samedi 2 février 2019

SKYWARD #10, de Joe Henderson et Lee Garbett


Le dixième épisode de Skyward conclue le deuxième arc narratif de la série. Mais l'aventure va continuer car le titre aura droit à un troisième (et dernier sans doute) acte : de quoi permettre à Joe Henderson et Lee Garbett de raconter totalement leur histoire. Et cette prolongation s'annonce très prometteuse.


Willa Fowler et Edison Davies ont compris que Lucas Serrano et les fermiers vont attaquer Chicago comme ils l'ont fait pour Kansas City, dans un esprit de revanche sur les citadins ignorant leur sort. Pour empêcher ce carnage, il faut libérer Roger Barrow.


Car l'homme d'affaires est le seul à pouvoir activer le système de défense de Chicago contre les insectes géants, Willa doit composer une alliance avec le rival de son père. Pendant ce temps, Edison occupe Lucas Serrano.


Mais Edison comprend que Lucas a déjà extorqué par la torture le protocole de sécurisation de Chicago à Barrow. L'évasion de ce dernier devient inutile mais Willa l'ignore. Et Serrano, ayant deviné le plan de la jeune femme, s'en prend à Edison pour l'arrêter.


La ferme prend feu mais Serrano a provoqué cet incendie pour que ses troupes ne puissent plus revenir en arrière. Willa le retarde afin de s'échapper avec Edison et Barrow. Mais celui-ci a pris la tangente avec le carnet de notes de Nathan Fowler.


Edison accepte à contrecoeur de le rattraper pour sauver Chicago alors que Serrano et son armée de fermiers sont sur le départ. De son côté, Willa va chercher de l'aide dans une autre ville, ignorant qu'on l'observe avec bienveillance...

D'abord, réjouissons-nous que, malgré de faibles ventes, Image Comics ait permis à Joe Henderson d'écrire un troisième arc pour conclure dignement son histoire. Skyward se terminera donc au #15, avec assez d'épisodes pour un dénouement qui ne soit pas expédié.

Même si son concept aurait permis de développer le titre comme une vraie saga, et malgré des critiques enthousiastes, la série n'a pas trouvé un public assez consistant. Mais ses fans sont de vrais mordus et Henderson avec Lee Garbett ne lésinent pas sur les efforts pour les satisfaire comme en témoigne en plus de l'épisode plusieurs pages de suppléments.

Dans ces dernières, on trouve une note du scénariste en proie au doute sur la fin de cet arc. Comme pour le premier, il a eu la sensation que quelque chose manquait pour que le récit rebondisse et accroche l'attention. De la même manière qu'il avait sacrifié "pour la bonne cause" le père de son héroïne, il lui fallait prendre une décision radicale.

C'est une solution moins tragique ici puisqu'il sépare le duo formé par Willa Fowler et Edison Davies afin de sauver Chicago d'un raid vengeur des fermiers emmené par Lucas Serrano et alors que Roger Barrow en a profité pour se faire la belle. Toutefois, on retiendra encore mieux la mystérieuse silhouette masquée apparaissant dans la dernière case de la dernière page et qui observe Willa avec attention et bienveillance. Qui est-ce ? J'ai ma théorie, mais je préfère attendre avant de vous la dévoiler. Toutefois, si j'ai raison, cela serait un twist fameux obligeant à une explication passionnante.

En l'état, Skyward demeure un captivant récit d'aventures aux personnages bien campés et au rythme soutenu. Henderson est capable d'aller d'un point à un autre, d'un personnage à un autre, de manière remarquablement fluide et palpitante, comme en témoigne le coeur de l'épisode où Willa exflitre Barrow tandis que Edison affronte Lucas en devinant ses intentions criminelles.

Cette séquence est ponctuée avec brio par les dessins de Lee Garbett qui utilise une pleine page (la seule du numéro) reproduisant l'image de la couverture et représentant le spectaculaire incendie ravageant la ferme. Comme les deux héros, on croit alors assister à un accident remettant en cause toute la manoeuvre guerrière des fermiers.

Et puis, immédiatement après, on comprend que l'explosion a été justement provoquée par Serrano, détruisant sa base pour ne plus permettre à son régiment d'y revenir, pour ne plus laisser le choix à quiconque. Il veut, il va détruire Chicago comme il l'a fait avec Kansas City. C'est un terroriste qui se démasque et non plus un charmant meneur d'hommes, amoureux de Willa. 

Garbett s'aligne sur son scénariste pour ménager ses effets : tout paraît aimable ou du moins rassurant mais dissimule une noirceur choquante. Tout comme le découpage, sage, donne à croire qu'on suit des personnages entre deux dangers alors qu'ils tombent dans les griffes d'individus redoutables sous un masque honnête. La frêle mais déterminée Willa et l'handicapé résolu que sont Willa et Edison n'ont pas l'étoffe apparente de héros capables de changer le cours des choses, c'est pour cela qu'on vibre pour eux et qu'on souhaite leur réussite. Le dessin de Garbett le traduit parfaitement.

Vraiment, Skyward méritait plus de soutien de la part des lecteurs, mais ceux qui s'y sont attachés et l'ont soutenue auront toujours passé un bon moment et sont récompensés par Image Comics.

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