vendredi 28 avril 2023

ACTION COMICS #1054, de Philip Kennedy Johnson et Max Raynor, Dan Jurgens, Dorado Quick et Yasmin Flores Montanez


Ce n°1054 d'Action Comics a-t-il un editor (le type censé veiller à la qualité de la revue et à la correction d'éventuelles erreurs) ? On peut se le demander quand on s'aperçoit des erreurs de crédits sur la couverture, mais aussi de la médiocrité de son contenu. Mes craintes sur ce format se confirment et c'est sans doute le dernier exemplaire que je critiquerai car entre Action Comics et Superman, mon choix est désormais fait.


- ACTION COMICS (Philip Kennedy Johnson / Max Raynor) - Metallo enlève les Super-Jumeaux (Osul et Otho) que Jon Kent devait surveiller. Superman les retrrouve vite et affronte son ennemi avant de le convaincre de s'allier pour sauver sa soeur, Tracy Corben...


Est-ce que ça pouvait seulement fonctionner ? C'est la question qu'on se pose avec ce numéro d'Action Comics. Le format anthologique de ce mensuel avait quelque chose d'expérimental et prometteur, mais la proposition qui le portait, avec le titre animé par Philip Kennedy Johnson portait en elle les limites du concept.

En voulant mettre en scène toute la Super-famille, le scénariste faisait un pari ambitieux mais risqué car faire tenir tout ce monde sur une vingtaine de pages n'était pas une mince affaire. Il a, le mois dernier, blessé Kara, et éloigné Kenan et Connor, on pouvait deviner qu'il faisait de la place pour Kal et Jon, qui sont effectivement au coeur de cet épisode.

Du coup, Kennedy Johnson mise tout sur l'action et le grand spectacle et ferme le ban avec un cliffhanger qui remet en lumière un autre ennemi du man of steel. Hélas ! ce n'est pas, à mon avis, très judicieux tant cet adversaire est un des moins inspirés de la rogue gallery du héros. Du coup, l'intérêt pour la suite de l'intrigue s'en trouve fortement diminué.

Mais le vrai défaut de Action Comics est qu'elle trop peuplée, quasi-obèse. Là où Joshua Williamson avec Superman a adopté un parti-pris clair et basique (retour à l'aventure et le renouvellement dans la relation Superman-Luthor), Kennedy Johnson n'a pas su imposer le sien sinon en écartant une partie du casting et avec une histoire bien moins concentrée.

Ce mois-ci, contrairement à ce qu'indique la couverture, ce n'est pas Rafa Sandoval qui dessine, mais Max Raynor. C'est déjà gênant de constater que Sandoval ne peut pas aligner plus de trois épisodes consécutifs, mais Raynor évolue un bon cran en-dessous de lui, même si son travail reste très honnête.

Bref : je vais en rester là.


- LOIS & CLARK 2 (Dan Jurgens) - Ayant réussi à échapper au robot envoyée à ses trousses, la princesse Glyanna piège Jon Kent qui est recherché par ses parents, retardés par DoomBreaker...

Là aussi, pour la partie graphique, c'est la grande désillusion puisque Lee Weeks fait défaut. Comme l'artiste était le seul véritable intérêt pour lire Lois & Clark 2, autant dire que la motivation en prend un sérieux coup.

Dan Jurgens assume donc scénario et dessin. Sur ce dernier point, encré par son fidèle collaborateur Norm Rapmund, il ne fait pas d'étincelles : perso, je n'ai jamais été conquis par le style de Jurgens comme artiste, convenable mais sans plus. Ici, il réussit quelques planches (celles avec Glyanna et Jon) mais sa manière de croquer Superman reste très générique, loin de la classe de Weeks - même si les couleurs, magnifiques, d'Elizabeth Breitweiser atténuent le choc thermique.

Le récit en lui-même ne console pas : depuis le début, il ne casse pas des briques et le twist de fin d'épisode ne change pas grand-chose. Beaucoup de scénaristes vétérans sont condamnés, semble-t-il, à écrire des histoires situées dans le passé, mais pour un Mark Waid (avec World's Finest) qui en profite intelligemment, la majorité fait le strict minimum, sans inspiration.


- STEEL ENGINEER OF TOMORROW (Dorado Quick/Yasmin Flores Montanez) - Après avoir été attaqué par Amalgam,  John Henry Irons se rend à la conférence de presse pour l'inauguration de son complexe industriel SteelWorks...

Power Girl retirée du sommaire, Action Comics accueille donc Steel Engineer of Tomorrow qui s'intéresse au père et la fille Irons, proches de la Super-famille. Pas de quoi sauter de joie, sauf s'il y avait derrière ça un pitch accrocheur. Ce n'est absolument pas le cas puisque Dorado Quick (inconnu au bataillon) nous la joue encore ennemi caché dans l'ombre et préparant la chute de John Irons.

Côté dessin, c'est également insignifiant tant le trait de Yasmin Flores Montanez est impersonnel. DC n'a vraiment rien d'autre sous la main que cette back-up sans âme, et mise en images par une artiste aussi empruntée ? Faut croire que oui. Faut aussi croire que le format anthologique trouve ses limites quand en dehors de la série principale, le reste du programme fait aussi pâle figure.

Mais encore faudrait-il que la série Action Comics convainque, et ce n'est pas le cas. Je craignais bien qu'une des deux séries mensuelles avec le kryptonien ne soit pas à la hauteur et comparé au plaisir pris à la lecture du Superman de Joshua Williamson et Jamal Campbell, c'est sans regret que je laisse tomber Action Comics.

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