dimanche 24 mars 2019

GUARDIANS OF THE GALAXY #3, de Donny Cates et Geoff Shaw


Dans le paysage désolé des team-books, Guardians of the Galaxy de Donny Cates et Geoff Shaw domine facilement de la tête et des épaules la concurrence (seul l'imprévisible Black Hammer demeure intouchable). Il faut dire que les deux auteurs dosent leurs effets, imposant même un classicisme certain, mais avec une efficacité redoutable.


Dans la zone négative, Héla et l'Ordre Noir rendent visite au maître de lieux, Annihilus. Ils viennent lui réclamer la tête de Thanos, détaché de son cadavre, et leur hôte finit par la leur remettre après avoir été mutilé par la déesse de la mort d'Asgard.


Cependant, alors que Eros/Starfox rumine contre le dernier tour de son frère Thanos, Gladiator le prévient que Nova a été localisé. Ordre est donné de l'arrêter vivant pour lui arracher la position de Gamora.


Nova refuse pourtant de parler. Wraith, un Kree, lui réclame un autre renseignement avant que le Cosmic Ghost Rider ne modère tout le monde. Il tente de convaincre Nova en douceur mais celui-ci en profite pour fuir.


A bord du Ryder, le vaisseau des nouveaux Gardiens de la galaxie, Groot relève Petr Quill/Star-Lord de sa fonction de commandant. Avec Beta Ray Bill, Phyla-Vell et Moondragon, il a décidé de retrouver Gamora pour l'aider.
  

Impuissant face à cette mutinerie, et bien qu'il conserve de la rancune contre son ancienne partenaire, Quill se résigne à livrer la position de Gamora. Elle est sur le Halfworld, à la recherche de Rocket Raccoon...

La lecture de ce troisième épisode de Guardians of the Galaxy est quasiment un petit cours magistral de narration tant l'écriture de Donny Cates est bien structurée. On y distingue parfaitement les parties successives de son scénario et ainsi peut-on apprécier avec quelle rigueur il le conduit - et nous mène par le bout du nez.

Sur la vingtaine de pages qui lui est allouée, quatre segments s'enchaînent clairement, un pour chaque groupe de personnages. Aussi, avec un casting tout de même fourni, tout passe aisèment, jamais le lecteur n'a l'impression d'être dépassé par le nombre de personnages et de péripéties.

Eros/Starfox grommelle contre la dernière fourberie de Thanos tout en recevant le rapport de Gladiator et son régiment. Ceux-ci coincent Nova et le questionnent sans ménagement, car ils ont la certitude (fondée sur les dires de Nebula) que Richard Ryder sait où se cache Gamora (susceptible d'avoir accueilli l'esprit de Thanos).

Héla et l'Ordre Noir (les ex-sbires de Thanos), eux, veuillent reconstituer son cadavre pour le ressusciter. Leur visite chez Annihilus est tout aussi brutal. Ainsi, on voit que les "méchants" de l'intrigue sont bien identifiés, bien qu'ayant des objectifs divergents : Starfox et Gladiator veulent éviter un retour de Thanos dans un autre corps, Héla et l'Ordre Noir espèrent rendre la vie au titan fou dans son enveloppe originelle.

Et puis il y a la nouvelle formation des Gardiens de la galaxie. Elle est dysfonctionnelle au possible et Cates insiste sur la démission de Quill mais aussi sur la rebellion de Groot. Avoir donné la parole à ce dernier perturbe - mais c'est la responsabilité de Gerry Duggan. Cates en profite pour rendre ce curieux héros plus indépendant (alors qu'auparavant, son "traducteur" était Rocket Raccoon - dont le retour est imminent dans la partie, mais pas forcément comme nouveau membre de l'équipe).

Les autres gardiens ont un peu de mal à être consistants pour l'instant, c'est la limite de Cates. On a entrevu le couple homosexuel composé par Moondragon et Phyla-Vell, mais c'est tout. Beta Ray Bill fait de la figuration. C'est de ce côté-là que la série est perfectible.

Eros-Gladiator-Héla-les Gardiens : ces quatre entités sont comme des balises très marquées dans le récit. Si Héla et l'Ordre Noir poursuivent une mission détachée et qui pourrait aboutir rapidement maintenant qu'ils disposent de la tête de Thanos, Eros, Gladiator et les Gardiens sont sur des lignes convergents puisque leur cible est commune (Gamora). Nous sommes au milieu de l'arc narratif et donc dès le mois prochain les choses vont certainement bouger.

Visuellement, la série est aussi très aboutie. Alors que d'autres titres d'équipe peinent à convaincre graphiquement, Geoff Shaw assure sa partie avec maîtrise. Son style évoque parfois celui de Jerome Opena, en moins affecté, moins obsessionnellement travaillé. Le résultat est plus brute, direct.

Moins beau aussi : Shaw a privé Peter Quill de tout son charme physique, sans qu'on saisisse bien pourquoi. Il y a manifestement chez l'artiste plus de plaisir à travailler des physionomies singulières (comme Gladiator, Héla, le Cosmic Ghost Rider, Groot, Beta Ray Bill). Mais rendre Star-Lord moins beau semble plus de la facilité qu'autre chose, comme s'il fallait achever la descente du personnage.

Ce sont des bémols (faiblesse de la caractérisation chez certains, représentation chez d'autres) améliorables. La série est solidement charpentée et donc se garde certainement des réserves pour la suite. Sa lecture est en tout cas épatante, et même rassurante à l'heure où beaucoup de team-books (Avengers, Justice League, Justice League Dark) sont bigrement mal foutues.   

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