vendredi 2 septembre 2022

MOON KNIGHT : BLACK, WHITE & BLOOD #4, de Christopher Cantwell et Alex Lins, Nadia Shammas et Dante Bastianoni, Paul Azaceta


C'est pas très gentil de dire ça mais il était temps que ça se finisse (même avec une couverture fabuleuse de Rod Reis). En effet ce quatrième et dernier numéro de Moon Knight : Black, White & Blood n'est pas fameux. Et en définitive, cette collection de récits sur le Chevalier de la Lune aura déçu, après celle, un peu meilleure, sur Elektra (je n'ai pas lu celles sur Wolverine et Deadpool). Peut-être bien que Marvel (et DC) devraient arrêter avec ces expériences.


- Good Morning. (Ecrit par Christopher Cantwell, dessiné par Alex Lins.) - Je ne vais tenter de vous résumer ce segment, bien qu'il soit le meilleur des trois compilés dans ce numéro. Je ne saurai pas mettre les mots justes pour raconter ce qu'a voulu dire Christopher Cantwell.

Ce qui ne signifie pas que ce soit mauvais. C'est un récit onirique et violent, avec une ambiance intense. Cantwell est un scénariste intéressant, actuellement à l'oeuvre sur Iron Man (mais qui va bientôt achever son run), qui apporte une sensibilité indé à ses comics mainstream (The Blue Flame pouvant être considéré comme la synthèse). Et s'il fallait retenir quelque chose de ces anthologies Black, White & Blood, c'est qu'on y trouve des auteurs qu'il serait passionnant de voir animer tel personnage. C'est le cas de Cantwell avec Moon Knight.

Au dessin, c'est Alex Lins. Je me souviens l'avoir vu comme fill-in artist sur New Mutants lors du premier Hellfire Gala. Ici, il livre des planches tout à fait exceptionnelles, avec un découpage incroyable (jusqu'à vingt-cinq plans par page, en "gaufrier"). J'aime sa manière de croquer MK et son usage minimaliste du rouge mais aussi de trames grises.
 

- The Scent of Blood. (Ecrit par Nadia Shammas, dessiné par Dante Bastianoni.) - Là encore, je ne vais pas rédiger de résumé. Mais cette fois, je m'en dispense parce que c'est vraiment le pire truc que j'ai lu dans cette collection. Une énième histoire de culte, de possession, avec Marc Spector dans le rôle de la marionnette qui se rebiffe et fait couler le sang.

Que c'est mauvais ! Parfois, vraiment, on se demande qui valide les scénarios chez Marvel et qu'est-ce qui peut convaincre une editor qu'un tel script vaut la peine. Par-dessus le marché, Nadia Shammas n'est pas aidée par un dessinateur abominable, Dante Bastianoni, qui représente un Marc Spector/Moon Knight bodybuildé dans des décors aseptisés, et des compositions maladroites au possible.


- Born to Be. (Ecrit et dessiné par Paul Azaceta.) - Pour la troisième et dernière fois, pas de résumé. Paul Azaceta n'est guère inspiré et se contente surtout de se faire plaisir graphiquement. Il lui sera beaucoup pardonné pour les planches sublimes dont il nous gratifie. Moins pour son récit sans originalité aucune, avec un énième culte maléfique, d'énièmes références égyptiennes : le lot de clichés associés au personnage, mais qui ne sont plus acceptables que s'ils sont transcendés.

Azaceta est un très grand dessinateur, qui n'a pas la reconnaissance qu'il mérite, et qui actuellement officie sur des moitiés d'épisodes du Punisher de Jason Aaron (avec Jesus Saiz comme co-artiste). Adepte du "less is more" de Alex Toth, évoluant dans le registre du regretté John Paul Leon, avec des à-plats noirs fascinants et des contrastes saisissants, ses planches sont magnifiques et il est certain que si Marvel avait un Black Label, le rêve serait de le voir produire un récit complet ou une mini-série, qu'il écrirait et dessinerait.

Moon Knight lui va comme un gant, mais sans doute sa prestation aurait-elle été encore plus appréciable avec une histoire plus fournie, moins rabachée.

Panini va sûrement traduire ça prochainement et le vendre à un prix exorbitant. Je ne le conseillerai qu'aux mordus de MK et si vous avez évidemment de l'argent en trop.

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