mélancolique et épique, célèbrant et désacralisant dans un même mouvement la grandeur du héros et sa chute inévitable. De ce point de vue, l'illustration est tout à fait appropriée a sujet puisqu'il y est question de personnages décrépis, en fin de parcours, évoluant dans un monde au coeur du chaos. Mais esthétiquement, c'est un autre affaire, et j'y reviendrai.
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L'histoire porte, elle, la marque si personnelle et percutante de son auteur, chez qui la jouissance de détruire le mythe est manifeste. On assiste durant les quatre actes de cette finale à un vrrai jeu de massacre, qui déplut singulièrement à Bob Kane, le créateur de l'homme-chauve-souris, à l'époque. Il est vrai qu'il est loin, le temps où Batman et Robin, insouciants, partaient en guerre contre les malfaisants en tous genres. Désormais le Chevalier Noir mène seul une croisade personnelle, sans l'appui de la police, qui va même jusqu'à le traquer comme un criminel.
C'est aussi un récit en forme de conte, qui réfléchit à la notion même de légende : ce Dark Knight est effectivement un combattant anachronique, qui inspire la peur, qui s'appuie sur sa réputation passée comme un avantage psychologique sur ses ennemis, pour pallier les affres de son grand âge désormais. Mais cet individu, qui apparaît encore plus grotesque maintenant dans son costume moulant alors qu'il n'est plus l'acrobate si efficace que l'Histoire a immortalisé, est aussi synonyme de chaos, de justice parallèle. En resurgissant, ses adversaires les plus dangereux sortent aussi de l'ombre et l'on peut légitimement s'interroger : Batman n'est-il pas à l'origine du mal qu'il affronte? Sa présence, son existence même, ne provoquent-t-elles pas l'émergence de formes maléfiques encore pire que s'il n'était pas là ?
Autrement dit : Batman créé-t-il le Mal ? Ou est-ce le Mal qui a créé Batman? Miller ne répond pas à ces questions - sage décision qui donne de l'ambiguïté à son sujet et suscite un vrai malaise.L'exemple de l'utilisation du Joker est éloquente à cet égard : presque guéri de son insanité, il menait une existence paisible dans l'asile d'Arkham lorsque, voyant un reportage sur son vieil ennemi à la télé, il arbore à nouveau son sourire démoniaque. Le retour de Batman n'a-t-il pas réveillé ce fauve criminel endormi ? Avant lui, la démence d'Harvey Dent/Two-Face n'est-elle pas elle aussi réactivé par la manifestation de Batman ?
L'autre élément-clé du scénario est le traitement réservé au personnage de Superman, devenu un instrument entre les mains du gouvernement, et qui devient dès lors antipathique. Miller joue sur l'aspect romanesque de l'outlaw Batman contre celui plus convenable du shérif Superman : le réflexe naturel du lecteur sera de prendre parti pour Batman car il incarne l'outsider face au tout-puissant Superman, il représente la rebellion face à l'ordre établi, la transgression face à la normalité. C'est parfaitement joué, mais, avouons-le, aussi très manichéen et démagogique... Autant que de supporter une équipe de foot amateur face à des professionnels dans une compétition, même si les premiers jouent mal et dévalorisent dès lors l'essence de leur sport.
En vérité, la vision qu'a Miller de Batman au soir de sa vie est déstabilisante : beaucoup d'auteurs, jusqu'à aujourd'hui, ont souvent écrit le personnage comme un homme supérieurement intelligent, le meilleur stratège qui soit. Mais derrière cette façade brillante a toujours brûlé un individu hanté, jusqu'à l'obsession, par la disparition tragique de ses parents, entretenant avec le milieu criminel un rapport ambivalent : s'il agit toujours avec économie, en visant juste, en allant droit au but, en sachant déterminer la menace qu'il affronte, c'est aussi un justicier volontiers violent, qui a souvent hésité à se débarrasser définitivement de ses ennemis.
