jeudi 3 novembre 2022

SHE-HULK #7, de Rainbow Rowell et Luca Maresca


C'est un peu l'heure de vérité pour She-Hulk maintenant que la série sur Disney + est terminée. Il faut pour Rainbow Rowell et Luca Maresca exister sans cette béquille télévisuelle. Et les auteurs en ont visiblement conscience puisque, après six épisodes plutôt pépéres, ce numéro est plus nerveux et apporte des éléments de réponse sur plusieurs points.
 

Après avoir couché ensemble, She-Hulk et le Valet de Coeur se réveillent côte à côte. Elle souhaite qu'il reste, il est d'accord pour y réfléchir. Jen doit passer au bureau car Andy lui a demandée une faveur.


Ce Samedi, en l'absence de Mallory Book, Jen rencontre un client peu commun : un Fatalitbot que la procureur veut inculper pour les crimes du Dr. Fatalis. Victor Mancha demande à Jen de le défendre.


Car le Fatalibot a développé une conscience et il veut se détacher de son concepteur mais aussi parce que Victor Mancha veut règler ça légalement, Jen accepte l'affaire.


Avant de rentrer chez elle, Jen fait un crochet par Brooklyn. Elle se présente chez April et Frank, qui les ont agressés, elle et le Valet de Coeur. Mais ils lui tendent un piège...

Bien que lancée avant la diffusion de la série She-Hulk : Avocate sur Disney +, il est évident que Marvel comptait sur cette production pour promouvoir ce nouveau volume du comic-book consacré à She-Hulk.

Si la série sur Disney + est, à mon avis, médiocre, la série de Rainbow Rowell est bien plus sympathique. la scénariste a sur s'approprier le personnage avec beaucoup d'empathie pour développer un premier qui vient d'être traduit en français (par Panini Comics). Rowell s'inspire ouvertement du run de Dan Slott sans pour autant être aussi humoristique : Jen renoue avec son métier d'avocate après avoir quitté les Avengers et recouvré une apparence plus humaine et ses capacités intellectuelles.

Comme depuis le début de ce relaunch, l'épisode et distinctement découpé en trois actes : dans le premier, on renoue avec Jen et Jonathan Hart (le Valet de Coeur) qui viennent de coucher ensemble. Ce rapprochement romanttique était attendu mais a été bien amené, et les deux amants veulent visiblement s'engager dans une relation sérieuse tout en sachant que ce n'est que le début.

Dans le deuxième acte, Jen se rend au bureau un Samedi car Andy lui a demandée de lui rendre un service sans que Mallory Book soit au courant. Un client peu commun attend et Rowell le traite avec humour mais en prenant en compte sa complexité. Comment défendre un individu qui est le sosie d'un criminel célèbre mais dont il s'est émancipé et qui est même devenu un authentique héros depuis ? Au passage, Rowell utilise Victor Mancha, qu'elle écrivait lors de son run sur Runaways - en vue d'un retour de ces personnages dans cette série ? Ou un simple guest-star ?

Enfin, le troisième acte va entraîner She-Hulk dans un piège qui, incidemment, va lui permettre d'en apprendre plus sur ce qu'a subi le Valet de Coeur. Celui-ci, en effet, lui avait raconté avoir été enlevé et soumis à des expériences à l'origine de la régression de ses pouvoirs, mais sans se rappeler qui l'avait ainsi utilisé comme cobaye. 

Cette construction assure une lecture simple et fluide. Le rythme est tranquille - trop ? Il est certain que She-Hulk ne brille pas par son swing et on a parfois le sentiment que Rowell abuse un peu trop de la décompression narrative. Toutefois, je veux croire que tout ce qu'elle emt en place, même lentement, débouchera sur quelque chose de plus mouvementé et je ne serais pas surpris que cela se décante à la fin de cet arc (donc en vue du douzième épisode).

Les dessins de Luca Maresca participe au plaisir qu'on a à lire cette histoire. L'artiste italien excelle à saisir les expressions des personnages, de manière subtile. Il est en revanche un peu plus emprunté quand l'action s'accélère, comme en témoigne la bagarre dans l'appartement d'April et Frank où les compositions d'image et les attitudes sont plus empruntées.

Le contraste est saisissant avec ce qui précéde car dans les deux premiers actes, tout est très bien dosé. Les moments de tendresse, d'intimité entre Jen et Jonathan sont traduits par des gestes délicats et des plans sur les visages très justes. Idem quand Jen examine le cas du Fatalibot tout en écoutant les arguments de Victor Mancha dans son bureau. Les gags sont bien mis en scène sans être trop encombrants, un peu comme sait si bien le faire un dessinateur comme Steve Lieber.

Au fond, peut-être que la principale qualité de She-Hulk est de reposer le lecteur en se positionnant comme une série super-héroïque en pointillés. Ce n'est pas suffisant pour en faire quelque chose d'indispensable, mais ça relaxe après un event comme Judgment Day ou au milieu d'autres titres plus mouvementés. Je compte au moins aller jusqu'au terme de cet arc avant de décider si ça mérite de s'investir sur le long terme. Et sans doute que Marvel fera aussi ses comptes à ce moment-là...

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