jeudi 9 novembre 2023

UNCANNY SPIDER-MAN #3, de Si Spurrier et Javier Pina


Ce troisième numéro (sur cinq) de Uncanny Spider-Man est toujours aussi bon que les précédents. Cette mini-série est un pur bonheur à suivre. Si Spurrier développe son intrigue ave beaucoup de rythme et d'humour, tout en laissant place à des moments dramatiques et intenses. Ce mois-ci, Javier Pina, toujours excellent, remplace Lee Garbett au dessin.
 

Nimrod est furieux après le Vautour qui a engagé le Wild Pack de Silver Sable pour capturer ce nouveau Spider-Man téléporteur. Ils ignorent tous deux qu'il s'agit de Diablo et surtout que lui et Silver Sable sont devenus amants. Mais quand Diablo va retrouver Mystique, il va tomber sur des traqueurs familiers.


Je ne lis plus Spider-Man depuis un bail, et d'après ce qu'on m'en dit, j'ai bien raison car que ce soit Nick Spencer et Ryan Ottley ou actuellement Zeb Wells et John Romita Jr., le niveau est lamentable. Par contre, ça fait trois mois qu'a débuté Uncanny Spider-Man et c'est un plaisir chaque fois renouvelé.


A bien des égards, c'est là une synthèse inattendue mais bienvenue entre ce qu'on peut préférer chez le tisseur mais avec Kurt Wagner sous le masque. Alors, oui, bien sûr, il faut accepter le fait que pas grand-monde ne semble ici se douter qu'un type déguisé en Spidey, qui a une queue préhensible, des oreilles pointues sous le masque et se téléporte, ne leur évoque Diablo...
 

... Mais si on joue le jeu, alors, c'est effectivement jubilatoire. Si Spurrier réussit en somme à écrire du Spider-Man mieux que ceux qui écrivent le vraie série de Spider-Man !

Et en prime il se sert abondamment dans ce qui compose dans ce qui forme l'univers du tisseur. Dans les précédents épisodes, on a vu le Vautour (désormais au service d'Orchis), le Rhino, l'Epée et surtout Silver Sable. Au sujet de cette dernière, Spurrier a imaginé une sorte d'intrigue secondaire qui pimente sacrément l'histoire principale.

Car on apprend dans ce troisième épisode que Silver Sable et Kurt Wagner sont devenus amants. Lorsqu'il l'interroge sur leur liaison, elle affirme pourtant que ce n'est que pour le fun. Quand il la questionne sur la tentation de profiter de leurs moments intimes pour le piéger, elle reconnaît y avoir pensé mais si elle doit le capturer, ce sera selon ses termes, à la loyale en quelque sorte, dans l'exercice de ses fonctions.

Il y a une forme de malice assez réjouissante dans cette manière de décrire cette relation où aucun des deux n'est dupe. Mais surtout Spurrier en profite pour décaler le centre névralgique de son récit : si le danger ne vient plus principalement, directement de Silver Sable, il viendra d'autre part. Et c'est remarquablement pensé car cela maintient le lecteur et le héros en éveil.

Et c'est ensuite qu'on comprend exactement la nature des travaux menés par le Vautour pour Orchis. Je ne vous en dis pas plus, mais tout est lié, de fort belle manière avec les compétences du Vautour et celles d'Orchis. On renoue avec les thèmes initiaux qu'avait établis Jonathan Hickman quand il avait repensé l'univers mutant, avec la lutte non plus des humains et des mutants mais de mutants et des machines.

Spurrier développe aussi la ligne narrative concernant Mystique devenue amnésique et errant à la recherche de son enfant, ne reconnaissant pas Kurt sous son masque mais surtout étant profondément traumatisée depuis les événements du Hellfire Gala. Cette partie-là est presque plus convenue puisqu'on sent bien que le scénariste va préparer le retour de Raven Darkholme et surtout le titre X-Men Blue Origins (à paraître à la fin de ce mois et où sera révélée la véritable origine de Diablo - une arlésienne puisque déjà, à la fin des années 80, Chris Claremont et Alan Davis avaient prévu de la raconter dans un récit, Excalibur Genesis, hélas ! annulé).

Surprise : ce numéro n'est pas dessiné par Lee Garbett. Ce n'est qu'une hypothèse que je soulève mais je pense que cela a à voir avec le nouvel éditeur DSTLRY pour lequel il a déjà livré ses premières planches (parus dans un n° spécial présentant leurs premiers titres). Les indés n'hésitent plus maintenant à signer en exclusivité des auteurs et artistes en quête de renouveau et donc Garbett risque bien de signer sa dernière série pour Marvel avec Uncanny Spider-Man.

A sa place, on a donc Javier Pina, et ma foi, je ne peux qu'être ravi car j'adore ce dessinateur, bien qu'il soit trop sous-utilisé par Marvel. Il signe de magnifiques planches et s'il n'a pas le même trait que Garbett, il a la même énergie. Il anime Diablo avec un respect total pour le personnage et ce qui en est fait ici.

Pina fait vraiment partie des artistes qui mériteraient plus de considération de la part de Marvel, surtout quand on voit le niveau des "stormbreakers" qui sont placés sur des séries en vue et qui sont très loin d'avoir une aussi bonne technique et une aussi bonne narration graphique. Je dis ça, je dis rien.

Par contre si je vous dis de lire Uncanny Spider-Man, maintenant ou quand Panini le traduira, il faut me faire confiance. 

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