jeudi 25 janvier 2018

MARVEL TWO-IN-ONE #2, de Chip Zdarsky et Jim Cheung


Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : les ventes du premier numéro de cette série ont été décevantes (env. 60 000 exemplaires écoulés). Qu'est-ce que ça signifie ? Soit que la stratégie de Marvel pour préparer avec ce titre le retour d'un mensuel consacré aux Fantastic Four n'a pas convaincu, soit que les fans attendaient autre chose que ce que le premier épisode proposait (plus d'action ?) malgré ses évidentes qualités. Il serait dommage de s'y résigner et j'encourage donc ceux qui me lisent à se procurer ce deuxième numéro pour soutenir sa publication et espérer un retour des FF, mais surtout pour se régaler.


En visite à l'atelier de son ex-fiancée, la sculptrice aveugle Alicia Masters, Ben Grimm lui avoue avoir mentir à Johnny Storm, pour lui remonter le moral, en affirmant que Reed, Sue, Franklin et Valeria Richards étaient toujours vivants. Elle le réconforte à son tour en expliquant qu'il a fait cela avec de bonnes intentions et par fidélité à l'esprit d'aventure qui a toujours animé les Fantastic Four.


Deux jours après, à bord du Fantasticar, la Chose et la Torche Humaine se dirigent vers Monster Island, théâtre de la première aventure du groupe, où Mr Fantastic pourrait avoir caché le Multisect, permettant de se guider das le Multivers et donc de le retrouver. En pénétrant dans une grotte, ils tombent sur une assemblée de monstres sur le point d'élire leur chef entre l'Homme-Taupe et Googam.


Dérangés par ces intrus, les monstres attaquent et Johnny est vite sans défense car son pouvoir défaille à nouveau. Heureusement pour lui, un renfort inattendu se manifeste en la personne de l'Infamous Iron Man !


L'ex-Dr. Doom écarte les créatures de Johnny Storm et est alors désigné comme le nouveau leader de cette population à qui il demande d'écarter l'Homme-Taupe et Googam. Son armure ne détectant aucun appareil conçu par Reed Richards, il sort de la grotte, suivi par Ben Grimm à qui il explique que Mr. Fantastic l'a leurré.


Mais ce n'est pas l'avis de la Chose qui raconte ensuite à la Torche Humaine qu'en 1998, avant la formation des FF, pour ridiculiser Victor Von Doom qui avait remporté un prix face à Reed, les deux amis avaient forcé le labo, pourtant supposé inviolable, de leur adversaire. Ce fut leur première véritable aventure et la justification de la haine que leur vouera ensuite le Dr. Doom.


Johnny et Ben retournent donc à l'université où ce dernier et Reed étudièrent et trouvent dans la vitrine aux trophées une coupe. Dans le socle de celle-ci se trouve le Multisect, caché là par Mr. Fantastic : reste à savoir par où ils vont commencer leur expédition dans le Multivers maintenant qu'ils ont un compas pour y voyager...

J'avançais dans mon introduction que les lecteurs attendaient peut-être une histoire plus riche en action, et il est vrai que Chip Zdarsky a préféré débuter par un épisode mélancolique. Les choses s'animent un peu plus sans renoncer au ton choisi par le scénariste, qui multiplie les clins d'oeil au glorieux passé des Fantastic Four.

Le pari est culotté car il mise sur la nostalgie aussi bien des personnages - en particulier Ben Grimm, qui avoue avoir menti à Johnny Storm pour l'entraîner dans sa quête, et qui se remémore une aventure passée à l'université, antérieure donc à la formation des FF. La tristesse du héros est poignante et magnifiquement rendue à l'image par les détails proches de la gravure du trait de Jim Cheung.

Néanmoins il serait faux de dire qu'il ne se passe rien de mouvementé dans cet épisode qui renvoie le tandem de héros sur le lieu de leur premier fait d'armes, l'Île des Monstres. L'Homme-Taupe et Googam (récemment vu dans la série Monsters Unleashed de Cullen Bunn) font une apparition remarquée, qui donne l'occasion au dessinateur de produire des planches extraordinaires, sur lesquelles il convient de s'arrêter pour en apprécier la richesse picturale. Cheung ne dessine pas vite (il cède sa place à Valerio Schiti au prochain numéro pour revenir au quatrième) mais il en donne pour son argent au lecteur.

Zdarsky nous avait laissé sur l'image de Doom espionnant Grimm et Storm et le désormais Infamous Iron Man resurgit lui aussi à un moment déterminant. Toutefois, il semble éloigné de l'intrigue en croyant à un leurre de Mr. Fantastic motivant les recherches de la Chose et de la Torche Humaine. La dernière page ouvre grande la porte à l'aventure, l'expédition, l'exploration - ces éléments identitaires des FF - car les héros sont désormais en possession d'un outil leur permettant de voyager dans le Multivers sans s'y perdre et peut-être pour retrouver le reste de leur équipe.

On entre donc dans le vif du sujet après un début un chouia laborieux mais à l'ambiance touchante et prometteuse. Pour l'instant, The Fate of the Four ne se présente pas comme un récit d'action, préférant insister sur le poids qui accable ses héros, la possibilité de devoir faire le deuil de leur vie passée. Mais à l'issue de ce chapitre, l'intrigue est relancée et gagne en dynamisme, en espérance. Il reste des éléments à éclaircir (pourquoi les pouvoirs de la Torche faiblissent-ils ainsi ?), mais Zdarsky semble avoir un plan précis de la façon dont il veut développer son idée et préparer le retour de Reed, Sue, Franklin et Valeria Richards.

Pour qu'on le vérifie, il est donc important de se mobiliser autour de Marvel Two-in-One, seule garantie qu'une série Fantastic Four sera relancée. Cette année, on assistera au retour cinématographique des Indestructibles de Brad Bird, qui doivent quasiment tout à la first family de Marvel : il serait regrettable que les modèles originaux demeurent dans les limbes quand leurs héritiers recevront un triomphe attendu.  

1 commentaire:

  1. je le récupère demain normalement. Ton billet me fait dire que mon impression mitigée du #1 risque d'être effacée (j'espère).

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