vendredi 16 octobre 2009

Critique 106 : AVENGERS - LIONHEART OF AVALON, de Chuck Austen, Olivier Coipel et Sean Chen








Avengers : Lionheart of Avalon rassemble les épisodes 77 à 81 du volume 3 des Vengeurs, publiés par Marvel Comics de Mars à Juin 2004. Le scénario est écrit par Chuck Austen et les dessins sont signés Olivier Coipel (sauf pour le 79 où Sean Chen assure l'intérim).
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Kelsey Leigh est une mère célibataire qui vit avec ses deux jeunes enfants dans le Sud-Est de l'Angleterre, où elle enseigne la Littérature et l'Histoire. Lorsqu'elle était mariée, un malfrat s'est introduit chez elle et l'a agressée devant son mari : elle a gardé de cette tentative de viol une impressionnante cicatrice au visage et elle s'est séparée de Richard, son époux.
Le destin de Kelsey va à nouveau être bouleversé le jour où elle et ses enfants se trouvent au milieu d'un affrontement dévastateur entre les Vengeurs et le gang des Démolisseurs
. Thunderball neutralise Captain America et la jeune femme s'interpose entre le super-vilain et le héros inconscient, en se protégeant avec le bouclier de ce dernier. Les coups répétés du boulet de Thunderball la blesse gravement au point qu'elle succombe peu après son transport à l'unité médicale voisine de Tony Stark.
Kelsey revient pourtant à elle dans l'Autre-Monde, au centre d'un cercle de dolmens où elle rencontre l'esprit de Brian Braddock (alias Captain Britain)
et de sa compagne Meggan. Pour sauver l'Angleterre de la démoniaque Morgane, elle accepte de devenir la nouvelle incarnation de Captain Britain, ce qui la ressucite. Mais cette chance a un prix terrible : en choisissant l'épée du pouvoir plutôt que l'amulette du droit, Kelsey est condamnée à ne jamais dévoiler sa nouvelle condition à ses enfants sinon ils périront dans d'atroces souffrances !
La nouvelle Captain Britain revient sur Terre où elle aide les vengers à vaincre Morgan et ses acolytes - dont le Chevalier Noir, qui possédait Thunderball. Elle agit violemment, avec l'énerge du désespoir, en contradiction avec le principe des Vengeurs (qui exige de ne jamais tuer ses adversaires).
Ses enfants protégés désormais par les Vengeurs et sa mère, Kelsey accepte d'intégrer l'équipe mais en sachant qu'elle ne pourra plus jamais être la mère qu'elle fut.
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Chuck Austen a mauvaise réputation parmi les fans de comics, mais ne connaissant pas sa production et attiré par le fait qu'il collaborait avec Olivier Coipel pour cet arc des Vengeurs (pré-Disassembled), je suis passé outre pour découvrir ce Coeur-de-Lion d'Avalon. Et je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette histoire, à la fois simple, symbolique, et très efficace, riche en action et animé par des personnages que j'adore (comme Hawkeye).
Austen insuffle un rythme soutenu, effrenné même, à son récit et le croisement improbable entre le parcours de Kelsey Leigh et celui des Vengeurs sur la piste du gang des Démolisseurs en Grande-Bretagne, le tout avec Captain Britain en guest-star, est tout à fait convaincant.
En comparaison avec le traitement actuel des Vengeurs (Nouveaux, Puissants, Jeunes, de L'Initiative, Dark), la simplicité directe de l'intrigue, la prime à l'action, ont quelque chose de revigorant : en cinq épisodes, on en prend plein la vue, pied au plancher, et c'est un vrai bonheur.
Austen n'a peut-être pas la singularité d'un Bendis, le savoir-faire d'un Johns ou le brio d'un Busiek, mais il mène son affaire avec maîtrise. La caractérisation est également louable et réserve quelques scènes savoureuses : on y voit Clint Barton prodiguer des conseils de drague peu orthodoxes à Steve Rogers, la Guêpe en délicatesse avec ses nouveaux pouvoirs (elle peut alors réduire ou augmenter sa taille, ce qui provoque quelques effets secondaires...) et avec Hank Pym (l'évocation de sa brutalité conjugale resurgit)... Austen anime les personnages avec une sorte de décontraction qui est réjouissante.
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Graphiquement, c'est un bonheur sans cesse renouvelé de lire des planches illustrées par Olivier Coipel (encore encrées par Andy Lanning, et Tim Simmons), qui, comme je l'ai déjà affirmé, est né poour dessiner les Vengeurs.
L'énergie de sa mise en page, la vigueur de ses images, l'expressivité de ses personnages : tout est parfait !

C'est à peine si on a le temps de déplorer son remplacement le temps d'un épisode par Sean Chen, dépourvu de toutes les qualités du français (trait raide au possible, découpage sommaire, inexpressivité totale...).
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Sans prétendre qu'Austen ne mérite pas sa mauvaise presse, voilà une aventure des Vengeurs "classiques" à côté de laquelle il serait idiot de passer.

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