HAPPINESS THERAPY est le sixième film réalisé par David O. Russell.
Le scénario est écrit par David O. Russell, adapté du roman Silver Linings Playbook de Matthew Quick.
La photographie est signée par Masanobu Takayanagi. Les musiques du film ont été réunies par Susan Jacobs. Le film est produit par Bruce Cohen, Donna Gigliotti et Jonathan Gordon, pour la Weinstein Company.
Dans les rôles principaux, on trouve : Bradley Cooper (Pat Solatano, Jr), Jennifer Lawrence (Tiffany Maxwell), Robert De Niro (Pat Solatano, Sr), Jacki Weaver (Dolores Solatano), et Chris Tucker (Danny).
Le film est sorti en France en 2012.
Le scénario est écrit par David O. Russell, adapté du roman Silver Linings Playbook de Matthew Quick.
La photographie est signée par Masanobu Takayanagi. Les musiques du film ont été réunies par Susan Jacobs. Le film est produit par Bruce Cohen, Donna Gigliotti et Jonathan Gordon, pour la Weinstein Company.
Dans les rôles principaux, on trouve : Bradley Cooper (Pat Solatano, Jr), Jennifer Lawrence (Tiffany Maxwell), Robert De Niro (Pat Solatano, Sr), Jacki Weaver (Dolores Solatano), et Chris Tucker (Danny).
Le film est sorti en France en 2012.
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Diagnostiqué tardivement comme bipolaire, Pat Solatano a été interné huit mois dans une clinique psychiatrique après avoir agressé l'amant de sa femme, Nikki, qu'il a surpris ensemble chez lui. Sans emploi, il est obligé de retourner s'installer chez ses parents et de suivre un traitement ainsi qu'une psychothérapie.
Son père, Pat Sr, est devenu bookmaker et espère gagner assez d'argent avec ses paris pour ouvrir un restaurant. Sa mère veille sur sa convalescence en essayant de le raisonner quand il parle de se réconcilier avec Nikki, qui a obtenu une ordonnance restrictive contre lui.
Pat accepte l'invitation à dîner de son ami Ronnie dont la femme, Veronica, est une amie de Nikki. Lors du repas, il fait la connaissance de Tiffany Maxwell, la soeur de Veronica, dont le mari, policier, est mort récemment, et qui tente elle aussi de se remettre de cette épreuve. La jeune et jolie veuve a été renvoyée de son travail après avoir couché, désespérée, avec tous ses collègues. Excédée par la prévenance de leurs hôtes, Tiffany quitte la table avant la fin et demande à Pat de la raccompagner chez elle.
Pat (Jr.) Solatano et Tiffany Maxwell
(Bradley Cooper et Jennifer Lawrence)
Amie de Nikki, Tiffany propose son aide à Pat pour lui remettre une lettre si, en échange, il participe avec elle à un concours de danse. Après y avoir réfléchi, il accepte, à contrecoeur, et se soumet en compagnie de la jeune femme à un entraînement rigoureux. Contre toute attente, Pat prend goût à ces rendez-vous, même si son père se méfie de Tiffany et de l'euphorie de son fils.
Dolores et Pat (Sr.) Solatano
(Jacki Weaver et Robert De Niro)
Il aimerait en vérité que ce dernier se calme et passe plus de temps avec lui, convaincu qu'il lui porte bonheur lors des matchs sur lequel il parie. Cette superstition culmine jusqu'à une confrontation des Eagles de Philadelphie sur laquelle Pat Sr mise tout ses économies et à laquelle doit assister, au stade, Pat Jr. Mais celui-ci a promis de voir Tiffany le même jour.
Pris à parti par des supporters du camp adverse, Pat Jr est finalement arrêté par la police et les Eagles perdent leur match. Tiffany surgit, furieuse, chez les Solatano et explique à Pat Sr que, contrairement à ce qu'il croit, c'est quand son fils est avec elle que ses joueurs gagnent. Le père fait alors un pari insensé avec son meilleur ami : il prédit que les Eagles gagneront largement leur prochaine rencontre mais également que Tiffany et Pat Jr auront une moyenne de cinq points sur dix à leur concours de danse.
Tiffany et Pat (Jr.)
Le jour venu, Les Eagles gagnent contre les Cowboys. Pat Jr et Tiffany doivent alors obtenir la moyenne au concours de danse dans le public duquel il aperçoit Nikki...