Miller, lui, a pensé qu'avec l'âge Batman n'a plus ces scrupules et il en fait un chef de gang, dont les membres sont des barbares mutants ; le mentor d'un très jeune fille (peut-être attirée sexuellement par lui) pour laquelle il représente clairement la figure du Père mais qu'il n'hésite pas à entraîner dans des aventures dangereuses, signifiant qu'il n'a pas retenu la leçon de ses erreurs passées (la mort de Jason Todd) ; et défiant suicidairement le seul être dont la puissance surpasse son intelligence (Superman).
Même si, in fine, Batman abuse Superman en lui faisant croire à sa mort - et même si Superman n'en sera pas dupe bien longtemps - , on le voit, à la toute fin du récit, trônant au centre de Cour des Miracles, avec sa disciples et sa horde de monstres, au fond de sa cave, préparant déjà de nouvelles manières de préserver l'ordre (ou du moins, "son" ordre) à Gotham City. Il semble donc bien que le Dark Knight ne puisse plus vivre que dans l'adversité, la clandestinité, le maquis : il a renoncé à l'humanité pour n'être plus que le chef d'un gang aberrant. On peut interpréter ça comme son ultime sursaut, sa dernière pirouette, un pied-de-nez aux autorités, à la lumière, à la normalité. Ou bien comme sa déchéance irréversible, son abandon à ses névroses de toujours. Batman n'est-il pas devenu davantage la tête d'une milice qu'un noble redresseur de torts, le symbole d'un ordre parallèle, souterrain, plutôt qu'un héros sain d'esprit ?
En comparaison avec le portrait de Superman que dresse Miller, avec un cynisme mordant, où l'Homme d'Acier est la brave soldat surhumain au service de l'Etat, la position de Batman paraît, il est vrai, plus romantique, plus attrayante, attirante. Le Dark Knight refuse tout compromis, affiche une intégrité absolue, en ne se pliant pas aux régles d'un gouvernement, en préférant la Justice à la Loi, l'Ordre au Droit. Mais son jusqu'au-boutisme a quelque chose de pathétique dans son entêtement, et on peut aussi considérer son attitude comme de l'intégrisme plus que comme de la droiture : la déraison du personnage ne le rend pas sympathique ni efficace - sa Némésis, le Joker, préférera se suicider plutôt qu'il ne l'arrête une fois de plus, ce qui prouve bien sa défaite.
Batman n'en sort pas grandi : c'est finalement plus un manipulateur vicieux, un adversaire déloyal, qu'un fin stratège. Et même si Superman semble s'amuser du tour que lui a joué son ancien partenaire, en tant qu lecteur, on peut être plus dubitatif devant cette complicité retrouvé in fine alors que les deux héros étaient prêts à se tuer quelques pages auparavant...
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L'autre manoeuvre narrative et graphique de Miller dans cette série consiste à constamment entrecouper l'histoire par des images et des commentaires provenant d'écrans de télévision en contrepoint de l'intrigue. Cela traduit le phénomène d'attraction/répulsion que Batman provoque dans l'opinion publique : des journaux télévisés, des débats, des interventions de spécialistes rapportent, discutent et/ou analysent les effets du retour du justicier.
Le procédé est au début très intéressant : il apporte une distanciation ironique bienvenue à un récit sombre et pessimiste qui s'en trouve ainsi aéré. Mais Miller en abuse ensuite et cela ne devient plus qu'un gimmick essentiellement visuel pour ordonner des planches où se succèdent des séries de vignettes dont le bavardage ralentit l'action plus qu'il ne l'enrichit.
Pour rompre avec cette surabondance d'images illustrant le "méta-texte" de l'histoire, des splash-pages spectaculaires, souvent gratuites, nous sont offertes. On y reconnaît l'art de Miller, le dessinateur qui a ébloui les lecteurs avec Daredevil et ses scènes d'action chorégraphiées, mais la fluidité dont il fit preuve est absente ici. L'allure massive de son vieux Batman l'empêche d'avoir la grâce de danseur qu'avait le Diable Rouge d'Hell's Kitchen. A trop vouloir montrer la déchéance morale et physique de son personnage, Miller en fait trop : du coup, comment s'attacher vraiment à ce justicier dont les méthodes sont limites et la prestance évanouie ?
