jeudi 17 mai 2018

JUSTICE LEAGUE : NO JUSTICE #2, de Scott Snyder, James Tynion IV, Joshua Middleton, Francis Manapul et Marcus To


Justice League : No Justice se lit comme un sprint avec sa parution hebdomadaire. Mais ce rythme a un avantage considérable : compte tenu de son casting pléthorique et du foisonnement de son intrigue, on ne risque pas ainsi d'oublier ce qui s'est passé dans l'épisode précédent. Il n'empêche, il faut être disposé à s'installer dans ce train lancé à toute allure car les scénaristes ne lèvent pas le pied avec ce deuxième chapitre toujours aussi mouvementé.


Les vingt héros et vilains recrutés par Brainiac débarquent après la mort de ce dernier, dont le cerveau a grillé à cause du piratage orchestré depuis la Terre par Amanda Waller, sur la planète Colu dont il était le maître tyrannique. La population est affolée à la fois par la présence d'un des Titan Oméga venu détruire ce monde et celle de ces énergumènes costumés aux couleurs de leur leader.


Suivant les instructions de Brainiac, les héros et vilains, sous l'impulsion de Lex Luthor, se séparent en quatre Ligues de Justice pour atteindre les quatre arbres correspondant aux semences des Titans Oméga - l'équipe Entropie de Batman avec Lobo, Deathstroke, Beast Boy, Luthor ; l'équipe Merveille de Wonder Woman avec Zatanna, Etrigan le démon, Raven, Dr. Fate ; l'équipe Mystère de Superman avec le Martian Manhunter, Sinestro, Starfire, Starro ; et l'équipe Sagesse de Flash avec Cyborg, Harley Quinn, Atom, Robin.
  

Mais chaque arbre dispose d'un système de défense repoussant ces intrus trop curieux, obligeant chaque membre de chaque équipe à agir solidairement. C'est l'équipe Mystère qui, la première réussit à traverser la protection de l'arbre qui lui correspond et elle y fait une découverte renversante.


Là sont entreposés des centaines (milliers ?) de containers remplis de mondes miniaturisés, autant de planètes et d'habitants que Sinestro pense d'abord à commander mais que le Martian Manhunter veut d'abord délivrer car c'est là leur vraie mission - et peut-être la clé de la victoire contre les Titans Oméga.


Cependant, sur Terre, Amanda Waller, grâce aux données qu'elle a hackées en attaquant Brainiac, se dirige vers la Forteresse de Solitude de Superman avant de trouver sur sa sorte Green Arrow qui l'informe que tous les héros restants ont été placés dans une sorte de stase par le Coluan - lequel avait en fait pour objectif de sacrifier la Terre pour sauver sa planète. Or, sur Colu, l'équipe Entropie découvre dans son arbre l'Ultra-Pénitence dont une des cellules a pour prisonnier Vil Drox, le fils cloné de Brainiac, qui leur confirme l'intention de son père en les amenant ici.

Avec Justice League : No Justice, il flotte comme un air de "Crisis" (davantage celle de Marv Wolfman que celle de Geoff Johns) : on n'a pas (pas encore ?) droit à un ciel rouge annonciateur de l'apocalypse - et d'un reboot - mais par contre cette mini-saga possède un vrai souffle, celui de l'aventure, avec ses alliances improbables, ses menaces hors normes, ses twists imprévisibles, et ses révélations haletantes.

Pour cela, on comprend vraiment pourquoi Scott Snyder, James Tynion IV et Joshua Middleton ont embarqué tant de personnages pour leur mission sur Colu contre les Titans Oméga. Il ne s'agit pas tant de disposer d'une armée que de créer des groupes avec des objectifs en relation avec leurs talents particuliers. Et à ce jeu, on a quelques surprises de taille, notamment du côté des leaders.

Voir Lex Luthor réussir à convaincre Batman (pourtant le stratège absolu) de la pertinence de sa tactique (et celle de Brainiac accessoirement) est savoureux. Assister à l'émergence du Martian Manhunter dans l'équipe de Superman confirme que son retour au premier plan (après la saga Metal de Synder) indique que le personnage n'est plus un extra-terrestre de second plan. 

En revanche Harley Quinn dans une équipe conduite par Flash et Cyborg (donc plutôt science et technologie) relève plus de la fantaisie d'auteurs. Et la "team Wonder" constituée de magiciens est plus classique.

Malgré donc quelques menues réserves, on ne s'ennuie pas et le grand spectacle est au rendez-vous : Francis Manapul a besoin du renfort de Marcus To, dessinateur moins flamboyant que lui mais très solide et compatible, pour réaliser ces plances. To s'occupe plus particulièrement des scènes avec Amanda Waller et Green Arrow sur Terre et de quelques cases complémentaires sur Colu. Manapul s'illustre dans une collection de doubles planches qui, si elle masque mal leur répétition systématique, ont le mérite de montrer les personnages ensemble et donnent un aspect "widescreen" à l'histoire.

La découverte finale du plan réel de Brainiac et l'apparition du fils cloné de celui-ci (immédiatement arrogant et brillant, comme l'était son géniteur, donc tout aussi équivoque) fournissent largement de quoi donner envie de lire la suite. Rendez-vous dans une semaine ! 

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