Cette année, j'ai décidé de varier les plaisirs pour alimenter mon blog et donc, outre des critiques de bandes dessinées, je proposerai parfois des articles sur des films. J'ai déjà consacré des entrées aux adaptations cinématographiques de comics Marvel et à des longs métrages qui m'ont particulièrement marqué ou plu, mais je souhaite désormais écrire sans attendre forcément des occasions exceptionnelles ni suivre l'actualité de sorties en salles (je vais au demeurant peu au cinéma et me rattrape volontiers avec des dvd).
Donc, après vous avoir parlé récemment de Beginners, aujourd'hui c'est au tour d'un autre film que j'ai vu et revu : Happiness Therapy. J'aime bien, je l'avoue, les comédies sentimentales mais à certaines conditions : les sucreries formatées produites par les grands studios sont divertissantes mais souvent peu mémorables, par contre quand un cinéaste avec un tant soit peu de personnalité et une histoire atypique s'inscrit dans ce genre, le résultat peut être jubilatoire, comme c'est le cas avec le film de Mike Mills et, ici, celui de David O. Russell.
Donc, après vous avoir parlé récemment de Beginners, aujourd'hui c'est au tour d'un autre film que j'ai vu et revu : Happiness Therapy. J'aime bien, je l'avoue, les comédies sentimentales mais à certaines conditions : les sucreries formatées produites par les grands studios sont divertissantes mais souvent peu mémorables, par contre quand un cinéaste avec un tant soit peu de personnalité et une histoire atypique s'inscrit dans ce genre, le résultat peut être jubilatoire, comme c'est le cas avec le film de Mike Mills et, ici, celui de David O. Russell.
Je suis toujours friand des petites histoires sur la genèse des films et les bonus des dvd permettent de les découvrir parfois. Ainsi ai-je appris que c'était le regretté Sydney Pollack qui avait en quelque sorte initié ce long métrage en en acquérant les droits (avant même sa publication) pour que Russell l'adapte et le réalise. Toutefois le metteur en scène de Out of Africa prévint son collègue que la tâche serait délicate car l'histoire mêlait humour et romance avec des personnages décalés. Mais David O. Russell ne fut pas apeuré car il trouva dans ce livre un écho à sa propre expérience : en effet, son fils était lui-même bipolaire.
Prévu au départ, par le cinéaste, pour les acteurs Vince Vaughn (puis Mark Wahlberg) et Zooey Deschanel (on notera que Wahlberg et Deschanel formèrent déjà un couple dans Phénomènes de M. Night Shyamalan), O. Russell corrigea sa copie pour convaincre Bradley Cooper dont la "bonne énergie de mauvais garçon" l'inspirait. Pour incarner Tiffany Maxwell, ce fut beaucoup plus laborieux : Anne Hathaway, Elizabeth Banks, Kirsten Dunst, Angelina Jolie, Blake Lively, Rooney Mara, Rachel McAdams, Andrea Riseborough et Olivia Wilde furent pressenties, avant que Jennifer Lawrence fut engagée. Considérée comme trop jeune au début (elle a dix ans de moins que Cooper), elle passa des essais qui impressionnèrent le cinéaste.
Que nous enseignent ces anecdotes ? Peut-être que la qualité essentielle de Happiness Therapy est, comme son réalisateur et ses interprètes, de gagner le coeur du spectateur grâce à leur énergie et leur conviction.
Sur le papier, il faut le reconnaître, elle est plutôt improbable, cette histoire d'amour entre deux névrosés avec un concours de danse comme ressort. David O. Russell la filme avec une caméra qui ne lésine pas sur les effets avec des mouvements d'appareil ostentatoires : il la joue un peu comme Scorsese, ce qui aboutit à un résultat étonnant, déconcertant, un peu maladroit même. L'hystérie n'est jamais loin, les personnages sont souvent à cran, à vif, avec des maux prononcés (les toc du père, les accès de colère du fils, la nymphomanie occasionnelle de Tiffany, les visites du copain d'asile, la fébrilité de la mère)...
Mais, comme l'a expliqué le réalisateur dans une "leçon de cinéma" au magazine "Studio Ciné Live", Happiness Therapy exprime surtout l'enthousiasme qu'il visait en l'écrivant et en le filmant. Russell n'a pourtant pas toujours été considéré comme un "nice guy" par ses acteurs - George Clooney, qu'il avait dirigé dans l'excellent Les Rois du désert, lui reconnaissait un vrai talent mais un comportement tyrannique - et il a connu un gros creux dans sa carrière après l'échec de I Love Huckabees (que je n'ai pas vu) avant de revenir en grâce avec Fighter (un film sur le milieu de la boxe, pas mal mais alourdi par le cabotinage de l'horripilant Christian Bale). Là, les planètes étaient en quelque sorte alignées : le cinéaste est en possession d'un sujet qui lui tient à coeur, qu'il met en scène avec une sorte d'insouciance revigorante, avec des acteurs acquis à sa cause (parce qu'ils jouaient aussi leur réputation : Cooper peinait à trouver le rôle qui ne se limiterait pas à sa belle gueule et Lawrence voulait convaincre le monde qu'elle n'était pas que la vedette de la franchise Hunger Games).
