jeudi 9 mars 2023

X-MEN #20, de Gerry Duggan et Stefano Caselli

suite directe de l'intrigue initiée le mois dernier, ce 20eme épisode de X-Men donne au départ l'impression de s'éparpiller, mais s'avère captivant car les lignes se rejoignent. Gerry Duggan trouve en Stefano Caselli un artiste plus subtil et fin, à même de traduire visuellement le meilleur de son script.


Les X-Men rapatrient Corsaire et d'autres individus menacés par les broods. Forge et Monet s'emploient à extraire la station Knowhere du trou noir où elle est. Jean Grey sonde télépathiquement Broo et découvre pourquoi ils ne contrôle plus ses sujets. Et un couple s'invite sur Krakoa...

En renonçant à rédiger des résumés détaillés et donc à spoiler des éléments de chaque épisode, je peux désormais relever les grandes lignes qui structurent un récit. Et cet épisode en est un parfait exemple.


Gerry Duggan construit son histoire avec plusieurs parties, dont certaines se répondent, et d'autres qui préparent le terrain pour de nouvelles intrigues. Le procédé est vieux comme les comics mais toujours efficace, s'il est maîtrisé.


Ici, comme le mois dernier, le fil rouge, c'est le mystère autour du comportement des broods : pourquoi se remettent-ils à attaquer des individus amis des mutants alors que leur roi, Broo, le leur a interdit ?

Si la scène du sauvetage est la plus spectaculaire, montrant avec quelle efficacité l'équipe actuelle des X-Men opère sous la pression, avec notamment une démonstration des pouvoirs de Iceberg en colère, le coeur de l'épisode est ailleurs.

On peut alors vérifier avec plaisir que Duggan a de la suite dans les idées puisqu'il réintroduit un ennemi croisé au tout début de son run (cf. X-Men #4). Le retour au premier plan de ce méchant et l'aspect retors de son plan sont parfaitement exploités dans la mesure où c'était absolument imprévisible.

Est-ce que Duggan va développer cela sur le long terme (ce qui serait une piste pour l'event Fall of X) ? Ou régler cette affaire rapidement ? En tout cas le danger est réel pour les mutants et on a envie de lire la suite.

Stefano Caselli nous régale. Je ne veux pas déprécier le dessin de Joshua Cassara, mais l'artiste italien est tout de même au-dessus, son trait est plus subtil, plus expressif. Son découpage est aussi plus simple mais plus fluide, avec des compositions mieux dosées.

Caselli ne se sent jamais obligé d'en rajouter, il plante le décor, dispose les personnages, et la lecture coule de source. Du coup, quand il doit mettre en scène un moment choc, il surprend vraiment le lecteur qui ne s'y attendait pas/plus.

Si le subplot avec Forge et Monet dans la station Knowhere peine davantage à passionner, encore une fois Caselli maintient notre intérêt en éveil par le simple fait qu'il ne dessine pas cette courte scène comme si elle n'avait pas de valeur.

Duggan réserve une ultime surprise avec la fin de l'épisode où il initie une nouvelle intrigue secondaire. Là aussi, l'effet est garanti car le lecteur ne pouvait pas l'anticiper. Mais le scénariste ne sort pas cela de nulle part, puisqu'il revient à ce qu'il avait introduit dans le tie-in de Judgment Day (c'est un indice, pas un spoiler).

Il y a de la matière à défaut d'une grande originalité dans tout ça. Mais nul ne pourra prétendre qu'on s'ennuie.

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