samedi 9 juillet 2022

JANE FOSTER & THE MIGHTY THOR #2, de Torunn Gronbekk et Michael Dowling


Alors que le film Thor : Love and Thunder vient de sortir aux Etats-Unis, la parution de ce deuxième numéro de Jane Foster & the Mighty Thor tombe à point (l'opus de Taika Waititi sera visible chez nous Mercredi prochain). Néanmoins Torunn Gronbekk a son histoire à raconter et elle s'en acquitte avec talent, aidée avantageusement par le dessinateur Michael Dowling.


Asgard. Kurse donne l'assaut sur la ville des dieux. Les valkyries ripostent par les airs tandis que Lady Sif et Beta Ray Bill tentent d'organiser leurs troupes.


De son côté, Jane Foster, guidée par l'esprit d'Odin dans le marteau Mjolnir, sollicite l'aide du Dr. Voodoo. Il lui indique que la flèche qui a blessé Thor a une pointe en métal venant des Limbes.


Asgard. L'Enchanteresse usurpe l'apparence d'un soldat pour se glisser dans un palais où elle compte mettre la main sur les clefs de Hel. Lady Sif la repère et avertit Beta Ray Bill.


Jane Foster arrive dans les Limbes et pénètre dans une bibliothèque. Elle secoue l'individu qui s'occupe de l'endroit pour obtenir des renseignements quand elle doit faire face à un familier de cette dimension.

La construction de cet épisode est des plus classiques, c'est entendu, mais elle est très efficace. Torunn Gronbekk choisit de narrer les actions parallèlement et cela permet au lecteur d'apprécier les obstacles qui se dressent devant les héros.

On a donc d'un côté l'enquête menée par Jane Foster/Valkyrie et Odin, dont l'esprit est désormais dans le marteau Mjolnir. Ils trouvent l'endroit où Thor a été attaqué et comme indice la pointe métallique d'une flèche. Odin ne réussissant pas identifier l'origine de ce métal, Jane décide de faire appel à un spécialiste. Direction : la Nouvelle Orléans.

Gronbekk a l'idée brillante et angoissante de montrer que cette visite n'est pas la bienvenue : les habitants de Bourbon Street sont sous l'emprise du Dr. Voodoo et tentent d'intimider Jane Foster. Odin râle mais le sorcier finit par se montrer et autorise les visiteurs à le rejoindre au calme. Ce moment de tension est parfaitement mis en scène et suggère que les forces asgardiennes et la crise qu'elles traversent avec la disparition de Thor engendrent une situation sensible.

En parlant de crise, Asgard est sous le feu de ses ennemis, rassemblés par la mystérieuse femme masquée qu'on a vue dans le premeir épisode. Kurse, depuis un drakkar volant, et ses elfes noirs bombardent la cité céleste. Grâce à Michael Dowling, on vibre car son découpage est spectaculaire. La dimension généreuse des cases, les angles de vue très dynamiques, les compositions très claires permettent  d'apprécier à fond de la fureur du combat. Les dégats occasionnés sont impressionnants, notamment avec la chute d'une tour, mais aussi avec la riposte des valkyries qui évoluent dans les cieux comme des avions de chasse (avec des chevaux ailés en lieu et place des coucous).

Retour sur Terre avec Voodo qui, lui, reconnaît vite d'où vient la pointe de la flèche. Torunn Gronbekk va nous entraîner dans une direction séduisante : les Limbes. Pour ceux qui lisent actuellement New Mutants (par Vita Ayala et Rod Reis), c'est une zone dont la dangerosité n'est plus à expliquer. Bien que je ne sois pas un expert, je me demande si les asgardiens se sont souvent aventurés dans les Limbes pour y affronter des démons. En tout cas, c'est une idée ingénieuse, qui change un peu des ennemis traditionnels de Thor. 

Sur ce passage, on est ébloui particulièrement par les couleurs magnifiques de Jesus Arbutov, comme toujours. Il joue sur 'une source lumineuse réduite mais qui donne là encore une ambiance envoûtante. Associé au trait précis et élégant de Dowling, cela donne des planches de très belle facture, la preuve que cette mini-série est soignée par ceux qui la produisent.

La bataille en Asgard atteint une sorte de paroxysme (la chute de la tour précitée) mais aussi avec l'entrée en scène d'Amora l'Enchanteresse. Le moment où, passant devant un miroir magique alors que Lady Sif la localise, est impeccablement mis en scène. Il y a chez Dowling comme chez Gronbekk une volonté tout à fait louable de ne pas compliquer les choses, de proposer une lecture simple, sobre, qui a pour effet imparable de rendre ce genre de moment captivant. On le garde en mémoire alors même que ni le script ni le dessin ne cède à la facilité, mais respectent l'un et l'autre un tempo parfait.

Je n'ai pas voulu spoiler l'identité de l'adversaire contre qui, dans le prochain épisode, Jane Foster (qui revêt à nouveau le costume de la puissante Thor) devra se battre, mais si, là encore, vous lisez actuellement New Mutants, vous réussirez facilement à deviner de qui il s'agit. Et ça promet une belle baston.

On pourra déplorer de peu voir Thor et que le peu qu'on en voit nous le montre dessiné avec un manque flagrant de gabarit. C'est le seul bémol que j'émettrai au sujet du dessin de Dowling. Mais il a le temps de rectifier cela, car il ne fait pas de doute qu'on verra, comme le promet le titre de la mini-série, Jane Foster et Odinson réunis d'ici la fin. Cependant, j'apprécie tellement de revoir Jane dans l'habit de la déesse du tonnerre que je me fiche un peu de la quasi absence de Thor. Pour moi, les épisodes où Jane endossait le titre étaient les meilleurs du run de Jason Aaron et j'aurai aimé que Marvel prolonge cela en publiant une série Mighty Thor (ce serait d'ailleurs encore possible maintenant que Odinson est devenu roi des Neuf Royaumes).

En attendant une telle éventualité, je savoure ce qu'offrent Gronbekk et Dowling. Et j'attends avec gourmandise la suite.

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