Cette union sacrée entre l'auteur et ses interprètes donne tout son charme au film et compense ses excès. L'enjeu d'une bonne comédie romantique n'est pas de savoir si les deux protagonistes finiront ensemble (c'est une convention) mais plutôt comment ils y arriveront. Le scénario offre une progression dynamique à cette romance en évitant beaucoup de clichés (par exemple, Pat Jr. et Tiffany ne s'embrassent vraiment qu'à la toute fin, et avant cela, on devine à peine le trouble qui peut signifier leur attirance - Pat Jr. apercevant Tiffany nue de dos dans le reflet d'un miroir chez elle). Les seconds rôles sont étoffés et font contrepoids avec des moments forts (Pat Jr. frappant accidentellement sa mère, Pat Sr. pleurant devant son fils). Et le morceau de bravoure final - le concours de danse - communique une folie contagieuse, avec une chorégraphie loufoque et sensuelle à la fois.
Bradley Cooper est effectivement formidable dans ce rôle grâce auquel, depuis, sa carrière a pris une autre dimension (persuadant Clint Eastwood de le recruter dans American Sniper, énorme carton critique et public pour un résultat choc) : il est parfait dans la peau de cet homme trompé qui finit par se calmer et pardonner - et aimer à nouveau. Sa présence physique l'emporte sur sa séduction naturelle sans qu'il ait eu besoin de se transformer exagérément (les cheveux courts et une barbe seulement).
Jennifer Lawrence est phénoménale aussi et elle n'a pas volé son Oscar de la meilleure actrice (ravi à la favorite Emmanuelle Riva à l'époque) : sa sensualité et ce mix épatant de fragilité et de détermination sont irrésistibles. Elle aussi a une densité à l'écran qui marque le spectateur, et pas seulement parce qu'elle y apparaît brune et avec quelques kilos supplémentaires (on notera d'ailleurs que cette comédienne, aussi jeune que douée, a un sacré tempérament, pleine d'autodérision et d'autorité quand elle ose publiquement se moquer d'elle-même et râler contre la discrimination salariale et physique des actrices à Hollywood).
Dans des rôles secondaires, Jacki Weaver et surtout Chris Tucker sont aussi remarquables (le second est très bien dirigé, O. Russell l'empêchant de cabotiner comme il s'y complaît souvent). Mais c'est Robert De Niro qui surprend le plus positivement : quoique grimaçant encore comme la caricature de personnages qu'il a souvent joués dans sa longue carrière, il est impeccable en père paniqué, et même terriblement émouvant lors de la fameuse scène citée plus haut où il confie tout l'amour qu'il porte à son fils.
Pas étonnant qu'avec les critiques favorables, le joli succès commercial et la pluie de récompenses, David O. Russell ait fait de Cooper, Lawrence et De Niro sa troupe fétiche depuis (on les retrouve tous trois à l'affiche de son dernier film, Joy, sorti le 30 Décembre dernier). Happiness Therapy est aussi ce film précieux qui aura scellé la réunion de ce cinéaste et de ces interprètes : Le Bon Côté des Choses, son titre québécois résume bien la réussite de ce projet.
Sur le papier, il faut le reconnaître, elle est plutôt improbable, cette histoire d'amour entre deux névrosés avec un concours de danse comme ressort. David O. Russell la filme avec une caméra qui ne lésine pas sur les effets avec des mouvements d'appareil ostentatoires : il la joue un peu comme Scorsese, ce qui aboutit à un résultat étonnant, déconcertant, un peu maladroit même. L'hystérie n'est jamais loin, les personnages sont souvent à cran, à vif, avec des maux prononcés (les toc du père, les accès de colère du fils, la nymphomanie occasionnelle de Tiffany, les visites du copain d'asile, la fébrilité de la mère)...
