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Les membres de l'Umbrella Academy, un groupe de super-héros dissous, se réunissent après la mort de leur père adoptif, Sir Reginald Hargreeves. Hargreeves, un alien déguisé en un célèbre entrepreneur, a rassemblé les membres de l'Umbrella Academy peu après leurs naissances et les a entrainées pour sauver le monde d'une menace non précisée. Après sa mort, les membres continuent son plan pour sauver le monde.
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Tout d'abord, c'est une histoire très dynamique, où on ne s'ennuie pas un instant ! On néglige parfois cet aspect élémentaire d'un bon livre, à savoir qu'il doit être distrayant, et voici le premier volume, comptant six épisodes, d'une série qui se lit d'une traite parce qu'elle est écrite avec un sens du tempo exemplaire.
Si l'on va plus loin, on comprend ensuite que The Umbrella Academy est un comic-book vraiment moderne, au sens où il n'hésite pas à s'inspirer d'autres oeuvres prestigieuses, non pour les plagier ou les parodier, mais pour en tirer une variation baroque et inspirée.
Grant Morrison, qui a rédigé la préface de cette édition en VO et qui est devenu un ami de Way, a déclaré avec le sens de l'à-propos qui le caractèrise que "The Umbrella Academy, c'est l'équivalent des X-men mais écrit pour les gens cools". Neil Gaiman, qui n'est pas non plus un auteur à prendre à la légère, a aussi apporté son soutien à l'entreprise. Je sens que vous avez de plus en plus envie de le lire, avec de tels parrains comme prosélytes...
Si l'on va plus loin, on comprend ensuite que The Umbrella Academy est un comic-book vraiment moderne, au sens où il n'hésite pas à s'inspirer d'autres oeuvres prestigieuses, non pour les plagier ou les parodier, mais pour en tirer une variation baroque et inspirée.
Grant Morrison, qui a rédigé la préface de cette édition en VO et qui est devenu un ami de Way, a déclaré avec le sens de l'à-propos qui le caractèrise que "The Umbrella Academy, c'est l'équivalent des X-men mais écrit pour les gens cools". Neil Gaiman, qui n'est pas non plus un auteur à prendre à la légère, a aussi apporté son soutien à l'entreprise. Je sens que vous avez de plus en plus envie de le lire, avec de tels parrains comme prosélytes...
Narrativement, en effet, Way a été à bonne école : la figure de Heargreeves évoque celle du Pr Xavier et ses rejetons, les mutants de Marvel. Mais le scénariste a su aussi digérer une influence toute aussi importante en invoquant Alan Moore et ses Watchmen : ici aussi, tout commence par une mort et des allers-retours fréquents entre passé et présent nous éclairent sur les protagonistes et les enjeux d'une intrigue qui sait ménager ses effets jusqu'à un dénouement explosif.
The Umbrella Academy se résume-t-il pourtant à un ré-échantillonage de comics cultes ? Non. L'imagination de Way puise aussi dans d'autres registres et l'on pense à Tim Burton ou Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, sans oublier l'importance dramatique de la musique dans la trame narrative (la suite apocalyptique est bien une pièce musicale tout autant qu'une annonce de fin du monde). Emprunter à diverses sources pour les réinterpréter, en donner une interprétation originale : c'est aussi la singularité de cette série.
Le découpage à la fois dosé, osé et ravageur de Ba donne le la au lecteur qui tourne les pages avec une curiosité croissante et la garantie d'en prendre plein la vue. C'est avec un style anguleux, aux lumières tranchées, et un art consommé pour croquer des visages très expressifs et des postures très suggestives qu'il emballe aussi son monde. Réussir à imposer aussi fortement et rapidement un univers, des ambiances et des personnages est incontestablement la marque d'un redoutable graphiste.
The Umbrella Academy se résume-t-il pourtant à un ré-échantillonage de comics cultes ? Non. L'imagination de Way puise aussi dans d'autres registres et l'on pense à Tim Burton ou Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, sans oublier l'importance dramatique de la musique dans la trame narrative (la suite apocalyptique est bien une pièce musicale tout autant qu'une annonce de fin du monde). Emprunter à diverses sources pour les réinterpréter, en donner une interprétation originale : c'est aussi la singularité de cette série.
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Graphiquement, Gabriel Ba s'impose comme une révèlation majeure. Curieusement, c'est un artiste qui lui aussi ressemble à un mix de plusieurs prestigieux dessinateurs, comme Mike Mignola ou Stuart Immonen. Il a hérité du projet après que Way ait un temps pensé à l'illustrer lui-même (idée abandonnée en raison d'un planning surchargé par les tournées de son groupe, mais dont on peut avoir un aperçu dans les "bonus" de l'album, où figurent des études graphiques réalisées par l'auteur - qui a étudié à la School of visual arts avec des profsseurs comme Carmine Infantino ou Klaus Janson).Le découpage à la fois dosé, osé et ravageur de Ba donne le la au lecteur qui tourne les pages avec une curiosité croissante et la garantie d'en prendre plein la vue. C'est avec un style anguleux, aux lumières tranchées, et un art consommé pour croquer des visages très expressifs et des postures très suggestives qu'il emballe aussi son monde. Réussir à imposer aussi fortement et rapidement un univers, des ambiances et des personnages est incontestablement la marque d'un redoutable graphiste.
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Une suite (intitulée Dallas) est d'ores et déjà en route. Way a planifié une entreprise d'envergure, qui compterait plusieurs saisons, s'articulant d'ailleurs comme celles des séries télé, et l'éditeur publie via Internet dans l'anthologie Dark Horse presents de brefs récits complétant les épisodes publiées sur papier. C'est donc tout un monde qui est ainsi mis en place.
Un monde étrange et passionnant... Pourvu que ça dure (comme dirait les héros de Planetary) !
Un monde étrange et passionnant... Pourvu que ça dure (comme dirait les héros de Planetary) !
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