vendredi 26 avril 2019

PUNK MAMBO #1, de Cullen Bunn et Adam Gorham


Valiant Comics, c'est l'éditeur autout duquel je tournais depuis un moment sans trouver de point d'entrée. Pourtant, il était présenté comme une alternative efficace aux "Big Two", un peu comme Dark Horse et Image. Punk Mambo fait partie d'une nouvelle collection de séries qui vont remplacer les "classiques" maison, tout en étant le spin-off d'un titre pré-existant. Aux manettes, Cullen Bunn et Adam Gorham, transfuges de Marvel, en quête de liberté.


Londonienne, Punk Mambo s'est exilée en Louisiane où elle loue ses services de chasseuse de démons. Elle reçoit comme première mission de retrouver une bande de jeunes punks enlevés dans le bayou.


C'est ainsi qu'elle combat des cannibales dégénérés à Grunch Road avec l'aide d'un esprit, Ayezan (Aye pour faire plus court) qu'elle invoque à volonté. Elle torture un des monstres pour localiser l'endroit où sont retenus les otages.


Mais elle tombe sur un os en faisant face à un démon plus puissant que Aye. Elle déploie de nouvelles ressources pour en venir à bout et rend à leur liberté les jeunes punks.


Errant ensuite dans les rues de la Nouvelle-Orléans, Mambo échoue à rappeler Aye. La reine du vaudou, Marie Laveau, surgit et lui offre son aide en lui expliquant que l'esprit est retenu par une force trop puissante pour la jeune femme.


Direction : Haïti, la terre du vaudou. Via un portail dimensionnel, Marie guide Mambo jusqu'à un marché où une commerçante, Maman Brigitte, lui indique une église. A l'intérieur, tous les fidèles sont possédés par le Loa et promettent leur aide en échange des services de leur visiteuse...

Punk Mambo est d'abord apparue dans la série Shadowman (qui va certainement faire l'objet d'un relaunch puisqu'elle n'est plus publiée actuellement), déjà située dans le domaine du mysticisme. Comme one le voit, c'est une jeune femme au look correspondant à son nom, avec sa crête iroquoise rose, ses tatouages, piercings, et sa tenue de rockeuse punk.

Les familiers de l'univers mutant de Marvel ou de West Coast Avengers récemment lui trouveront un indéniable air de ressemblance avec Quentin Quire/Kid Omega, et pas seulement physiquement car Punk Mambo a le même sale caractère effrontée et revêche. Bref, on est sûr de ne pas s'ennuyer avec elle.

A l'image de cette héroïne, Punk Mambo, la série, a un aspect borderline, rebelle, qui a dû si bien inspirer le scénariste Cullen Bunn. L'ancien auteur du western fantastique The Sixth Gun (chez Oni Press en vo, Urban Comics en vf) n'a jamais convaincu chez Marvel ou DC, où son imagination prolifique s'accomodait mal des contraintes éditoriales et de l'obligation de livrer des histoires pour un public ciblé. 

En revanche, quand il se défoulait chez Dark Horse, dans des titres horrifiques (comme le terrifiant Harrow County), Bunn retrouvait des couleurs et révélait sa vraie nature, celle d'un conteur amateur de série B, plus à l'aise qu'avec des super-héros.

Recruté (comme d'autres scénaristes en difficulté, comme Tim Seeley qui va relancer Bloodshot) par Valiant, Bunn ne met pas longtemps à prouver son savoir-faire. Ce premier épisode ne s'embarrasse guère d'exposition, l'héroïne est introduite sans rappel à son passé, et avec elle nous plongeons directement dans l'action. C'est saignant, drôle, mouvementé : jubilatoire. Un modèle d'efficacité.

L'enjeu est posé très vite : Mambo a perdu contact avec un esprit qui l'aide et la reine du vaudou lui offre son aide. Mambo accepte à contrecoeur. La voilà à Haïti, en présence de fidèles d'une église, disposés à lui porter secours si elle leur rend la pareille. C'est ce qui est le plus jouissif ici : cette façon d'embarquer dans l'aventure sans perdre de temps, sans avoir le temps de se poser de questions. On marche ou pas, mais si y va, alors ça swingue méchamment.

Et le dessin d'Adam Gorham (non retenu par Marvel après la mini-série New Mutants : Dead Souls) sert tout à fait cette ambition, simple mais efficace. Son style est réaliste mais surtout très tonique. Le découpage est nerveux, raccord avec l'action dominante.

Pas de round d'échauffement pour cet artiste très doué, très complet, qui a déjà bien en mains son personnage, ses décors, cet univers. Les monstres à l'oeuvre sont impressionnants, mais jamais le malaise ne l'emporte car, à l'instar de Mambo et de son allure flamboyante, tout est d'abord fait pour distraire.

Comme souvent, quand Bunn a un dessinateur en phase avec ce qu'il raconte, le résultat est irrésistible, très accrocheur. On en veut encore et donc on attend déjà impatiemment la suite du périple haïtien de Punk Mambo.

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