samedi 19 janvier 2019

SUPERGIRL #26, de Marc Andreyko et Kevin Maguire


Supergirl a passé les deux ans de publication sous l'ère "Rebirth" et, depuis la reprise en main du titre par Marc Andreyko et Kevin Maguire, a pris une direction plus claire, attribuant à l'héroïne une mission en rapport avec la fin de Krypton - comme u écho à l'épisode du mois de Hawkman. Néanmoins, l'intrigue opère un détour.


Supergirl a été capturé par Harry Hokum, un expatrié terrien qui s'est autoproclamé régent de la Citadelle dans le système de Vega. Il a pratiqué des expériences sur la kryptonienne en profitant de la perte provisoire de ses pouvoirs.
  

Refusant de lui révéler ce qu'elle fait dans le secteur, elle est confiée à Splyce, la guerrière au service de Hokum, qui la maltraite avec ses rayons solaires - ignorant ainsi qu'elle recharge Supergirl.


Tandis que la jeune femme est jetée dans un cachot avec d'autres détenus, Hokum fait le point sur ses expériences visant à cloner Supergirl pour constituer une armée invincible contre les Omega Men.


Or ces derniers prennent d'assaut la Citadelle et libèrent Supergirl qu'ils aident à évacuer ses co-détenus en échange de sa collaboration pour retrouver des amis. Z'ndr Col, le coluan ami de Supergirl, est arraisonné  avec Krypto par l'armée de la Citadelle.


Tandis que Supergirl et les Omega Men progressent et trouvent ce qu'ils cherchent, ils voient ensuite leur route barrée par les soldats de Hokum à la tête desquels se trouve Splyce.

Jusqu'à présent, Marc Andreyko s'en tenait à une intrigue simple : Supergirl, suite aux déclarations de Rogol Zaar, avait entrepris d'enquêter sur la fin de Krypton pour vérifier si, effectivement, il en était l'auteur (alors que la version officielle était que la planète avait péri naturellement).

Le mois dernier, à la défaveur d'u affrontement avec Splyce, qui garde le secteur où flottent les restes de Krypton, Supergirl était capturée par Harry Hokum. Mine de rien, Andreyko déviait pour la première fois de sa ligne narrative. Et il semble bien que ce détour va durer un petit moment, à la lumière des événements de ce 26ème épisode.

Mon sentiment est que cela aère à la fois la série, en donnant au voyage de Supergirl quelques péripéties moins convenues que des difficultés à s'informer sur la fin de Krypton ; mais, en même temps, c'est une orientation risquée qui peut faire dériver l'histoire, au risque de relèguer la mission de son héroïne au second plan. Il faudra suivre ça.

Andreyko, en tout cas, s'appuie sur son expérience pour raconter tout ça sans ennuyer. Ce n'est pas à proprement parler palpitant, mais on ne s'ennuie pas. Par exemple, une astuce comme la perte provisoire des pouvoirs de Supergirl (qui n'a pas été exposée au soleil depuis longtemps et qui donc n'est pas "chargée") est bien pratique pour la rendre vulnérable et donc introduire un peu de suspense.

Plus sûrement, c'est en enrichissant le supporting cast de la série que Andreyko surprend plus efficacement : déjà l'introduction du coluan Z'ndr Col était une bonne addition, mais avec l'arrivée des Omega Men (que Tom King avait remis sous es feux des projecteurs en leur consacrant une maxi-série), c'est une ouverture plus franche et qui justifie que Supergirl reporte sa mission.

Et puis il y a le retour au dessin de Kevin Maguire, après l'intermède très réussi d'Emanuela Lupacchino. Même s'il a besoin de trois encreurs (Sean Pearsons plus Scott Hanna et Wade Von Grawbadger), l'artiste nous régale.

L'expressivité géniale qu'il sait donner aux personnages brille particulièrement dans des scènes au découpage très basique, comme lorsque Supergirl, entravée, provoque Splyce sur le fait qu'elle serve Hokum.

Moins percutant quand l'action devient plus mouvementée, Maguire compense en diversifiant les angles de vue et en soignant ses compositions (une plongée en pleine page pour l'arrivée des Omega Men et leur rencontre avec Supergirl).

Les trois encreurs respectent en tout cas exemplairement le trait fin et épuré de Maguire, qui, lui, pour le coup, n'a rien de banal, de commun, et contribue vraiment à faire de la série autre chose qu'un spin-off de la franchise "Superman" : sur ce coup, merci DC de ne pas avoir refilé ça à une équipe de seconds couteaux (même si Evan Shaner semble ne pas devoir revenir comme fill-in : il va exercer sur Batman Beyond).

Supergirl n'est peut-être pas assez original, mais c'est une série bien faîte et agréable, surtout quand le duo Andreyko-Maguire pilotent.

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