vendredi 18 novembre 2022

NAMOR THE SUB-MARINER #2, de Christopher Cantwell et Pasqual Ferry


Quand même, ça fait du bien de lire une bonne histoire avec Namor ! Christopher Cantwell prouve qu'il aime et connaît bien ce personnage, mais surtout qu'il l'a bien cerné dans cette mini-série futuriste. C'est somptueusement mis en images par Pasqual Ferry pour ne rien gâcher. Et la fin de l'épisode promet beaucoup pour la suite...


La Torche Humaine (Jim Hammond) a filé dans le ciel sans que Namor ait pu la rattraper. Eudora, sa conseillère scientifique explique en quoi l'androïde pourrait sauver l'humanité.
 

Namor et Luke Cage partent ensemble à sa recherche sur un voilier. Ils gagnent New York et le Baxter building où Namor espère que Reed Richards a conservé des infos sur Jim Hammond.


Une fois dans l'immeuble, Namor se rappelle la dernière discussion qu'il a eue avec Sue Richard, quand elle essaya de le convaincre de quitter la Terre avec les autres héros suite à l'attaque Kree.


Namor est sorti de sa rêverie par Machine Man qui l'attaque. Luke Cage l'aide à le maîtriser mais Machine Man s'enfuit en les prévenant d'une riposte imminente des machines...

Alors que Namor dans sa version MCU triomphe dans Black Panther 2 : Wakanda Forever (que je j'ai toujours pas vu), le prince des mers poursuit son aventure dans le futur sous la plume de Christopher Cantwell. Er même si d'autres avant lui ont su bien écrire le personnage (comme John Byrne ou Peter Milligan), force est d'avouer qu'on en a là une version passionnante.

Trop souvent réduit à un vilain, Namor est surtout un anti-héros, ambigü, parfois du bon, parfois du mauvais côté. Comprendre ça, c'est lui rendre justice. Ou alors il faut trouver une autre façon de l'animer et c'est comme ça que Cantwell a procédé.

A bien des égards, Namor the Sub-Mariner : Conquered Shores fait penser Old Man Logan et les autres mini-séries inspirés par le récit fondateur de Mark Millar (avec Hawkeye, Peter Quill, etc.). Il s'agit d'une forme d'ultime histoire de Namor, qui le montre plus âgé et changé par les ans. Du coup, la question de savoir s'il est bon ou mauvais ne se pose plus car il a évolué pour atteindre une nouvelle incarnation.

Le Namor de Cantwell n'est même plus roi, il a laissé le trône à Namorita, il a fait la paix avec Attuma, et veille sur une poignée d'humains rescapés d'une attaque menée par les Kree à la suite de laquelle tous les super-héros ont quitté la planète. Avec ses tempes blanchies, il ressemblerait presque à son rival d'hier, Reed Richards. Et c'est tout sauf un hasard si Namor va retrouver le Baxter building, repaire des Fantastic Four, désormais exilés.

A la fin du premier épisode, Namor voyait dans le ciel la première Torche Humaine, Jim Hammond, l'androïde créé par Phineas Horton, qui fut son premier adversaire puis son compagnon au sein des Invaders (avec Toro, Bucky et Captain America durant la seconde guerre mondiale). Quand ce deuxième numéro commence, Namor se lance à la poursuite de la Torche mais celui-ci le sème facilement car Namor n'a plus volé depuis longtemps et ses ailettes aux chevilles ne le lui permettent plus.

Mais l'apparition de la Torche a tout changé, pour tout le monde. Eudora, la conseillère scientifique d'Atlantis, explique que l'énergie de l'androïde pourrait fournir de quoi sauver les humains et les atlantes. Luke Cage n'est pas chaud à l'idée d'habiter sous l'eau, mais avant d'en arriver là, il faut de toute façon retrouver Jim Hammond. Et Cage entend bien ne pas laisser Namor partir seul à sa recherche. Captain America reste donc avec les rescapés humains.

Cage et Namor gagnent New York à bord d'un voilier. Au Baxter building, Machine Man va surgir et bouleverser leur périple... Christopher Cantwell trouble le lecteur avec ce rebondissement : Jim Hammond est introduit comme le sauveur, à moins qu'il ne s'agisse de celui qui achèvera ce qui reste de l'humanité puisqu'il est question d'un clan de robots prêts à en découdre.

Le duo Namor-Cage est inattednu mais évite à la mini-série de se complaire dans la nostalgie en reformant le tandem Steve Roger-Namor pour ce voyage. Cage n'aime pas Namor et ne s'en cache pas. Mais Namor n'est plus ce régent soupe-au-lait prêt à répliquer au quart de tour, toisant les humains comme des êtres inférieurs, il s'accommode de ce compagnon ombrageux. L'histoire ne dit pas un mot du sort des mutants suite à l'attaque Kree et occulte du même coup le sentiment de Namor vis-à-vis de la communauté à laquelle il appartient génétiquement (on verra si dans les prochains épisodes Cantwell en parle, mais je ne parierai pas là-dessus vu l'endroit où Namor et Cage vont se rendre dans le prochain épisode).

Captivant, le récit est aussi somptueux au niveau visuel. Pasqual Ferry est très en forme et ça fait plaisir. Son style convient parfaitement au personnage à qui il donne une majestie et une mélancolie mais aussi une forme de sagesse très élégante. Le costume dont il l'a vêtu m'a d'abord désarçonné car je pensais que ce vieux Namor aurait renoué avec son look originel, mais finalement cette combinaison noire lui sied bien.

L'armure qu'il porte ensuite est justifiée de manière simple et logique et le design est superbe. Ferry nous éblouit avec une splash-page renversante lorsqu'on voit Namor et Cage sur le voilier (voir ci-dessus). Et leur entrée dans New York submergée a le bon goût de rester sobre alors qu'on a vu et revu des images de la mégapole sous les eaux dans nombre de films catastrophe. En revanche, une fois, dans le Baxter building, Ferry déploie des trésors d'invention pour créer un intérieur très moderne aux formes épurées et sophistiquées à la fois.

Le flash-back avec Sue Richards est lui ausi découpé sans fioritures : Ferry s'appuie sur un dialogue exemplairement traité et qui suggère à merveille la relation entre la femme invisible et le prince des mers, une romance contrariée mais résumée à l'essentiel (Sue a préféré Reed comme on préfère la raison à la passion).

La bataille contre Machine Man est traitée avec dynamisme, avec des cases occupant la largeur de la bande, là encore le procédé importe moins que le résultat qui est efficace. Ferry a un trait naturellement beau et il a le bon goût de ne pas surcharger ses visuels avec des effets de composition inutilement compliqués. Tout est fluide.

C'est vraiment très agréable à lire, avec cette pointe de mélancolie et cette part d'inattendu qui suffisent pour avoir envie de continuer.

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