jeudi 7 mars 2024

BIRDS OF PREY #7 (Kelly Thompson / Javier Pina)


Meridian ayant révélé l'existence d'un voyageur temporel menaçant la vie de Barbara Gordon, celle-ci découvre que l'agresseur emprunte le Rouge, l'entité qui relie tous les méta-humains ayant des pouvoirs en rapport avec le monde animal. Il est donc décidé de demander conseil à Mari McCabe/Vixen, qui est pourtant tracassé par une étrange affaire...
 

Ce deuxième arc narratif de la série sera bref : deux épisodes. Mais il est évident désormais que Kelly Thompson a mis en marche une intrigue au long cours qui dépassera ce cadre restreint. La scénariste en profite pour ajuster son équipe d'héroïnes à la tournure que prend l'histoire.


Exit donc Harley Quinn (qui est réquisitionnée pour une énième mini-série Suicide Squad) et Zealot (dommage...). La fin du premier arc a révélé qu'un voyageur temporel menaçait la vie de Barbara Gordon, pilier historique des Birds of Prey, il faut donc le débusquer. Et on apprend ici qu'il se téléporte dans le temps et l'espace grâce au Rouge, c'est-à-dire toute ce qui relie les méta-humains au monde animal (alors que le Vert relie tous ceux qui ont des pouvoirs végétaux).


Kelly Thompson a un mérite indéniable : elle ne perd pas de temps pour exposer son propos. Si bien qu'elle peut se permettre de consacrer quelques pages à l'entraînement de Sin par Batgirl (Cassandra Cain) et Big Barda dans un escape game. Une manière aussi de remplir le quota d'action d'un comic-book super héroïque sans aller trop loin.


Le fait même d'écrire une série exclusivement féminine oblige son auteur à faire preuve d'ingéniosité pour que les personnages n'aient pas l'air d'être artificiellement ensemble. Si pour le premier arc, la présence de Harley Quinn avait pu déplaire à certains à cause de sa présence envahissante au sein des comics DC (et ce, même si Thompson réussissait selon moi à bien l'exploiter), on sent bien que la scénariste a désormais le choix de son casting et qu'elle entend piocher sans réserve dans le passé du titre.

En effet, il apparaît nettement que les Birds of Prey font face à un ennemi qui semble viser toutes celles qui ont fait partie, à un moment ou un autre, de l'équipe. On peut légitimement s'attendre dans un futur plus ou moins proche à revoir Manhunter, Lady Blackhawk, Katana, Huntress, Dove et bien d'autres. Ici, c'est avec plaisir qu'on retrouve Vixen, qui est un peu l'équivalent féminin d'Animal Man et qui était un peu sur la touche depuis un moment (alors qu'elle a fait partie de la Justice League).

La manière dont Thompson l'intègre est habile et suggère que les ennuis qui accablent actuellement Mari McCabe pourraient être liés à ceux des BoP. Par ailleurs, la scénariste n'a pas à se forcer pour (re)créer une familiarité entre Vixen, Black Canary et Babs Gordon notamment : leurs retrouvailles sont certes rapides mais spontanées. Et la dernière page tease malicieusement ce qui va suivre (on voit les BoP en lingerie qui défilent sur un podium et le texte indique que le lecteur est déjà gâté par ce spectacle).

Leonardo Romero ne signe que la couverture et laisse sa place à un fill-in de grande classe puisqu'il s'agit de Javier Pina. Déjà quand il a officié sur les X-Men de Gerry Duggan (pour laisser souffler Pepe Larraz), j'ai loué le talent de cet artiste et regretté qu'ensuite il ne devienne pas le dessinateur régulier du titre (à la place de Joshua Cassara). Donc, je me réjouis de le voir là en souhaitant qu'il alterne désormais avec Romero.

Pina ne cherche pas à copier Romero, son encrage est plus gras, son trait plus délié, et son expérience lui permet de tout bien dessiner. Il s'approprie les personnages sans aucune difficulté et nous régale avec de belles planches aux cases généreusement dimensionnées et un découpage au cordeau. Les couleurs de Jordie Bellaire assurent la cohérence esthétique de la série (et on peut deviner à quel point Bellaire prolonge ce qu'elle a fait sur The Nice House on the Lake, quoique de manière plus subtile).

Bref, un sans-faute, une lecture très agréable, et la confirmation que Birds of Prey a vraiment réussi son come-back.

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