dimanche 6 janvier 2019

TONY STARK : IRON MAN #7, de Dan Slott et Valerio Schiti


On ne sait toujours pas pourquoi Tony Stark : Iron Man sort irrégulièrement (pas de numéro le mois dernier) mais d'une certaine manière cela entretient chez le lecteur une forme d'excitation quand un nouvel épisode paraît (quand bien même on se passerait bien de cette frustration). Dan Slott et Valerio Schiti restent égaux à eux-mêmes en tout cas : toujours aussi inventifs, énergiques.


L'interface ludique e-scape de Stark Unlimited a été piraté par le Controller. Il a remis en jeu les participants bannis pour leur mauvaise conduite et activé le protocole Arsenal qui réagit à des intrusions - se retournant contre Iron Man lui-même.


Mais il y a plus grave encore : Amanda Armstrong, la mère biologique de Tony Stark, a vu sa connection à l'interface brutalement coupée. Son esprit continue d'errer dans le jeu tandis que son corps, dans le monde réel, a subi le contrecoup de l'attaque.


Tony se déconnecte et le Controller apparaît sur les écrans de contrôle de Stark Unlimited. Il est facilement localisé car Tony avait anticipé son agression en repérant des indices lors de précédentes opérations d'Iron Man.


Ordres sont données à Jocaste de convaincre Aaron Stack/Machine Man de s'infiltrer dans l'interface et à Andy Bhang de superviser la suspension de la partie tandis que Amanda est conduite à l'infirmerie et que Iron Man va affronter le Controller.


Rhodey et la Guêpe sont déjà en route pour une base de Baintronics où Iron Man les rejoint. Le Controller les attend avec des drones et leur révèle qu'à présent les joueurs d'e-scape reproduisent dans la réalité les violences qu'ils commettent dans l'interface !

On savait que le pari qui attendait Dan Slott en entamant ce deuxième arc narratif (depuis le #6) était de ne pas perdre le dynamisme qui avait tant séduit sur les cinq premiers épisodes construits comme des one-shots (même si, déjà, la présence du Controller les liait discrètement).

On peut donc dire que le scénariste a réussi son pari car, à présent, en feuilletonnant, en développant une intrigue à suivre, en concluant chaque chapitre sur un cliffhanger, le rythme reste toujours aussi trépidant, la tension aussi grande.

L'autre exploit de Slott réside dans son exploitation du supporting cast de Tony Stark/Iron Man. Là encore, il aurait été plus simple de réduire la participation, le temps de présence de certains seconds rôles. Mais au contraire, le scénariste se sert d'Andy Bhang, Amanda Armstrong, Jocaste, Bethany Cabe, et même Machine Man pour alimenter l'intensité de son récit.

Rhodey et la Guêpe sont moins sollicités cette fois mais c'est pour mieux les préparer à ce qui va suivre. En effet, le Controller a fait sa grande entrée en scène et la bataille est engagée. Iron Man va avoir besoin de ses deux partenires de terrain, d'autant que le méchant a déclenché une manoeuvre redoutable en autorisant les joueurs de l'e-scape à agir aussi violemment dans le jeu que dans la réalité. Une simple baston entre Iron Man et son ennemi (qui ne fait plus rien pour se cacher) ne suffira pas à enrayer le massacre déjà en marche.

C'est donc à un vrai tournant qu'on assiste dans cet épisode, moins léger, moins fun, moins cool qu'à l'accoutumée. Il semble que Slott, comme il l'a souvent fait quand il écrivait Amazing Spider-Man veut précipiter Iron Man dans une situation l'obligeant à agir dans l'urgence tout en ne faisant pas n'importe quoi. Une sorte de grand test pour le héros, dont les doutes (depuis sa résurrection) pourraient le rattraper au pire moment.

Valerio Schiti est exceptionnel sur ce titre. Je dois avouer que je ne n'étais guère heureux de le voir collaborer avec Slott dont le travail ne m'a pas toujours enthousiasmé et parce que le dessinateur italien me semblait mal indiqué pour animer un personnage portant un masque intégral alors qu'il est si doué pour l'expressivité.

Mais l'italien a su relever ce défi et s'amuse visiblement beaucoup. Slott, inspiré comme jamais, m'a rassuré et lui donne de quoi faire avec des scripts exigeants en termes de production visuelle.

La vitalité du graphisme de Schiti participe grandement à la réussite de la série car que ce soit dans les scènes avec Iron Man ou avec Tony Stark et son entourage, il injecte aux planches une spontanéité réjouissante (même si elle est le fruit d'un effort généreux). Tout va très vite et il faut à la fois le traduire sans que la lisibilité en souffre. Or en vingt pages, il y a ce mélange de densité (le lecteur en a pour son argent, chaque plan, chaque page sont bien garnis) et de volatilité (on arrive à la fin en en demandant encore, ce qui est toujours bon signe).

Il n'est pas, je crois, exagéré de prétendre que Tony Stark : Iron Man est la production la plus accomplie de Marvel actuellement : elle porte haut le "Fresh Start" voulu par l'éditeur en même temps qu'elle possède cette qualité d'être bien pleine, solide et abondante. Pour Slott, c'est un aboutissement plus évident que son ratage déplorable avec Fantastic Four. Pour Schiti, c'est une confirmation après sa longue collaboration avec Bendis.

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