vendredi 8 décembre 2017

ASTONISHING X-MEN #6, de Charles Soule et Mike del Mundo


Avec ce sixième épisode, le premier arc narratif de ce nouveau volume d'Astonishing X-Men, Life of X, s'achève. Charles Soule est cette fois épaulé par Mike del Mundo au dessin, et la série est officiellement devenue une ongoing, qui se poursuivra avec un artiste différent à chaque numéro. 


Dans le plan astral, le Roi d'Ombre savoure sa victoire et annonce la fin de la partie qu'il disputait avec Charles Xavier : il lui avoue à cette occasion avoir triché en puisant un supplément d'énergie psychique dans une source sombre. Mais le Pr. X a également rusé et il abat ses cartes en lâchant sur Amahl Farouk ses atouts : Mystique, Rogue et Fantomex.


A Londres cependant, la situation reste compromise. Archangel s'emploie à neutraliser Old Man Logan et Gambit corrompus par le Roi d'Ombre. Le commandant Keene a, lui, décidé d'opter pour une solution radicale en obtenant de stériliser la zone infecté mentalement par les mutants, quitte à tuer pour cela des centaines de civils.


Le Roi d'Ombre est submergé par l'assaut de Rogue, Mystique et Fantomex qui lui donne le coup de grâce. Xavier peut se libérer de l'étreinte psychique de son ennemi. Conséquence immédiate : à Londres, Old Man Logan et Gambit sont immédiatement désenvoûtés.


Psylocke avertit alors Archangel de l'arrivée d'avions de chasse de l'armée britannique et lui demande de les empêcher de bombarder le quartier. C'est alors que Fantomex la rassure et, devant elle, se démasque pour lui révéler sa nouvelle personnalité...

C'est sur un coup de théâtre vraiment étonnant et inattendu que se clôt ce premier acte : bien malin qui aurait pu prévoir un tel twist, quand bien même les intentions de Charles Soule étaient claires (il avait indiqué, à mi-chemin, en interview que son histoire préparait le retour d'un personnage emblématique).

Le scénariste mène cet épisode sur un rythme très soutenu, en privilégiant l'action des deux côtés : dans le plan astral, le duel entre Xavier et Farouk s'achève de manière spectaculaire, tandis que dans le plan réel, les choses restent compromises entre une foule de civils possédés mentalement et l'imminence d'un bombardement pour stopper cette infection.

Mais, ne leurrons personne : le résultat ne serait pas aussi intense sans la contribution de Mike del Mundo, qui donne à ce numéro une radicalité visuelle extraordinaire. Cet artiste travaille uniquement digitalement et assure le dessin et la colorisation. Sur ce dernier point, il utilise une palette baroque avec des dominantes chromatiques volontiers criardes sur des formes évoquant parfois Bacon. 

On peut penser à Bill Sienkiewicz en examinant les pages de del Mundo, sauf que ce dernier privilégie les formes courbes, sinueuses (là où son aîné prestigieux favorisait les angles et flirtait avec l'abstraction). On évolue ainsi dans des ambiances volontiers psychédéliques qui conviennent parfaitement au combat fantastique et vicieux entre le Roi d'Ombre et le Pr. X. Bien sûr, on peut ne pas apprécier ce style, avoir le yeux qui piquent, et estimer que le découpage ne privilégie pas toujours la lisibilité, mais on ne peut en revanche nier son originalité ni la puissance esthétique qui se dégagent de ces images.

Charles Soule a en tout cas réussi un pari audacieux : en s'appropriant un titre dont les meilleures heures restent liées au run initial de Joss Whedon et John Cassaday, et en s'imposant comme un énième titre mutant dans une gamme encombrée (et guère inspirée), ses Astonishing X-Men s'impose comme une des séries les plus fortes et passionnantes depuis sa parution. J'ai hâte de découvrir la suite, qui profitera, pour commencer, de Phil Noto au dessin. 

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