jeudi 28 novembre 2019

NEW MUTANTS #2, de Jonathan Hickman et Rod Reis


J'ai été sceptique avec le premier numéro de New Mutants. Mais je tenais à donner sa chance au produit et bien m'en a pris. Jonathan Hickman, seul à la barre de ce deuxième épisode, redresse la barre, même s'il ne corrige pas tout. En vérité, il faut lire cette nouvelle version du titre avec un certain détachement et alors on en retire du plaisir. Bien traduit visuellement par Rod Reis.


Abandonnés par les Starjammers et arrêtés dans la foulée par la garde impériale Shi'ar, les Nouveaux Mutants sont placés en détention avant leur procès. Sunspot a fait appel à un avocat mais le verdict rendu est sans appel : ils sont reconnus coupables et condamnés à la prison à vie !


Pour les prendre en charge, pourtant, une surprise les attend puisque c'est leur ami Cannonball et sa femme, Smasher, qui se présentent. Grâce aux relations de cette dernière, ils échappent au pénitencier mais sont assignés à résidence.


C'est que la situation est critique dans l'Empire : une guerre se prépare et Gladiator, le chef de la Garde Impériale, est à la manoeuvre pour riposter efficacement. Dans cette configuration, les Nouveaux Mutants ont un rôle à jouer.


Gladiator, en effet, à décidé de mettre à l'abri Xandra, l'héritière du trône Shi'ar, afin de mieux préparer l'Empire au conflit qui l'attend. Les Nouveaux Mutants sont désignés pour assurer la protection de Xandra.


Et, pour éduquer la jeune femme à son future rôle d'impératrice, elle sera accompagnée et guidée par sa tante, Deathbird, une des plus redoutables guerrières Shi'ar... Qui tape immédiatement dans l'oeil de Sunspot.

Dans ma critique du premier épisode, j'insistai sur le fait que la caractérisation des Nouveaux Mutants avaient de quoi surprendre tant ils étaient traités comme les ados/post-ados qu'on connaissait à leurs débuts. Un décalage criant quand on sait que, depuis, chacun a traversé bien des épreuves, mûri, changé.

Cette bizarrerie était d'autant plus déconcertante que Jonathan Hickman avait lui-même utilisé Sunspot et Cannonball, deux des membres emblématiques de l'équipe, au coeur de son intrigue actuelle, dans ses Avengers.

Cela continue de me perturber, mais finalement, j'arrive à en faire abstraction car la lecture de ce deuxième épisode s'avère très plaisante. L'histoire est narrée, en voix-off, par Sunspot, et Hickman fait preuve d'un humour réjouissant car Roberto da Costa est un garçon irrésistiblement arrogant, que les situations contredisent sans arrêt. Il est ainsi convaincu que sa fortune et son entregent vont tout arranger, que son charme est imparable, qu'il est le leader incontestable de l'équipe... Et il a tout faux.

De l'autre côté, Cannonball est l'archétype du type cool et sympa, plus pragmatique aussi. Absent des événements ayant secoué la communauté mutante récemment (depuis l'instauration de la communauté de Krakoa), il porte un regard frais et philosophe sur ce qu'il a raté, tout en ironisant sur Sunspot (qui espérait faire partie des membres éminents de la Nation X).

Le favoritisme de Hickman pour les deux garçons se fait au détriment des autres membres du groupe, réduits à faire de la figuration. C'est que, de Magie à Chamber en passant par Mirage, Karma, Mondo, Cypher, Wolfsbane, ça fait quand même beaucoup de monde - et on se demande alors s'il était si judicieux d'intégrer Chamber et Mondo au collectif, déjà fourni des Nouveaux Mutants (alors que Magma en a été écartée).

Ces maladresses, qui peuvent encore être corrigés (car Hickman travaille sur le long terme), ne sont pas réellement compensées par le dessin (ce n'est pas son rôle), mais la série profite à fond de la prestation formidable de Rod Reis.

L'artiste maîtrise son sujet et les personnages, auxquels il arrive à donner une vraie présence, même quand ils disposent de peu de place. Une scène comme la partie de cartes est un régal grâce à Reis qui représente les expressions des joueurs et, grâce à un découpage sobre (un "gaufrier"), souligne la malice de Mirage.

Sans avoir recours à beaucoup de plans larges, Reis, qui assure aussi sa colorisation, parvient à situer habilement chaque évolution du récit. On bouge quand même pas mal, entre la prison, le tribunal, l'appartement de Cannonball, un croiseur Shi'ar, la résidence de Xandra, l'arrivée de Deathbird.

Pour tous cs bons points, on sera indulgent sur ce qui cloche. Car, au fond, New Mutants ressemble à ce qu'on en attend : une série jeune mais pas futile ni superficielle, dynamique et pleine de ressources.

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