samedi 12 août 2017

SECRET SIX, VOLUME 2 : THE GAUNTLET, de Gail Simone, Dale Eaglesham et Tom Derenick


Suite et fin du run de Gail Simone avec les Secret Six version "New 52", avec les épisodes 7 à 14, rassemblés dans le recueil The Gauntlet.


Pourquoi Black Alice ne se remet-elle pas de l'affrontement du groupe contre le Riddler ? Il semble que son état est en relation avec une crise qui provoque l'inquiétude des magiciens (bons comme mauvais), parmi lesquels on trouve le Dr. Occult : il a remarqué que de puissantes créatures sont sur le point de resurgir dans notre dimension, car les quatre colonnes dressées par Arkon sont fragilisées.

Pour les Six, le dilemme se pose en ces termes : faut-il sauver Black Alice au risque de faciliter l'invasion de ces monstres ? Ou sauver la magie en sacrifiant Black Alice ? Etrigan le démon s'en mêle (en les incitant à choisir la première option), mais aussi Aquaman (gardien d'une colonne située près du royaume d'Atlantis) et Superman (prévenu par Zatanna)... 


La précédente affaire réglée, un nouveau problème se présente quand la Ligue des assassins réclame Strix pour l'enrôler après avoir subi les tracasseries de la Cour des Hiboux (dont elle a été un membre). Elle se soumet, mais le retour de Sue Dibny auprès de Ralph (alias Big Shot, l'hôte des Six) va inciter le groupe à délivrer leur amie - qui ne les a cependant pas attendus pour se rebeller contre la discipline de la Ligue des Assassins...

Ces deux arcs narratifs confirment les qualités et défauts du précédent recueil des aventures des Secret Six : Gail Simone conduit habilement ses récits, on ne s'ennuie pas, c'est rempli de péripéties, de personnages atypiques, avec une dynamique de groupe improbable. Mais dans cette voie classique, la série ne fait guère d'étincelles, qu'il s'agisse d'une menace type "fin du monde" (avec la menace magique des épisodes 7 à 10) ou règlement de comptes (avec les #11-14).

En revanche, le charme de cette production tient à ses à-côtés, son côté farfelu, comique, absurde, grotesque. Si Simone avait uniquement creusé cet aspect, elle aurait réussi quelque chose de vraiment singulier, inattendu, imprévisible, avec sa bande de vilains tocards dans une banlieue dégénérée, où finalement civils et masqués sont aussi inadaptés au quotidien. 

Lorsque Catman accepte de se battre avec Batgirl (quitte à lui balancer un sac rempli de crottes de chien !) ou que Porcelain manque littéralement de mettre Superman en morceaux en passant par Etrigan qui joue au mini-golf, l'étrangeté le dispute à la comédie.

Il n'est pas étonnant qu'avec une partition aussi inégale (même si elle est courageuse), le dessin offre des pages extraordinaires (celles de Dale Eaglesham, toujours aussi remplies, avec des personnages hyper-expressifs, qui subliment la loufoquerie des meilleures scènes - mais dont la richesse empêche évidemment l'artiste de tenir les délais) et d'autres plus conventionnelles (celles de Tom Derenick qui réalise à peu près un tiers des épisodes 11-12 et l'intégralité des 13-14 pour un rendu correct mais moins jubilatoire).

On quitte cette version avec un sentiment mitigé : voilà une série pleine de promesses, mais assumées à moitié, et de toute façon stoppée nette avec la fin du "New 52" et la succession de "Rebirth". Mais DC serait bien inspiré de réanimer les Secret Six, quand bien même le rôle d'une équipe de vilains pseudo-héroïques est désormais accaparé par Suicide Squad.

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