jeudi 18 avril 2019

GUARDIANS OF THE GALAXY #4, de Donny Cates et Geoff Shaw


Au menu de Guardians of the Galaxy, ce mois-ci, Donny Cates et Geoff Shaw proposent un épisode bourré d'action. Le scénariste se concentre sur le duel annoncé entre la bande de Star-Lord et celle de Gladiator avec, au milieu, Gamora. C'est très efficace, mais si des faiblesses récurrentes ne sont pas corrigées.


Les Gardiens de la galaxie atterrissent sur le Halfworld, la planète natale de Rocket Raccon, où se trouve également Gamora. Elle leur réserve un accueil musclé, ne reconnaissant pas les nouveaux membres de son ancienne équipe.


Mais Groot intervient et la raisonne. Il lui explique que Gladiator a formé un groupe sur ordre d'Eros après la lecture du testament de Thanos pour la capturer. Il leur faut fuir et ils reviendront ensuite pour parler avec Rocket.


Gamora suit Groot à bord du Ryder où Peter Quill lui passe les menottes car il ne lui fait plus confiance (depuis qu'elle a failli le tuer et à cause du plan post-mortem de Thanos). C'est alors que le vaisseau est percuté.


Nova est venu alerter les Gardiens mais Gladiator et son escadron l'a suivi. Pourtant Peter Quill refuse de livrer Gamora et la bataille est alors inévitable. Gamora y assiste, impuissante, cantonnée dans sa cellule du Ryder.
  

Gladiator et ses sbires prennent rapidement l'avantage, plus nombreux et mieux organisés. Nebula tire sur Gamora qui s'est libéré pour se mêler au combat. Peter Quill s'interpose et encaisse à sa place le coup - mortel ?

Tout d'abord, comme c'est souvent le cas, la couverture n'est pas raccord avec le contenu de l'épisode (le Cosmic Ghost Rider n'a pas réintégré l'équipe des Gardiens, et l'unité de l'équipe est toujours loin d'être aussi évidente).

Ce détail éclairci, ce n'est pas cependant pas le seule erreur de l'épisode car force est de reconnaître que si Donny Cates narre avec une efficacité irrésistible son récit, la série pêche toujours sur les mêmes points, comme si le scénariste ne parvenait pas à gérer tous les problèmes dont il a hérité.

En effet, et c'est cela qui incite à l'indulgence, Guardians of the Galaxy n'a pas redémarré il y a quatre mois vierge de tout passif. C'est un titre entamé par ce qu'en a fait Gerry Duggan dans sa saga Infinity Wars et des mystères irrésolues depuis. Gamora a tué Peter Quill (ressuscité grâce au Dr. Strange dans la foulée), Drax est (bel et bien) mort, Rocket s'est retiré après un énigmatique impair (qui semble devoir être expliqué et résolu dans le prochain arc).

Cates doit donc à la fois composer avec tout cela (ce qui est déjà beaucoup) tout en progressant avec l'intrigue qu'il a mise en place (le testament de Thanos, la traque de Gamora, la quête de Héla et de l'Ordre Noir). Pas simple. Et Cates ne dispose que d'une vingtaine de pages par mois.

Du coup, consciemment ou pas, l'auteur paraît faire l'impasse sur certains personnages, réduits à des figurants peu ou pas caractérisés. On se demande toujours à quoi servent Moondragon et Phyla-Vell pour l'instant : psychologiquement, elles sont insignifiantes, et dans l'action, n'ont aucun poids. Beta Ray Bill est aussi sommaire, mais bénéficie d'un peu plus de place. Peter Quill commence à se réveiller dans cet épisode tandis que Groot est celui qui s'en sort le mieux. Le sort de Gamora va certainement se trancher le mois prochain. Et il faudra donc attendre pour Rocket. Les méchants (Gladiator et compagnie) sont juste là pour réclamer Gamora et faire le coup de poing. Héla et l'Ordre Noir n'apparaissent pas du tout.

En termes de divertissement donc, la série assure un spectacle très honnête, que le dessinateur Geoff Shaw emballe avec dextérité. Grâce à un découpage simple et des plans superbement composés, les scènes ont une énergie impeccable. L'artiste n'abuse pas de facilités : une seule double-page, classique, mais explosive.

Shaw sait souligner le point fort de chaque moment, comme lorsque Gamora piège le maillet de Beta Ray Bill (le lecteur s'en aperçoit juste avant lui), l'atterrissage brutal de Nova, ou le final avec la blessure (fatale ?) de Star-Lord. Par ailleurs, alors que je pouvais lui reprocher de dessiner des personnages humains sans les flatter, il se rattrape ici en croquant Gamora de manière crédible ou Quill moins défraîchi.  

Dommage donc que Cates doive s'arranger, bon gré mal gré, avec les boulets laissés par Duggan. Il doit répondre à des questions qui ralentissent son histoire et l'empêche de caractériser plus précisément certains personnages. Si on veut voir le verre à moitié plein, on dira qu'il s'en sort avec les honneurs. Si on veut voir le verre à moitié vide, c'est frustrant.

Mais l'essentiel reste que, malgré ces handicaps, la série est indéniablement entre de bonnes mains (quand bien même Shaw passera le relais à Cory Smith dès le #7).

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