vendredi 12 juillet 2019

SUPERMAN #13, de Brian Michael Bendis, Brandon Peterson et Ivan Reis


Un épisode pour rien. Ou pour pas grand-chose. C'est ce qu'on retiendra de ce treizième numéro ("je ne ne suis pas superstitieux, ça porte malheur" comme disait je-ne-sais-plus-qui). Brian Michael Bendis surjoue le mystère sur la fin de Krypton et diffère trop les révèlations. Par ailleurs, Brandon Peterson dessine la quasi-totalité du chapitre, sans démériter certes mais sans égaler Ivan Reis.


Autrefois, sur Krypton. Jor-El se tient devant le Conseil scientifique et expose sa théorie sur la fin prochaine de la planète. Mais ses arguments sont réfutés par l'auditoire, notamment le Gardien d'Oa, Ali Apsa.


Le ton monte et le nom de Rogol Zaar est prononcé, sans que Jor-El comprenne la mention à ce mercenaire dans ce débat. Le Conseil se retire pour délibérer et donne rendez-vous à Jor-El dans 24 heures.


En ville, Jor-El aborde une collègue, Kito, à qui il demande des informations sur Rogol Zaar. Elle se dérobe. Juste après, il est agressé par un soldat thanagarien qui le blesse mais qu'il arrive à neutraliser.


De retour chez lui, Jor-El alerte sa femme et la convainc de faire quitter Krypton à leur fils, Kal-El. Un séisme se déclare, c'est la fin, déjà. Aujourd'hui, dans le vaisseau de son père, Superman s'interroge.


Jor-El achève de lui expliquer que le Cercle veut l'empêcher de révèler leurs manigances passées, raison pour laquelle on l'a attaqué. Superman désapprouve le projet de vengeance de son père qui maintient qu'il changera d'avis quand il découvrira le fin mot de l'histoire dans les cendres de Krypton...

Depuis qu'il a pris en main la série Superman, Brian Michael Bendis a entrepris de raconter l'histoire secrète de la disparition de Krypton. Le méchant Rogol Zaar s'est vanté de l'avoir détruite et on a ensuite appris qu'il agissait sur l'ordre de Gandelo, membre du Cercle, un groupuscule composé de plusieurs notables extra-terrestres.

Néanmoins, depuis plus d'un an maintenant, on ignore toujours ce qui a valu à Krypton un tel châtiment. Jor-El savait la planète menacée et a tenté d'organiser le sauvetage de sa population, sans en avoir la possibilité. Il a juste pu épargner son fils, qui est donc devenu Superman en atterrissant sur Terre.

Il apparaît seulement que Krypton était condamnée naturellement mais que sa fin a été accélérée par le vol d'un dispositif mis au point par le père de Supergirl, initialement voué à préserver la planète mais dont l'usage a été inversé. A cela s'ajoute la haine viscérale de Rogol Zaar pour les kryptoniens, qui seraient responsables du triste sort de ses semblables éparpillés aux quatre coins du cosmos.

Plus d'un an à tirer la corde là-dessus, c'est tout de même un peu long, même si, entre temps, Bendis a développé d'autres pistes narratives (notamment le voyage mouvementé de Jon Kent avec son grand-père). Je comptais que cette Unity Saga serait réglée au douzième épisode, mais elle se concluera au quatorzième, le mois prochain.

Revenir comme il le fait sur le passé de Krypton, la bataille d'expert mené par Jor-El face au Conseil scientifique... Tout cela ressemble fort à un épisode pour rien, qui ne fait que dire ce que tout le monde a compris depuis belle lurette. Une sorte de moyen de faire durer le plaisir, de gagner du temps. Dommage. 

Le fait aussi que ce soit Brandon Peterson qui dessine 19 des 23 planches de ce numéro déçoit. L'artiste ne démérite pas, c'est même un bon fill-in, garantissant une bonne qualité à la série, mais on sait qu'il est appelé pour permettre à Ivan Reis de souffler (le brésilien ne réalise que les quatre dernières pages de l'épisode).

Paradoxalement, cette déception peut annoncer un grand final, épique, à la (dé)mesure de l'ambition de Bendis, puisque le sort de Rogol Zaar et la vérité sur Krypton (cette retcon qui ne dit pas son nom - mais ce n'est pas la première fois que l'histoire de la planète est réécrite) formeront le programme du prochain chapitre et la conclusion de la saga. Croisons les doigts (même si ça devrait quand même bien le faire).
      
La variant cover d'Adam Hughes.

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