Mais, comme l'a expliqué le réalisateur dans une "leçon de cinéma" au magazine "Studio Ciné Live", Happiness Therapy exprime surtout l'enthousiasme qu'il visait en l'écrivant et en le filmant. Russell n'a pourtant pas toujours été considéré comme un "nice guy" par ses acteurs - George Clooney, qu'il avait dirigé dans l'excellent Les Rois du désert, lui reconnaissait un vrai talent mais un comportement tyrannique - et il a connu un gros creux dans sa carrière après l'échec de I Love Huckabees (que je n'ai pas vu) avant de revenir en grâce avec Fighter (un film sur le milieu de la boxe, pas mal mais alourdi par le cabotinage de l'horripilant Christian Bale). Là, les planètes étaient en quelque sorte alignées : le cinéaste est en possession d'un sujet qui lui tient à coeur, qu'il met en scène avec une sorte d'insouciance revigorante, avec des acteurs acquis à sa cause (parce qu'ils jouaient aussi leur réputation : Cooper peinait à trouver le rôle qui ne se limiterait pas à sa belle gueule et Lawrence voulait convaincre le monde qu'elle n'était pas que la vedette de la franchise Hunger Games).
Cette union sacrée entre l'auteur et ses interprètes donne tout son charme au film et compense ses excès. L'enjeu d'une bonne comédie romantique n'est pas de savoir si les deux protagonistes finiront ensemble (c'est une convention) mais plutôt comment ils y arriveront. Le scénario offre une progression dynamique à cette romance en évitant beaucoup de clichés (par exemple, Pat Jr. et Tiffany ne s'embrassent vraiment qu'à la toute fin, et avant cela, on devine à peine le trouble qui peut signifier leur attirance - Pat Jr. apercevant Tiffany nue de dos dans le reflet d'un miroir chez elle). Les seconds rôles sont étoffés et font contrepoids avec des moments forts (Pat Jr. frappant accidentellement sa mère, Pat Sr. pleurant devant son fils). Et le morceau de bravoure final - le concours de danse - communique une folie contagieuse, avec une chorégraphie loufoque et sensuelle à la fois.
Bradley Cooper est effectivement formidable dans ce rôle grâce auquel, depuis, sa carrière a pris une autre dimension (persuadant Clint Eastwood de le recruter dans American Sniper, énorme carton critique et public pour un résultat choc) : il est parfait dans la peau de cet homme trompé qui finit par se calmer et pardonner - et aimer à nouveau. Sa présence physique l'emporte sur sa séduction naturelle sans qu'il ait eu besoin de se transformer exagérément (les cheveux courts et une barbe seulement).
Jennifer Lawrence est phénoménale aussi et elle n'a pas volé son Oscar de la meilleure actrice (ravi à la favorite Emmanuelle Riva à l'époque) : sa sensualité et ce mix épatant de fragilité et de détermination sont irrésistibles. Elle aussi a une densité à l'écran qui marque le spectateur, et pas seulement parce qu'elle y apparaît brune et avec quelques kilos supplémentaires (on notera d'ailleurs que cette comédienne, aussi jeune que douée, a un sacré tempérament, pleine d'autodérision et d'autorité quand elle ose publiquement se moquer d'elle-même et râler contre la discrimination salariale et physique des actrices à Hollywood).
Dans des rôles secondaires, Jacki Weaver et surtout Chris Tucker sont aussi remarquables (le second est très bien dirigé, O. Russell l'empêchant de cabotiner comme il s'y complaît souvent). Mais c'est Robert De Niro qui surprend le plus positivement : quoique grimaçant encore comme la caricature de personnages qu'il a souvent joués dans sa longue carrière, il est impeccable en père paniqué, et même terriblement émouvant lors de la fameuse scène citée plus haut où il confie tout l'amour qu'il porte à son fils.
Pas étonnant qu'avec les critiques favorables, le joli succès commercial et la pluie de récompenses, David O. Russell ait fait de Cooper, Lawrence et De Niro sa troupe fétiche depuis (on les retrouve tous trois à l'affiche de son dernier film, Joy, sorti le 30 Décembre dernier). Happiness Therapy est aussi ce film précieux qui aura scellé la réunion de ce cinéaste et de ces interprètes : Le Bon Côté des Choses, son titre québécois résume bien la réussite de ce projet.
Bon, je ne commente que rarement tes articles et il semble d'ailleurs que ce ne soit pas trop dans les usages sur ce blog mais :
RépondreSupprimermerci pour toutes tes critiques, sources de découvertes ou redécouvertes !
Et bonne année 2016 !
Merci.
RépondreSupprimerLes commentaires sont toujours les bienvenus, même si les lecteurs de ce blog en déposent peu. J'y réponds quand ça me semble opportun, mais j'apprécie toujours les réactions à mes modestes critiques. Si celles-ci permettent aux visiteurs de découvrir ou redécouvrir des livres, films, dessins, ça suffit à mon bonheur.
Bonne année 2016 à vous aussi en tout cas !