samedi 17 janvier 2015

Critique 557 : SPIROU N° 4005 (14 Janvier 2015)


Bonne nouvelle : Le Royaume de Benoît Féroumont revient (et pour deux semaines d'affilée) ! Le Labo fait aussi son retour pour nous expliquer l'énergie solaire.

J'ai aimé :

- Benoît Brisefer : Le gorille blanc (4/9). Au village de M. Mbili, Benoît rencontre grâce à Biloulou le sorcier de la tribu qui croit lui aussi à l'existence du gorille blanc (symbole de bonheur) et pour preuve, il l'a vu alors qu'il était tout jeune. Tonton Placide, lui, découvre qu'un attentat se prépare contre le président mais il est neutralisé...
Dans l'interview qu'on peut lire en préambule de cet épisode, le dessinateur Pascal Garray détaille la réalisation de cette histoire et sa méthode de travail (à l'ancienne, il fait tout, tout seul). C'est aussi pour cela que j'apprécie cette lecture : Benoît Brisefer a un côté "old school" assumé et maîtrisé.
Le récit tient en haleine semaine après semaine et il a la force classique des bandes dessinées sans prétention mais bien menées.

- Une aventure de Spirou et Fantasio : La grosse tête (7/9). Prisonniers de rebelles du Bretzelburg, Spirou et (surtout) Fantasio comprennent la réalité de la situation de crise que traverse le pays.
Alors que l'aventure progresse vers son dénouement, Makyo et Toldac renversent habilement les rôles en faisant de Fantasio à nouveau une figure héroïque, tandis que Spirou continue de se comporter comme une diva. Ce faisant, cet épisode rend de manière troublante à la lumière des récents tragiques événements contre la rédaction de "Charlie Hebdo" un bel hommage à la liberté de la presse, une presse éducative et de combat, via l'évocation du "Moustique" qui a inspiré le chef des rebelles Helmut Khoule.
Téhem continue d'animer visuellement ce récit avec la même énergie depuis le début.

- Mélusine. Clarke reprend l'enquête dans l'école avec un gag savoureux mais par certains côtés (dé)culotté (en effet, on ne voit pas souvent des filles - et des démons - tout nus dans les pages de la revue).

- Le Royaume : A vos ordres, mon capitaine ! (1/2). François le forgeron dirige maintenant les troupes du bon roi mais peine à imposer son autorité, encore moins lorsqu'une fille se présente pour s'engager.
Benoît Féroumont revient pour un récit en deux parties de 9 pages chacune, et c'est un pur bonheur : comme il l'explique dans l'interview de la rubrique "En direct de la rédak", il a trouvé l'inspiration dans les buddy movies/series en s'appuyant sur un couple mixte, et donne encore une fois un rôle en or à une figure féminine (l'irrésistible Sophie Bellesec).
Le plaisir est total, avec des dialogues enlevés et des situations inspirées. Le meilleur, c'est que ça continue la semaine prochaine !

- Minions. Didier Ah-Koon et Renaud Collin proposent encore une fois un superbe gag sans paroles, à la chute imparable. Du travail d'orfèvre.

- Givrés ! Amalric et Madaule mettent en scène leurs drôles de créatures dans une satire bien sentie sur les smartphones : efficace.

- Capitaine Anchois. On est encore gâté avec une double ration de la série de Floris : le gag en une page est impeccable, et le strip en fin de revue du même tonneau.

- Le Labo : Energie solaire. Jean-Yves Duhoo est rare dans la revue mais sa bande dessinée éducative est toujours un rendez-vous à ne pas manquer : on y apprend vraiment un tas d'information sous une forme divertissante et très documentée. Ce pourrait être austère, c'est passionnant.

- Zizi chauve-souris. La chauve-souris de Trondheim et Bianco est-elle tombée amoureuse d'une souris ? Trois strips bien ironiques et toniques pour cette série jubilatoire.

- Rob. Clutch n'est-il pas en train de prendre goût au travestissement depuis que son ex-patron l'a dragué ? James et Boris Mirroir brodent avec talent sur la tolérance dans cette série toujours surprenante d'absurdité.

- L'Atelier Mastodonte. Jérôme Jouvray s'amuse de la détresse de Nob, puis Obion doit identifier son collègue Alfred lors d'un jeu. Malicieux et superbement dessiné : c'est désormais la coutume.

- Tash et Trash. Dino est égal à lui-même : son strip en trois cases me ravit toujours.

- Dad. Comment regarder tranquillement sa série télé préférée quand Bébérinice veut sortir ? La réponse dans le gag de la semaine de Nob, toujours au sommet de son art (voir di-dessous).

En direct de la rédak donne donc la parole à Féroumont, et annonce le retour des Nombrils (que je découvrirais pour ma part) la semaine prochaine.
Les aventures d'un journal revient sur la série Mirliton de Macherot, écrite avec Cauvin : l'occasion de voir que ce dernier a travaillé pour une de ses idole, qui n'a pourtant guère apprécié l'expérience.
La rubrique Cartes Blanches permet aussi à Trondheim de produire un gag très marrant avec Spip (qui sera la vedette du n° 4010).

Les abonnés ont la chance aussi d'avoir en supplément un bien beau poster de Spirou, Fantasio et compagnie par Munuera.

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