mercredi 12 mars 2014

Critique 423 : REVUES MARS 2014


X-MEN 9 :

- La Bataille de l'Atome #0-5 : Prologue / All-New X-Men #16 / X-Men #5 / Uncanny X-Men #12 / Wolverine et les X-Men #36 :
(Extrait de X-Men : Battle of the Atom 1
Textes de Brian Michael Bendis. Dessins de Frank Cho.)
Illyana Raspoutine a utilisé sa magie pour se déplacer dans le futur afin de vérifier si la présence de premiers X-Men a vraiment altéré le continuum espace-temps et elle y a vu une situation dramatique.
De nos jours justement, l'apparition d'une nouvelle mutante criminelle conduit les premiers X-Men et leur tutrice, Kitty Pryde, à intervenir pour l'arrêter. Ils sont, sur place, pris à parti par des Sentinelles qui les mettent encore davantage en difficulté. C'est alors que les Uncanny X-Men leur prêtent main forte. Durant le combat, le jeune Scott Summers est apparemment mortellement blessé, entraînant aussitôt la disparition de son double moderne, avant d'être réanimé par Christopher Muse, un des UXM. Le Cyclope actuel réapparaît. 
(Extrait de All-New X-Men #16
Textes de Brian Michael Bendis. Dessins de Stuart Immonen.)

Cet évènement panique Wolverine et les autres professeurs de son école, qui décident, cette fois à l'unanimité, de renvoyer les premiers X-Men à leur époque d'origine. Mais les intéressés ne l'entendent pas de cette oreille, en particulier Jean Grey et Scott Summers qui prennent la fuite après que des X-Men du futur surgissent pour corriger le cours de choses.
(Extrait de X-Men #5
Textes de Brian Wood. Dessins de David Lopez.)

Les deux fugitifs doivent trouver de nouveaux alliés et se tournent vers les Uncanny X-Men : ça va barder...
(Extrait de Uncanny X-Men #12
Textes de Brian Michael Bendis. Dessins de Chris Bachalo.) 

Qui décidera du sort des premiers X-Men ? Eux-même ? L'équipe de Wolverine ? Celle de Cyclope ? Ou ces mystérieux mutants du futur ?
(Extrait de Wolverine & the X-Men #36
Textes de Jason Aaron. Dessins de Guiseppe Camuncoli.)

Pour fêter le cinquantenaire des X-Men, Marvel marque le coup avec un énième crossover, impliquant 4 séries : All-New X-Men et Uncanny X-Men de Brian Michael Bendis, X-Men de Brian Wood et Wolverine & the X-Men de Jason Aaron. Ce sont ces deux derniers auteurs qui ont imaginé cette intrigue.

Le casting déjà pléthorique de chaque série concernée est augmenté par des X-Men du futur qui veulent renvoyer dans le passé les premiers X-Men afin d'éviter que les choses ne tournent aussi mal que ce qu'ils ont vécu.
Malgré cela, la première partie de cette histoire se lit facilement sans qu'on soit perdu par le flot d'informations et le nombre de protagonistes. L'enjeu est d'autant plus limpide qu'il est déjà au coeur de la série All-New X-Men depuis son démarrage, il s'agit de savoir si la présence à notre époque des premiers X-Men peut altérer positivement ou négativement l'avenir. S'ils sont issus d'une réalité parallèle comme semblent l'être ces X-Men du futur, la suite ne s'annonce pas bien, mais le récit laisse planer le doute.

Ce doute est aussi nourri par les motivations des X-Men du futur qui, avec deux télépathes aguerris dans leurs rangs (le petit-fils de Charles Xavier et Jean Grey adulte), cachent leurs pensées aux mutants d'aujourd'hui. Et le mystère s'épaissit lorsqu'on suit les voyages dans le temps de Magie qui croisent encore d'autres X-Men contrôlant les Sentinelles.

Là où le bât blesse, c'est qu'on sent bien que cette saga a été bâtie pour faire bouger les lignes mais en convoquant des personnages qui, finalement, s'ils n'étaient pas là, ne manqueraient à personne. Le cas le plus flagrant concerne les X-ladies de la série X-Men écrite par Brian Wood (une série déjà lancée sur un concept assez artificiel) : Tornade, Malicia, en particulier ne font que de la figuration et ne servent à rien (sinon, pour Tornade, à asséner à Kitty Pryde des leçons de morale vite agaçantes).

En revanche, quand un scénariste ou un autre (en particulier Bendis et Aaron) s'attardent sur un personnage en particulier pour discuter de la situation et ses conséquences, on a droit aux meilleurs moments et on devine qu'effectivement, même si l'ensemble de l'histoire est un peu balourde, il y aura de vraies répercussions à la fin. Kitty Pryde est la protagoniste la mieux traitée de ce point de vue, remettant avec pertinence en question l'attitude de Wolverine en défendant ses protégés.
   
On verra si la seconde partie gagne un peu en nerf et confirme les changements ici suggérés.

Pour la partie visuelle, ce crossover a fière allure, même si, là aussi, on note des faiblesses assez déplorables.

Le prologue (d'une trentaine de pages) qui ouvre la saga est signé Frank Cho, mais celui-ci a dû trouver que cela manquait de bimbos en bikini et de dinosaures (ses deux grandes passions...) puisque Stuart Immonen le supplée sur les quatre dernières pages (le canadien fait l'effort d'imiter le style du coréen mais on reconnait quand même sa patte).

Immonen continue sur sa lancée pour l'épisode de All-New X-Men et fournit des planches magnifiques, au découpage très énergique et aux compositions élaborées (notamment quand les X-Men se rendent compte que Jean et Scott ont pris la fuite - une double-page de 12 cases diaboliquement bien disposées).

Puis David Lopez prend la relève pour le segment de X-Men : son trait élégant, expressif, magnifié par l'encrage de Cam Smith et les couleurs de Laura Martin, est superbe, faisant merveille dans des scènes en extérieur découpées avec dynamisme.

Chris Bachalo illustre l'épisode de Uncanny X-Men : assisté de cinq (!) encreurs, ses pages sont très inégales, avec un degré de finitions très variable, mais heureusement il a renoncé à se coloriser (laissant à Marte Gracia le soin de s'en occuper, ce qui rend l'affaire bien plus lisible qu'à l'accoutumée).

Enfin, Guiseppe Camucoli se charge de Wolverine & the X-Men : il est lui encré par Andrew Currie, mais rend une copie médiocre, avec des plans vraiment épouvantablement mal composés, des personnages peu expressifs, une mise en scène paresseuse. 

Bilan : partagé - le récit a indéniablement quelque chose d'accrocheur et de prometteur, mais on peut douter qu'impliquer quatre séries est judicieux. Par ailleurs, arrivé à mi-chemin, on reste sur sa faim. Espérons que tout ça décolle et aboutisse à quelque chose de plus convaincant. Graphiquement, en revanche, c'est de la belle ouvrage : ça ne compense pas tout mais la lecture reste agréable.

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