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La partie graphique proprement dîte de Dark Knight returns m'a toujours problème : à mon sens, elle résume la magie perdue de cet artiste révolutionnaire que fut Miller (même s'il s'est réinventé plus tard avec Sin City, mais au service d'histoires affligeantes). Il fait encore illusion sur le premier et une partie du deuxième tome, mais l'autre moitié et la fin de la série sont d'un niveau médiocre.
Le trait fin de la plume et les masses noires du pinceau de Klaus Janson ne sauvent plus rien : au contraire, elle souligne la laideur de certains plans et la faiblesse de plusieurs pages d'affilée. Les fulgurances sont encore là (comme lorsque Superman n'est plus qu'une silhouette noire avec une cape et un logo), mais trop rares pour pardonner ce qu'il y a autour.
Quant aux couleurs de Lynn Varley, elles n'incitent pas à la clémence et sa contribution m'a toujours paru surévaluée.
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Je suis donc partagé sur cette bande dessinée qui fait l'objet depuis sa publication d'un véritable culte, ayant inspiré des éloges à des connaisseurs ou fait office de révèlation pour nombre d'amateurs.
En même temps, il est aisé de comprendre pourquoi ce comic-book a été et reste un évènement, pourquoi il a fait de Frank Miller cet auteur si renommé (même s'il a perdu beaucoup de son lustre) : avec cette oeuvre, il a su se servir du système pour mieux s'en affranchir, et le succès qui a récompensé son audace lui a conféré un statut aussi icônique que le personnage qu'il a "revampé". C'est un livre dont l'impact soit aussi signifiant sur le plan artistique et historique qu'on y associe pour toujours son nom.

1 commentaire:

JP Nguyen a dit…

Je découvre votre blog et ses critiques plutôt bien écrites (bravo!).
Concernant DKR, je voudrais apporter mon grain de sel sur certains points :
- il y a certes un questionnement sur la relation entre Batman et ses ennemis mais Two Face réapparait avant Batman et sert plutôt à illustrer la fausse dualité d'Harvey Dent et Bruce Wayne. Harvey avait deux visages mais était entièrement pourri à l'intérieur. Bruce a deux identités mais est entièrement dévoré par son "moi" justicier.
- dans DKR, Superman semble souvent moqué mais sa puissance est aussi magnifiée dans plusieurs scènes (l'aisance avec laquelle il défait certains avions et tanks, la façon dont il détourne la bombe atomique puis sa "régénération"). Superman n'est pas stupide et sa réflexion sur la puissance et la folie humaine fait froid dans le dos : "ils peuvent faire ça (en parlant de la bombe) et tu leur riais au nez"
- Enfin, je ne perçois pas la conclusion comme une déchéance pour Bruce : il est à la tête non d'un gang mais d'une petite armée et il va continuer à lutter pour sauver un monde en proie à pire que des voleurs et des meurtriers : cela lui donne une certaine hauteur de vue, paradoxale, vu qu'il se retrouve sous terre :-) mais surtout cela l'élève bien au dessus de sa "simple" guerre au crime.
Tout cela pour vous dire que DKR est un de mes comics préférés et que je le préfère à Watchmen (brillamment réalisé mais un peu trop froid) : DKR enthousiasme plus le fanboy tout en considérant qu'il peut avoir grandi... Et contrairement à des récits Milleriens postérieurs, il conserve une certaine ambiguïté (justice sauvage des mutants reconvertis en "Fils de Batman" mais aussi actes de solidarité du citoyen lambda inspirés par le Dark Knight...)
Enfin, je glisse un lien connexe à votre article :
Scenes of DKR